Produire de l’hydrogène à partir de l’air ambiant serait-il possible et une solution envisageable pour fournir l’humanité en énergie ? À l’École polytechnique fédérale EPFL de Lausanne (Suisse), on y croit en tout cas. Une équipe de chercheurs a en effet développé des feuilles artificielles et solaires qui fonctionnent un peu de la même manière que les plantes qui, par la photosynthèse, transforment l’énergie du soleil en oxygène. Sauf qu’ici, la feuille à la fois poreuse, conductrice en électricité et transparente permet de capter l’humidité de l’air, puis via une réaction électrochimique, de séparer l’oxygène et l’hydrogène qui composent l’eau (H₂O).
Manifestement, les premiers tests menés semblent concluants. Le grand avantage de cette technologie est de pouvoir utiliser l’humidité de l’air dont l’eau est bien plus pure que celle d’un lac en plus d’être une source d’énergie quasi inépuisable. De ce fait l’équipement nécessaire est plutôt léger tandis qu’il n’est pas nécessaire de développer un système de purification. Le processus est donc simple et peu coûteux si l’on en croît les scientifiques.
Photos : EFPL/Alain Herzog
Pour l’automobile ?
L’hydrogène produit pourrait donc être utilisé comme vecteur d’énergie pour l’automobile. Pourquoi l’automobile ? Parce que le projet de l’EPFL a été mené en collaboration avec Toyota Motor Europe. Cela dit, le constructeur ne se réserve pas l’exclusivité de la trouvaille même si Toyota travaille depuis longtemps sur l’hydrogène que ce soit par les véhicules à piles à combustible, mais aussi les moteurs thermiques directement alimentés par hydrogène.
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Pour l’instant, le système développé par l’EPFL manque encore d’efficacité et il prend aussi de la place. Selon les chercheurs, il faut encore améliorer la découverte, car, actuellement, elle ne propose une efficacité que de 12%. L’objectif est donc de continuer à travailler et à multiplier par 10 l’efficience, une perspective que les modèles théoriques envisagent comme possible, même si cela devrait prendre encore quelques années avec une possible commercialisation d’ici 5 à 10 ans. Si cela se concrétise, ce sera en tout cas une belle avancée, car cette technique laisse avec une production d’hydrogène beaucoup moins énergivore que celle réalisée par électrolyse ou, plus encore, par vaporeformage et dans lequel le gaz naturel est exposé à de la vapeur d’eau très chaude, et libère ainsi le dihydrogène.
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