Qui ne connaît pas l’institut VIAS, né en 2016 des cendres de l’Institut belge pour la Sécurité routière (IBSR) qui existait depuis 1986 et était une structure 100% publique. En 2016, l’institut a été privatisé et ses deux actionnaires sont désormais la CEO, Karin Genoe (qui siège aussi comme administratrice dans le groupe Jessa versé dans les soins de santé ainsi que chez Infrabel), et le Royal Automobile Club de Belgique (RACB).
Bien entendu, VIAS reste une société d’intérêt public, car il lutte contre la délinquance au volant, publie des études sur la sécurité et organise aussi les fameuses campagnes BOB qui sensibilisent aux dangers de l’alcool au volant. Tout cela implique que VIAS bénéfice de subventions publiques de la part du SPF Mobilité à hauteur de 5 millions d’euros par an. En échange de cette dotation, l’organisation se doit de produire un certain nombre d’études scientifiques et d’autres publications.
Des malversations ?
Toutefois, selon une enquête de De Standaard, les comptes et les dépenses de VIAS ne seraient pas particulièrement transparentes et, pire, l’organisme surestimerait ses coûts de fonctionnement, notamment pour les études à mener. Selon les journalistes du quotidien flamand qui ont pu examiner plusieurs documents, VIAS gonflerait systématiquement d’un tiers le nombre d’heures prestées pour la réalisation des enquêtes.
De Standaard a fait ses calculs et, rien que sur l’année 2021, la surfacturation au SPF Mobilité atteindrait les 1,5 million d’euro ! Mais que fait VIAS de cet argent non dépensé ? Et bien, toujours selon De Standaard, cette manne aurait été redirigée pour financer d’autres départements. Ce serait le cas des départements de marketing et de communication (frais de personnel) qui ne peuvent pourtant pas être financés avec de l’argent public puisqu’il s’agit d’une activité à vocation commerciale.
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VIAS réagit
Naturellement, la réponse de VIAS a fusé indiquant que l’article publié par De Standaard était tendancieux et factuellement incorrect. Pour VIAS, l’article se base sur « les témoignages anonymes d’anciens employés qui, par rancœur, lancent des accusations calomnieuses et mensongères. » Et VIAS de pointer aussi la concurrence, car certains anciens employés se sont lancés depuis dans des activités similaires à celles de l’Institut.
VIAS ajoute encore qu’il s’agit d’une tentative de diffamation et il indique d’ailleurs qu’il n’a pas demandé toutes les subventions gouvernementales auxquelles il avait droit en 2020 et 2021. L’Institut se justifie aussi par le fait que, en interne, « tout est contrôlé par un Comité spécial au sein duquel les représentants du gouvernement vérifient tout avec minutie. En outre, nous sommes contrôlés par un réviseur d’entreprise, l’Inspection des Finances et le SPF Mobilité. »
VIAS rappelle enfin qu’elle est une société à vocation sociale et non à but lucratif ou commercial et qu’il n’existe aucun transfert d’argent entre les différents types d’activités, car l’entité à vocation publique est bien distincte de celle à vocation commerciale. En outre, l’Institut a été fondé sur les cendres de l’IBSR à la demande du monde politique, insiste aussi VIAS. Un audit sur la manière dont VIAS dépense les subventions publiques est en cours. La lumière sera donc bientôt faite sur l’utilisation de l’argent au sein de la structure.
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