Les crises se succèdent dans le monde depuis la pandémie de coronavirus et en particulier pour le secteur automobile. En effet, après les effets des confinements, il a fallu composer avec les pénuries de semi-conducteurs, puis avec la reprise économique forte qui a fait exploser les prix de l’énergie. Last but not least et de manière tout aussi inattendue, la guerre en Ukraine est encore venue compliquer le tableau.
La situation semble aujourd’hui tellement critique que certains grands patrons automobiles osent sortir du bois… et annoncer de bien sombres perspectives. C’est notamment le cas du patron de Volkswagen, Herbert Diess, qui n’a pas hésité à évoquer les liens étroits entre l’Allemagne et la Russie, en particulier pour l’énergie, mais aussi pour certaines matières premières qui seront bientôt introuvables et qui vont entraîner de nettes ruptures dans les chaînes d’approvisionnement. Selon Diess, ce scénario va aboutir à des augmentations massives de prix et, au final, à une inflation encore plus importante. Un vrai scénario catastrophe.
Ruptures et fermetures, avant l’arrêt ?
En plus des prix de l’énergie, les prix des métaux sont aussi en forte hausse tant et si bien que certains cours ont même été suspendus en bourse. Or, les métaux comme l’aluminium (carrosserie, châssis, etc.), le palladium (pots catalytiques) ou le nickel (batteries) sont de matières largement utilisées dans l’automobile.
En outre, l’Ukraine abrite aussi de nombreuses usines automobiles. Il ne s’agit pas de chaînes de production (l’Ukraine ne « sort » aucune voiture de son territoire), mais d’équipementiers dont certains figurent parmi les plus importants. C’est le cas pour le câblage électrique notamment où l’Ukraine représente 7% de la production européenne de ce composant, selon AlixPartners.
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Les deux principaux producteurs sont Aptiv et Leoni et ce dernier vient justement d’ouvrir un centre de production ultramoderne dans l’ouest du pays. C’est ce qui explique que de nombreuses chaînes automobiles connaissent des arrêts de production. C’est d’ailleurs arrivé chez nous cette semaine dans l’usine Volvo de Gand qui était en manque de composants. L’usine belge n’est évidemment pas la seule : Porsche a du suspendre la production de la Taycan tandis que plusieurs usines Mercedes ou du groupe Volkswagen ont réduit leur cadence de production en raison de problèmes d’approvisionnement.
Quoi qu’il en soit, la situation actuelle va surtout pénaliser les véhicules thermiques essence ou Diesel qui patissent de la flambée des prix des carburants tandis que les véhicules électriques souffriront, eux, des ruptures dans l’approvisionnement en matières premières, notamment pour leur batterie indiquait le consultant AlixPartners. La catégorie de véhicule la moins touchée (pour le moment) est celle des hybrides qui comportent moins de surcoûts liés aux matières premières et qui sont beaucoup plus efficaces en matière de consommation de carburant. De quoi signer le retour – ou la prolongation – de cette technologie ?
Tout le monde pensait que la reprise aurait lieu en 2022 pour le secteur. Ce ne sera donc pas le cas. Il faut espérer que la situation se redresse rapidement, sachant que le secteur automobile en Europe pèse pour 12,6 millions d’emplois ! Si la situation perdure par contre, il y a toutes les chances que la voiture redevienne un produit de luxe uniquement réservé aux populations les plus nanties.
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