Lorsqu’on est journaliste automobile, il y a des événements que l’on ne peut rater. C’est le cas des présentations de certains modèles importants et attendus. Plus rarement, c’est également l’occasion de célébrer la fin d’une époque. Chez Audi, deux modèles iconiques arrivent justement en fin de vie commerciale : la TT et la R8 V10. En guise d’adieu en beauté, la marque a lancé deux séries limitées qui sonnent comme la quintessence de leur noble lignée : la TT RS Iconic Edition et R8 GT RWD. Pour nous permettre de les essayer dans les meilleures conditions, la marque aux quatre anneaux n’a pas hésité à louer le circuit privé de Monteblanco, près de Séville. Dans ses camions, Audi a également emmené quelques exemplaires de la RS3 Performance Edition, la version la plus rapide construite à ce jour de la sportive compacte.
Dernier appel
Lancée en 1996, l’Audi TT était à sa sortie une révolution stylistique avec sa ligne toute en rondeurs unique en son genre. Depuis, elle a connu deux autres générations qui ont l’ont rendue iconique. Malheureusement, le désamour grandissant du public pour les petits coupés sportifs a fait que son destin a été scellé il y a quelques mois et la fin prochaine de sa production a été annoncée. Devenue marginale sur le marché, elle n’en a pas moins perdu les qualités qui ont fait son succès pendant plus de 20 ans. Audi a donc choisi sa version de pointe, la RS équipée du moteur 5 cylindres de 400 ch, pour développer l’Iconic Version. Extérieurement, on la distingue à son grand aileron arrière en carbone, ses jantes spécifiques de 20 pouces et à ses coloris exclusifs.
L’intérieur est du même acabit avec de jolies surpiqûres en forme nid d’abeille et quelques détails qui le rendent unique. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un caractère très entier, le 5 cylindres fait preuve d’une étonnante docilité lorsqu’on évolue aux vitesses légales. Par contre, il suffit de presser fort sur l’accélérateur pour le réveiller dans une sonorité qui rappelle les plus belles heures d’Audi en rallye avec la Quattro. Si l’impression de vitesse est assez moyenne, il suffit de regarder le compteur de vitesse pour se rendre compte que la TT RS Ionic Edition est très rapide. Capable de passer de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes, elle se montre très agréable en usage routier, son terrain de prédilection. Grâce à la transmission intégrale Quattro, la cavalerie passe bien sur le bitume et son comportement est très « propre », parfois même un peu trop rigoureux. Mais l’efficacité globale de cette voiture est bluffante.
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Diva exigeante
Changement radical d’ambiance avec la R8 GT. La supercar d’Audi, assemblée en grande partie manuellement, est d’une autre trempe : celle des voitures exclusives et hyper performantes. Equipée du V10 conçu à la base par Lamborghini, elle s’est fait une place de choix dans un marché de niche. Malheureusement, ses émissions élevées l’ont condamnée à disparaître, sous cette forme du moins. C’est pourquoi le constructeur a concocté la version GT destinée à mettre un point final à la R8 équipée de cette mécanique incroyable. Alors c’est sur la variante propulsion qu’Audi s’est concentré, avec un V10 atmosphérique de 5,2 litres dont la puissance a été portée à 620 ch. En revanche, peu d’artifices ont été ajoutés à la R8 afin de ne pas perturber sa ligne sculpturale d’une grande fluidité. Seul un aileron spécifique a été ajouté afin d’ajouter un peu d’appui aérodynamique sur les roues arrière.
Si la TT RS Iconic Edition n’a rien d’une voiture ordinaire, force est de constater que la R8 joue dans une toute autre cour. Rien qu’au démarrage, le V10 situé derrière les sièges émet une sonorité à damner un saint ! La poussée est très forte, la direction très directe et les virages du tracé andalous s’enchaînent à un rythme effréné. Plutôt bosselée, la piste met l’ESP à mal tant les accélérations sont violentes et que l’arrière de la voiture ne demande qu’à passer à l’avant, met au beau milieu des lignes droites !
Précise comme un scalpel chirurgical, la R8 GT se mérite : avec 620 ch derrière le dos, les dérobades sont nombreuses. A moins d’être un pilote très expérimenté, mieux vaut ne pas jouer avec le feu et laisser les aides à la conduite électroniques. Sur un parcours dédié au drift, nous avons eu l’occasion de tester les 7 niveaux de l’ESP et d’essayer la voiture sans aide : dans ce dernier mode, nous sommes partis directement en tête à queue.
Lorsqu’on veut tenter la glisse maîtrisée, la supersportive allemande demande du doigté et beaucoup de délicatesse. Pour un conducteur lambda, elle doit être traitée avec beaucoup d’humilité, sous peine de partir directement à la faute. Et lorsqu’on sait qu’elle vaut tout de même 227.500 € et qu’elle est déjà un collector, mieux vaut jouer la carte de la prudence !
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