Jaguar fait actuellement la une de l’actualité. En effet, cette semaine, son patron, le Français Thierry Bolloré, a annoncé sa démission, et ce deux ans après être monté à bord. Selon ses dires, il quitte la marque pour des raisons personnelles et il sera remplacé provisoirement par le directeur financier, Adrian Mardell. C’est évidemment un coup dur pour la marque qui ambitionne de passer tout électrique dès 2025 avec son plan Reimagine.
Mais comme une mauvaise nouvelle n’arrive souvent jamais seule, on apprend également que Jaguar va par ailleurs sérieusement refondre son réseau de distribution et que la Belgique sera largement touchée par ce plan de restructuration.
Les habitudes de consommation
Pour Jaguar, il s’agit de s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs qui, selon la marque, achètent ou configurent leurs voitures en ligne. Ils ne se rendent donc plus chez le concessionnaire, ou rarement, ce qui justifie un resserrement de l’offre de succursales. Selon ses responsables, Jaguar s’adapte donc. Et prépare son passage à la voiture électrique qui nécessite par ailleurs aussi beaucoup moins de maintenance, donc aussi de concessionnaires.
En Belgique, le réseau de distribution de Jaguar devrait être réduit à portion congrue. Car, des 26 concessions actuelles, il ne devrait en rester que 5, soit une contraction du réseau de distribution de… 80% ! La Belgique n’est pas la seule à être touchée par ces mesures : l’Allemagne fait aussi les frais de cette politique avec une réduction de 62 points de vente et de service (28 au lieu de 90).
Selon le journal De Tijd, les concessionnaires ne s’attendaient pas du tout à cette situation et nombre d’entre eux sont en colère. Car les investissements exigés par la marque sont colossaux (bâtiments, décoration, etc.) et ils s’amortissent sur plusieurs années.
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Ne dites plus concession, mais agence
Jaguar a bien confirmé que des lettres de rupture de contrat avaient été envoyées aux intéressés, mais la marque n’a pas confirmé qu’il ne resterait que 5 garages ouverts à la fin de la restructuration. Avec la rupture de contrat, Jaguar explique toutefois aussi vouloir passer à un système d’agence plutôt que de concession.
Dans ce schéma, le concessionnaire ne peut plus décider du prix de vente de la voiture (ou des ristournes qu’il octroie), et il reçoit simplement une commission fixe par voiture vendue. Selon Jaguar, ce dispositif permettrait d’avoir plus d’influence sur le marché avec une offre commerciale plus transparente et agressive. À l’heure actuelle, les concessionnaires ne s’érigent pas contre ce changement, mais pour autant que la commission soit suffisante.
Or, selon les premières informations, Jaguar voudrait que la marge soit réduite de moitié pour les concessionnaires, une information encore conditionnelle, mais qui ne passerait pas du tout dans le réseau qui estime que la marge actuelle est juste suffisante pour effectuer les investissements nécessaires. Ce qui est étonnant, c’est que ce principe d’agence n’est envisagé que chez Jaguar, et pas chez Land Rover qui appartient pourtant au même groupe (Tata) et que la marque vend ses modèles… dans les mêmes concessions – les deux marques ne font qu’un dans les showrooms.
Le risque, c’est bien évidemment que ce type d’initiative se propage aux autres marques, ce qui pourrait précipiter le métier de concessionnaire dans la précarité, mais aussi impacter fortement l’emploi dans le secteur automobile belge qui pèse pour 160.000 jobs directs et indirects.
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