Après quatre années de bons et loyaux services, le patron du groupe Volkswagen, Herbert Diess, quitte le groupe dont il avait la tête. Par voie de communiqué, Volkswagen a fait savoir qu’il serait remplacé par l’actuel patron de Porsche, Oliver Blume. Le président du conseil de surveillance Hans Dieter Pötsch a indiqué que « Herbert Diess a joué un rôle clé dans la poursuite de la transformation de l’entreprise pendant son mandat » et ajoutant que « il a non seulement dirigé l’entreprise dans des eaux extrêmement difficiles, mais il l’a également fondamentalement réalignée stratégiquement ». Un bel hommage. Mais ça, c’est pour la forme polie.
Si Herbert Diess et Volkswagen ont décidé d’un commun accord ce départ, il n’en reste pas moins que le PDG de Volkswagen était fortement critiqué depuis de nombreux mois. En effet, l’homme était sur la sellette en raison principalement de la réorientation stratégique du groupe depuis le Dieselgate et la marche forcée qu’il a imposée vers la voiture électrique et connectée.
Des tensions récentes
Les dernières tensions internes (en tous cas les connues) datent de l’hiver 2021, notamment avec le Comité d’entreprise qui critiquait le virage du tout électrique. Mais ce n’était pas le seul point d’accroche. En effet, le style de gestion et la politique de réduction des coûts de cet Autrichien de naissance étaient aussi pointés du doigt. Herbert Diess a la réputation d’être un dirigeant intransigeant.
Pourtant, Diess avait mis de l’eau dans son vin ces derniers mois. Il avait notamment accepté de céder la direction des opérations en Chine – le marché le plus important au monde – à un collègue et il avait obtenu en échange la supervision de la filiale Cariad chargée des nouveaux logiciels et qui connaît de gros problèmes internes ce qui impacte aujourd’hui fortement le calendrier de sorties des nouveaux modèles.
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A 63 ans, Herbert Diess quitte donc le groupe qu’il avait intégré en 2015, juste avant que le scandale du Dieselgate n’éclate. Il venait de chez BMW et il avait ensuite remplacé Matthias Müller, ancien PDG de Porsche, qui avait remplacé Martin Winterkorn PDG faisant fonction et accusé de la supercherie des moteurs truqués. Lorsqu’il a pris les rênes de VW en 2018, Diess a engagé le groupe dans une transition des plus ambitieuses, celle de la voiture électrique. Diess a toujours affirmé qu’en 2026, une voiture sur quatre vendue par le groupe serait électrique et c’est à ce fins que les investissements consacrés à cette technologie atteignent aujourd’hui 52 milliards d’euros. Ce qui lui a valu les félicitations d’Elon Musk, le PDG de Tesla.
Oliver Blume pour rassurer
Et justement, le modèle pris en exemple par Herbert Diess, c’est bien Tesla. Le groupe lui livre une sérieuse concurrence, notamment sur la partie logicielle (Cariad encore) ou encore avec la volonté d’introduire Porsche en bourse. Il faudra toutefois voir comment les investisseurs reçoivent la nouvelle du départ de Diess.
Pour le remplacer, c’est à nouveau la direction de Porsche qui est mise à contribution : c’est Oliver Blume, l’actuel PDG qui montera à la place de Diess. Stagiaire chez Audi, puis employé chez Seat, Oliver Blume a rapidement grimpé les échelons, d’abord chez VW, puis chez Porsche où il a été responsable de la production dès 2013 avant de reprendre les rênes de Matthias Müller qui avait été dépêché à la tête de VW pour gérer la crise du Dieselgate.
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