On ne compte plus les rétropédalages dans la transition vers la voiture électrique. La faible croissance des ventes (et même la décroissance globalement – la Belgique est une exception qu’elle tire de sa fiscalité) laisse augurer une transition plus longue que prévu. Car les acheteurs préfèrent aujourd’hui opter pour une voiture thermique ou hybride ou alors ne pas changer de voiture du tout dans l’optique de jours meilleurs – comprenez dans l’attente d’une politique plus claire et favorable à la voiture électrique et de modèles moins chers.
Ainsi, de nombreux constructeurs qui avaient décidé de passer au full électrique dès 2030 (soit 5 ans avant l’échéance donnée par les autorités européennes) font aujourd’hui marche arrière. Parmi eux, il y a Ford, Renault ou Volkswagen qui a décidé de réorienter une partie des investissements vers les moteurs thermiques. Et ce n’est pas tout : Mercedes qui avait fait savoir récemment qu’il continuerait à produire des moteurs thermiques au-delà de 2030 vient de faire une nouvelle annonce, toujours pour des moteurs thermiques, mais qui étaient a priori moins attendus.
Le 8 cylindres va subsister
Certes, le calendrier initial était probablement moins contraignant chez AMG que pour Mercedes même si la branche sportive de la marque commençait sérieusement à inonder le marché de modèles électriques musclés puisque l’EQE, l’EQS existaient déjà avec le badge AMG. Et il était prévu qu’AMG décline une variante musclée de chaque nouveau modèle électrique qui allait sortir. Mais là aussi, les responsables tirent le frein à main et ils vont notamment conserver le V8 de 4,4 litres probablement plus longtemps qu’escompté.
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C’est ce qu’a fait savoir le patron d’AMG, Michael Schiebe, qui a expliqué que « nous n’avons pas de date butoir, mais ce serait là une discussion très dogmatique. Notre objectif principal est de satisfaire les besoins des clients. Nous constatons toujours que de nombreux clients aiment nos moteurs V8 et nos moteurs quatre cylindres à hautes performances ». Et comme le client a toujours raison, a fortiori lorsqu’il est fortuné et désormais… chinois. Car l’empire du Milieu pèse lourd dans cette décision : ses automobilistes veulent encore se distinguer au volant de bolides thermiques, comme l’affirmait le constructeur il y a peu.
Dans ce contexte, AMG va continuer à investir dans son V8 de 4,4 litres, mais aussi dans les 4 cylindres à hautes performances utilisés par exemple par la Classe A. Et l’électrique ? Le département sportif assure que les développements et les investissements se poursuivront aussi : « nous n’avons pas fixé de date limite, mais je suis convaincu qu’AMG deviendra une entreprise entièrement électrique », a encore précisé Michael Schiebe. L’homme a aussi indiqué que les travaux sur l’architecture AMG pour les voitures électriques (AMG.EA) se poursuivaient et que les ingénieurs faisaient rouler des prototypes toutes les semaines. Un modèle « test » devrait d’ailleurs être commercialisé prochainement : « nous verrons bientôt une voiture AMG 100% électrique, et nous verrons alors combien de clients accepteront cette technologie ». Bref, l’incertitude est à son comble, aussi pour les constructeurs qui ne savent manifestement plus quelle piste privilégier.
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