Il y a quelques semaines, VIAS appelait à arrêter et supprimer la filière d’apprentissage dite des 30 heures pour le permis de conduire. Cette filière avait été mise en place en 2018 et elle permettrait majoritairement aux demandeurs d’emploi de passer leur permis avec seulement 30 heures de formation. Rapide et efficace.
Bien évidemment, ce filon n’est pas resté le seul fait des demandeurs d’emploi en Wallonie. En effet, cet accès rapide au permis de conduire a rapidement été prisé par d’autres catégories de prétendants, dont les jeunes. Un sondage effectué par VIAS en collaboration avec Sud Presse montrait en effet que 11% des Wallons âgés de 18 à 30 ans avaient déjà opté pour cette filière tandis qu’à Bruxelles, elle avait séduit 15% de cette même tranche d’âge.
Sécurité ou société ?
Selon VIAS, cette formation est nettement insuffisante pour être sensibilisé et formé à la conduite. En clair, cette filière serait donc considérée comme dangereuse par l’organisme de sécurité routière. D’où sa nécessaire suppression.
Oui, mais voilà, de nombreuses voix s’élèvent à présent contre l’avis de VIAS indiquant que la suppression de cette filière spécifique est antisociale, car il s’agit évidemment d’une formation destinée aux personnes plus démunies. Dès lors, dans les colonnes de Sud Presse, la Fédération des auto-écoles agréées s’est insurgée contre la mesure mettant en garde contre une « catastrophe » sociale si la Wallonie décidait de mettre en œuvre la recommandation de l’Institut VIAS.
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Répondre aux besoins
Selon la Fédération des auto-écoles agréées, beaucoup de prétendants choisissent cette formation, car ils ne disposent pas de véhicule ou alors, lorsqu’il s’agit de jeunes, que la voiture du ménage est automatique et qu’il leur faut un modèle à boîte manuelle. La filière répond donc à un réel besoin pour des personnes plus défavorisées socialement. La fédération dénonce aussi un paradoxe dans le discours des autorités : il faut créer des emplois, mettre les gens au travail grâce au passage du permis, mais, dans le même temps, on incite à rouler moins et on pénalise la voiture.
Sud Presse a évidemment posé la question de l’opportunisme de la fédération de maintenir cette filière qui est une source de rémunération pour les auto-écoles. Les intéressés répondent qu’il ne s’agit aucunement d’opportunisme. Le milieu considère en effet la filière des 30 heures comme efficace, car les cours sont dispensés sur la durée (2 mois environ). La fédération indique par ailleurs que d’autres filières peuvent être fustigées ou à tout le moins pointées du doigt. C’est le cas de la filière libre à travers laquelle le candidat au permis doit parcourir a minima 1.500 km. Or, ce point est invérifiable actuellement. Le gouvernement wallon a déjà réagi à ces critiques et indiqué qu’une évaluation de la réforme de 2018 allait être lancée.
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