Le secteur automobile belge se trouve à un nouveau tournant en ce mois de septembre 2024, avec des dynamiques opposées observées dans les ventes de voitures d’occasion et de véhicules neufs. Alors que le marché de la voiture de seconde main renoue avec une certaine vitalité, les immatriculations de voitures neuves poursuivent leur déclin. Cette situation soulève de nombreuses questions sur les tendances d’achat des consommateurs et les perspectives du secteur automobile dans son ensemble alors qu’il est déjà en difficulté.
Après un léger fléchissement en août, les ventes de voitures d’occasion ont enregistré une hausse significative en septembre. Selon les données fournies par la fédération sectorielle, Traxio, les volumes de ventes ont augmenté de +6,1% au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, dépassant ainsi les 550.000 unités écoulées au total. A lui seul, le mois de septembre a affiché une progression de près de +10% par rapport à 2023.
Baisse des prix et augmentation de l’offre
Pour Traxio, il semble y avoir peu de limites à la croissance du marché de l’occasion. L’organisme attribue cette dynamique à la large disponibilité de véhicules d’occasion ainsi qu’à la baisse continue des prix. Actuellement, le prix moyen des voitures d’occasion a chuté de -7,6% par rapport à l’année dernière, rendant ces véhicules plus attractifs pour les acheteurs.
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Sur le marché de l’occasion, les marques les plus plébiscitées sont Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel et Peugeot. Et en ce qui concerne les motorisations, les moteurs à essence demeurent les plus populaires représentant 55,2% des ventes de voitures d’occasion. À l’inverse, la part des moteurs Diesel continue de décliner, atteignant désormais 31,3%. Les véhicules électrifiés constituent quant à eux 12,7% des ventes, avec une majorité d’hybrides (10,1%) et une minorité de voitures 100% électriques (2,9%). Les consommateurs semblent donc adopter de plus en plus les motorisations plus écologiques, mais pas encore l’électrique. On peut le comprendre, étant donné l’incertitude ambiante.
Le neuf en difficulté
La situation du marché de l’occasion contraste avec celui du neuf qui est bien mal en point. La situation est d’ailleurs des plus préoccupante. En septembre, le segment du neuf a enregistré une baisse des immatriculations de -18,6%. Sur les neuf premiers mois de l’année, le recul approche les -5%, avec seulement 356.868 nouvelles immatriculations.
Traxio indique toutefois que les concessionnaires ont connu une stagnation des ventes au cours de la première quinzaine du mois de septembre. Mais la seconde moitié du mois aurait connu une reprise en raison d’actions commerciales et à des lancements de nouveaux modèles. Mais il n’empêche : il semble illusoire d’envisager une reprise forte du marché du neuf, et ce tant pour les particuliers que pour les flottes. Cette situation est interpellante et elle pourrait traduire un changement dans les habitudes d’achat où les consommateurs privilégieraient désormais l’économie et la valeur, choisissant des voitures d’occasion plutôt que d’investir dans des voitures neuves plus coûteuses.
La raison n’est probablement pas très complexe à trouver : l’incertitude sur l’avenir. L’Europe reverra-t-elle la sortie du moteur thermique ou pas ? Difficile en effet de faire un choix lorsque Bruxelles par exemple recule sa zone de basses émissions pour les Diesel Euro 5 de deux ans. Pourquoi pas une fois encore d’ici deux ans ? En attendant, si les vendeurs de voitures d’occasion se frottent les mains, les industriels du neuf envisagent de fermer des usines. La situation est donc provisoire. Et elle se retournera prochainement, lorsque les voitures neuves d’aujourd’hui, trop faibles en nombre, n’alimenteront plus le marché de l’occasion de demain…
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