Depuis plusieurs mois, la voiture électrique est présentée comme l’unique solution d’avenir pour la mobilité individuelle sur 4 roues. Et cela va même plus loin : seule la voiture électrique à batterie serait en mesure de s’imposer. On oublie donc totalement la voiture à hydrogène qui constitue aussi une solution qui, bien que moins mature et plus chère actuellement, a pourtant des chances de s’imposer comme un instrument plus flexible et surtout moins gourmand en ressources puisqu’il ne faut qu’une petite batterie de 1 ou 2 kWh pour le faire fonctionner.
Sauf que cette perspective vient de prendre un grand coup en pleine figure. Car à la fin 2023, les ventes de voitures électriques se sont plus que tassées, ce qui a mis en difficulté pas mal de constructeurs. Et pas seulement chinois : Tesla ou Volkswagen sont d’autres mastodontes qui ne savent plus quoi inventer pour essayer de relancer leurs ventes. Selon plusieurs experts, la situation est telle que la stagnation devrait même durer deux ans au moins.
Changement de stratégie
Dans ce contexte, nombreux sont les constructeurs qui doivent revoir leurs plans et changer de stratégie : Volkswagen par exemple pense encore miser sur les moteurs thermiques depuis que la norme Euro 7 a été adoucie. Ailleurs aussi, on commencer à penser comme ça, notamment chez Stellantis où Carlos Tavares n’a pas exclu de retour en arrière si les conditions de marché le nécessitaient. Le son de cloche n’est tout d’un coup plus le même et encore moins à l’approche des élections européennes ou le plus grand parti (PPE) a récemment fait savoir qu’il entendait prioritairement réviser le principe et le calendrier de l’élimination des voitures thermiques.
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Mais il y a un résistant qui est récemment sorti du bois : Toyota qui n’a jamais vraiment cru à l’omnipotence de la voiture électrique et a toujours prôné le besoin de panacher les solutions technologiques – ce n’est en effet que récemment et sous la pression du marché que le constructeur a déclaré de gros investissements dans les voitures électriques pour rattraper son retard. Pas plus tard que cette semaine, Akio Toyoda, l’ancien président du groupe, a réitéré son scepticisme vis-à-vis de la voiture électrique. Il a notamment déclaré que le ralentissement observé était à mettre en lien avec le fait que les clients « voient enfin la réalité » et se rendent compte des limites et des défis que posent encore les véhicules électriques.
Pas plus de 30% ?
Toyoda insiste sur le fait que l’objectif de l’industrie n’est pas d’imposer une technologie, mais de réduire les émissions de CO2, tout simplement. Toyoda estime en outre que, selon ses projections, la part de marché des voitures électriques ne devrait pas dépasser les 30%, même d’ici quelques années. Loin donc de l’idée initiale qui veut que tout le monde roule en voiture électrique le plus vite possible. Pour lui, d’autres solutions seront à combiner : voitures hybrides, à hydrogène, etc.
L’ancien patron de Toyota a-t-il raison ? L’avenir nous le dira. De nombreux experts continuent de penser que la voiture électrique devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Mais si le marché stagne et que les clients ne suivent pas, il ne faudra pas s’étonner. Surtout que les aides à l’achat se réduisent constamment : l’Italie n’en propose toujours pas et l’Allemagne a purement et simplement supprimé son dispositif d’aide. Et ce n’est pas avec le budget que la Flandre consacre à sa prime à l’achat que les choses changeront (20 millions d’euros en 2024, dont 5.000 voitures maximum). Non, le débat n’est pas clos.
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