Les pénuries de puces et autres matières premières qui limitent fortement la production et les ventes de véhicules neufs profitent au marché de l’occasion qui a connu une année exceptionnelle en 2021. En effet, le fossé entre le neuf et l’occasion s’est fortement creusé au cours des 12 derniers mois comme le montrent les chiffres de la fédération Traxio. En effet, en 2019, il s’écoulait grosso modo 144.000 voitures d’occasion de plus que de voitures neuves, un écart qui a grimpé à 224.000 en 2020 et à… 317.000 l’an dernier.
En 2021, près de 710.000 voitures ont changé de main, soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2020 qui avait déjà été une très bonne année. Comparativement au marché du neuf de 2021 (383.000 unités), c’est un gouffre qui s’est creusé. Il faut dire que le marché du neuf traverse une crise sans précédent puisque sa chute atteint 30% sur les deux dernières années.
Les pénuries, premières responsables
Ce contexte est facilement explicable : les pénuries de puces survenues dès la fin 2020 ont mis un frein à la production des véhicules neufs et donc à leur disponibilité. Les stocks ont vite été épuisés et les délais de livraison se sont allongés à tel point que beaucoup d’acheteurs se sont tournés vers le marché de l’occasion, spécialement les professionnels.
Car les chiffres montrent aussi que ce sont les petits utilitaires et les poids lourds qui ont tiré le marché vers le haut, ce qui se comprend aussi puisque l’e-commerce s’est fortement développé ces derniers mois. En outre, en Wallonie, les inondations de l’été dernier n’ont rien arrangé, car plus de 50.000 véhicules ont été détruits. Et il a donc fallu aussi les remplacer, souvent en recourant au marché de l’occasion.
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Des prix en augmentation de 20%
Cette situation fait aussi que les prix de l’occasion sont partis à la hausse. Il n’est d’ailleurs pas rare de devoir débourser le même prix pour un petit utilitaire d’occasion que pour un neuf. Selon Traxio, la hausse des prix oscille entre 10 et 20% selon le cas. Et cela risque de durer au moins jusqu’à ce que le marché de la voiture neuve retrouve une certaine stabilité et que l’offre puisse être régulée. Ce qui n’arrivera manifestement pas avant la mi-2023 selon de nombreux observateurs.
Selon Traxio, ce sont les SUV ou les petites citadines essence qui sont particulièrement difficiles à trouver sur le marché. Et la situation ne risque pas non plus de s’améliorer, car le marché de l’occasion souffre lui aussi d’un manque d’approvisionnement. C’est un cercle vicieux.
Il faudra voir toutefois comment le marché et la demande évoluent dans les mois qui viennent, à la fois en Flandre qui a annoncé la fin du thermique en 2029, mais aussi en Wallonie qui ambitionne une nouvelle législation dès 2023 qui ferait la chasse aux véhicules lourds, donc aux SUV. Dans les mois qui viennent, le marché pourrait donc à nouveau connaître de gros rebondissement.
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