Alors que l’Europe a fixé la date du passage au tout électrique au 1er janvier 2035, la Flandre a annoncé cette ambition pour le 1er janvier 2029. La note qui détaille les mesures supplémentaires ajoutées au Plan Climat flamand en date du 5 novembre 2021 indiquait d’ailleurs ceci : « Nous demandons au gouvernement fédéral de supprimer progressivement l’achat de moteurs à combustion fossile pour les voitures particulières et les camionnettes à partir du 1er janvier 2029 ». Et il faut se souvenir qu’à l’époque, ces mesures avaient été prises dans l’urgence, histoire de ficeler un plan climatique digne de ce nom. Mais peut-être pas si réaliste…
« Les conditions ne sont pas remplies »
Aujourd’hui, les doutes persistent. C’est ce qui ressort d’un débat tenu par les politiciens flamands lors de l’Automotive eMotion Summit organisé par la FEBIAC. La position d’Annick De Ridder ( N-VA), co-auteur de cette mesure en tant que parti au pouvoir, est surprenante : « nous avons pris cette décision sous trois conditions spécifiques. Premièrement, il doit y avoir suffisamment de stations de recharge. Deuxièmement, la voiture électrique doit être abordable. Et troisièmement, il doit y avoir suffisamment de choix sur le marché. Ces conditions n’étant pas remplies, cela ne fonctionnera pas. La date sera repoussée. Nous ne sommes pas obligés d’aller plus vite que l’Europe. »
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« Une fausse mesure »
Selon Stijn Bex, du parti Groen (opposition), le gouvernement flamand a opérer un lobbying pour que l’Europe avance la date fatidique du passage à l’électrique, mais en vain. « Nous n’atteindrons pas nos objectifs ». De son côté, Joris Vandenbroucke (Vooruit) estime qu’il s’agit d’une « fausse mesure du gouvernement qui ne souhaitait d’une mesure de plus pour garnir son plan climatique ». Il souligne par ailleurs que l’immatriculation des voitures est une compétence fédérale et qu’il n’y a pas encore assez de capacité en Europe pour construire les batteries des voitures électriques.
« La Flandre n’est même pas compétente pour introduire cette mesure », note encore à juste titre Sammy Mahdi (CD&V). « Ne faisons pas du gold-plating [agir en tant qu’État membre plus strict que ce que l’Europe exige elle-même, n.l.d.r.]. »
« Décider ensemble »
Seuls l’Open VLD et Lydia Peeters, ministre régionale de la Mobilité, semblent encore croire à la réalité d’une interdiction en 2029. « Nous avons décidé avec trois partis (Open VLD, CD&V et N-VA) d’atteindre des objectifs climatiques, y compris avec cette mesure qui concerne la mobilité ». Lydia Peeters ne comprend dès lors pas pourquoi les autres partis n’y croient plus. On peut se demander ce qu’en pensera le prochain gouvernement flamand après les élections…
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