On le sait : avec la crise, certaines entreprises réalisent des profits records. C’est évidemment le cas des pétroliers qui profitent de la hausse des prix des hydrocarbures, mais c’est aussi le cas de certains constructeurs automobiles, dont le groupe Stellantis. Le groupe franco-italo-américain a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 17%, à 88 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle à 14,1%, un niveau jamais vu auparavant. Ce faisant, le profit net a explosé de 34% à 7,96 milliards d’euros sur le premier trimestre de 2022.
Ces superprofits sont difficiles à avaler pour les gouvernements occidentaux qui ont soutenu les industriels dans la crise de la Covid et maintenant (moins) dans la crise économique. D’où l’idée de plusieurs États de taxer exceptionnellement ces superprofits, dont une partie se récolte sur le dos des citoyens.
Montée au créneau
Oui, mais voilà, les industriels ne l’entendent évidemment pas de cette oreille. Les pétroliers par exemple ont déjà expliqué que ces superprofits certes exceptionnels leur permettaient juste de sortir la tête hors de l’eau après la crise de la Covid tandis qu’il était aussi hasardeux de projeter quoi que ce soit pour l’avenir étant donné le spectre de la récession qui planait sur la planète.
Le patron de Stellantis, Carlos Tavares, vient lui aussi de faire part de sa désapprobation – sans blague a-t-on envie d’ajouter ! Selon l’homme fort du groupe, taxer davantage les profits serait en effet « contre-productif ». Cela dit, à la différence des pétroliers, Carlos Tavares ne tente pas de capitaliser sur les difficultés héritées de la crise ou une potentielle future récession. Pour lui, « tout ce qui peut décourager la création de valeur dans le pays, par des à-coups, ou des décisions considérées comme injustes par rapport aux efforts de nos salariés (…) serait contre-productif ».
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« Nous contribuons à la richesse créée en France », a encore souligné Carlos Tavares, qui a aussi mis en avant que l’entreprise paie ses impôts en France et qu’elle contribue largement à la balance commerciale du pays. Carlos Tavares a aussi indiqué que le groupe récompensait les salariés (via des primes) tout comme les actionnaires. On se demande d’ailleurs si ce n’est pas un message subliminal à l’attention du gouvernement : taxez-moi et je déménage. C’est aussi possible.
Stellantis, un groupe indéboulonnable ?
Carlos Tavares attaque donc directement le gouvernement sur l’aspect de la création de valeur. Ce que son groupe n’arrête pas de faire. Stellantis semble d’ailleurs être indéboulonnable. Carlos Tavares a d’ailleurs confié lors de la présentation des derniers résultats que Stellantis a « pour l’instant un carnet de commandes extrêmement copieux, trois fois supérieur à un carnet de commandes pré-Covid.
L’acceptation des prix est très bonne » et que « quelle que soit la nature de la crise qui va se présenter devant nous (…) nous pourrions encaisser une réduction de notre chiffre d’affaires de 60% et on serait encore rentable. » Dont acte. Qui osera défier Carlos ?
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