Voitures électriques : bientôt des tricheries et des dérives à cause de l’Europe ?

Une étude menée par Etui, le centre indépendant de recherche et de formation de la Confédération européenne des syndicats, dénonce la voiture électrique et les dérives qui s’esquissent autour de ce mode de propulsion. L’auteur n’y va pas de main morte : tricheries programmées, coût pour les citoyens et dérive règlementaire européenne, tout y passe.

Publié le 9 décembre 2022
Temps de lecture : 5 min

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La voiture électrique est-elle la panacée ? Selon les autorités européennes, la réponse est oui. Et à tel point d’ailleurs qu’en 2035, plus aucune nouvelle voiture thermique ne pourra être vendue en Europe. Cette obligation a été validée il y a quelques semaines et elle contraint donc notre petit « continent » à négocier sur les chapeaux de roue le virage vers la voiture électrique.

Pour certains observateurs toutefois, cette marche forcée repose uniquement sur un constat d’échec. En effet, la réduction programmée des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport n’a jamais pu être atteinte. En effet, en 2019, il était prévu que les transports réduisent de 40% leurs rejets de dioxyde de carbone par rapport à 1990. Or, c’est tout le contraire qui s’est passé puisque dans les faits, les émissions du secteur des transports ont augmenté de 32% au cours des 30 dernières années, relève Etui, l’Institut syndical européen qui n’est autre que le centre indépendant de recherche et de formation de la Confédération européenne des syndicats (CES). En outre, dans cette valeur de 32%, les voitures particulières sont responsables de 43% d’augmentation. Ce n’est pas rien.

L’Europe responsable de l’envolée des émissions ?

Dans une étude intitulée « Des voitures plus lourdes, plus rapides et moins abordables », Etui fustige la position des constructeurs qui n’ont, selon lui, rien fait pour enrayer l’envolée des émissions. Cela dit, l’Institut fustige également… la Commission européenne qui a contribué à institutionnaliser la montée en gamme de l’industrie automobile, notamment à travers l’édiction de normes. Que veut dire Etui par là ?

En réalité, sur une période comprise entre 2001 et 2015, les automobiles ont gagné en moyenne 10% en poids et 26% en puissance moteur, deux facteurs qui, combinés, ont naturellement fait grimper en flèche les émissions de CO2 selon l’auteur de l’étude, Tomma Pardi : + 21% ! Et là où l’Europe est à pointer du doigt, c’est que c’est sous son impulsion que ces évolutions ont eu lieu. L’étude qualifie même cette situation de « dérive réglementaire vers le haut de gamme ». Et de prendre un exemple : une voiture premium pesait en moyenne 328 kg de plus qu’un modèle généraliste de taille équivalente.

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Le Dieselgate comme révélateur

Dans ce contexte, l’étude indique que le scandale du Dieselgate n’est finalement que la suite logique de ce surenchérissement et de cette distorsion entre la réalité technologique et les objectifs imposés par les instances européennes. En clair, c’est cette dérive règlementaire qui a contraint les constructeurs à la tricherie.

Dans ce contexte, Tomma Pardi relève que les voitures électriques ont toutes les chances de suivre le même cheminement que les voitures thermiques, car leur surpoids (en raison des batteries) est véritablement problématique. L’auteur chiffre même ses propos : en 10 ans, les voitures électriques se sont alourdies de 600 kg ! Or, un poids qui augmente, c’est aussi une consommation électrique (qui n’est pas forcément verte) qui grimpe, ce qui hypothèque évidemment tout l’intérêt environnemental de la voiture électrique, juge Tomma Pardi. La situation est d’autant plus ubuesque que les ressources en minerais (lithium, nickel, cobalt) sont limitées et que l’approvisionnement est déjà problématique.

L’Europe doit se remettre en question

Il est évident que, dans ce contexte, il est grand temps que l’Europe se remette en question. Qu’elle prenne à la fois conscience de l’impact de ses décisions et qu’elle entame une réflexion sur la manière d’édicter ces normes pour éviter d’aboutir à des dérives qui, finalement, coûtent cher au citoyen, comme cela a été le cas lors le Dieselgate (coûts, santé publique, etc.). En outre, cette dérive règlementaire a aussi la fâcheuse tendance à faire fuir les constructeurs des segments de marché inférieurs ou d’accès. Ce qui signifie donc que l’Europe contribue aussi à ouvrir le boulevard aux constructeurs chinois qui se positionnent justement dans les catégories moins premium. Ces derniers ont donc toutes les chances de s’imposer et de tuer notre industrie.

Oui, la dérive règlementaire nous pousse vers le premium tandis qu’elle prive aussi toute une partie de la population de véhicules abordables nécessaires à leurs déplacements. Il semble d’ores et déjà très clair que tout le monde ne pourra pas s’offrir une voiture électrique en 2035. Pour cette raison, la circulation des voitures thermiques sera toujours tolérée. Et justement, de cette situation naîtra un nouveau déséquilibre, car ce sont ces citoyens moins fortunés qui devront supporter les coûts économiques et sociaux du maintien de ces véhicules thermiques qui seront, bien entendu, beaucoup plus taxés. Manifestement, ni les constructeurs ni les autorités européennes n’ont tiré de leçons du passé. Et c’est bien dommage.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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