Les rappels sont très fréquents dans l’industrie automobile, et ce n’est en aucun cas une honte : une intervention préventive est toujours préférable à une réparation après une panne ou un accident. En revanche, il est plus rare qu’un rappel prenne une telle ampleur que le constructeur concerné doive revoir ses prévisions de bénéfices. C’est le cas de BMW, qui envoie 1,5 million de voitures au garage pour faire vérifier leurs freins, et qui suspend également certaines livraisons pour le moment.
Le problème se situe au niveau du système de freinage intégré (Integrated Braking System), le système de freinage à commande électronique, qui contient des cartes de circuits imprimés mal fabriquées susceptibles de perturber son fonctionnement. Ces derniers sont construits par ke fournisseur Continental fabrique dans son usine de Hongrie. Un manque de discipline sur la chaîne de production a créé de la poussière et de la saleté dans l’environnement de travail et celles-ci se sont déposées sur les pièces, ce qui provoque des dysfonctionnements.
La bonne nouvelle est qu’aucun accident n’est à déplorer. Toutefois, le défaut peut empêcher le conducteur d’appliquer la force de freinage maximale lors d’un arrêt d’urgence. En effet, le problème se situe au niveau de la fonction de freinage assisté, qui aide le conducteur à appliquer la force maximale possible sur la pédale en cas de besoin. Cette fonction peut tomber en panne, obligeant le conducteur à appuyer fortement sur la pédale de frein lors d’un freinage d’urgence à l’ancienne.
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Également Mini et Rolls-Royce
Le rappel concerne des modèles de BMW et de ses filiales Mini et Rolls-Royce. Les premières plaintes concernant le mauvais fonctionnement du système remontent à deux ans, mais ce n’est que récemment que le groupe BMW a pris conscience de l’ampleur du problème.
Il s’agit d’une technologie dite « brake-by-wire », c’est-à-dire d’un système de freinage à commande électronique. La métaphore n’est pas tout à fait exacte. En effet, il ne s’agit pas de freins contrôlés exclusivement par un signal électronique. La force de freinage est toujours transmise aux plaquettes de frein par l’intermédiaire de petites conduites hydrauliques remplies d’huile. Toutefois, cette transmission ne se fait plus directement, mais par l’intermédiaire d’un module à commande électronique capable de régler ou d’augmenter lui-même la force de freinage.
Les systèmes de ce type sont de plus en plus répandus depuis l’avènement des véhicules hybrides et électriques. En effet, ils ne peuvent pas (toujours) compter sur le moteur à combustion pour maintenir la pression dans le servofrein et utilisent donc un système à commande électronique. C’est ce système qui ne fonctionne pas toujours correctement chez BMW.
Des centaines de millions
Le rappel va coûter au constructeur « un nombre élevé de millions à trois chiffres » rien qu’au troisième trimestre, soit entre 500 millions et 1 milliard d’euros. La semaine dernière, le constructeur bavarois a révélé qu’il ferait moins de bénéfices que prévu cette année. La direction de BMW prévoit une marge bénéficiaire de 6 à 7 %, au lieu des 8 à 10 % initialement prévus. D’ailleurs, il n’y a pas que le rappel qui grignote le bénéfice annuel estimé de BMW, les ventes sont également en baisse. Au lieu d’une légère augmentation, les Allemands s’attendent désormais à une légère baisse des chiffres.
Cette nouvelle s’inscrit dans une série de mauvaises nouvelles pour le secteur automobile allemand. Le marché européen n’étant plus au même niveau qu’avant la pandémie de corona et les ventes de voitures électriques ralentissant, de nombreuses entreprises doivent ajuster leurs plans. Le groupe Volkswagen, par exemple, a clairement indiqué qu’il allait réduire considérablement sa capacité de production et, pour la première fois, fermer des usines dans son propre pays. En outre, il est déjà certain que l’usine Audi de Bruxelles fermera ses portes.
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