Étude : un fossé croissant entre les générations de conducteurs

Une étude allemande révèle que plus de la moitié des automobilistes estiment que les fonctions numériques et digitales sont trop distrayantes. Oui, mais voilà, cela vaut surtout pour les conducteurs plus âgés qui rencontrent des difficultés à les utiliser.

Publié le 23 juillet 2024
Temps de lecture : 4 min

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Étude : un fossé croissant entre les générations de conducteurs

Les automobiles qui remplacent aujourd’hui un véhicule qui a entre 10 et 20 ans se retrouvent parfois dans un décor tout droit sorti d’un film de science-fiction. Exit les cadrans, le petit ordinateur de bord ou la radio FM. En 2024, l’habitacle est plutôt fait de compteurs personnalisables tandis qu’il intègre la navigation, des systèmes d’aide à la conduite, des options de streaming ainsi qu’une foule d’autres fonctions digitales réclament une attention de tous les instants. Si c’est ça le progrès, ça n’est pas forcément mieux, car la kyrielle de fonctionnalités n’aide pas forcément à l’usage quotidien. Et il faut donc du temps pour (re)prendre ses repères.

Une étude menée par le TÜV allemand auprès de 2.500 automobilistes montre ainsi que plus de la moitié d’entre eux (53%) estiment que l’utilisation des écrans digitaux à bord est de nature à les distraire trop pendant la conduite parce que ceux-ci sont en général trop compliqués. Cela dit, cette perception est surtout celle des conducteurs plus âgés. Les jeunes pensent autrement, ce qui met en exergue le fossé qui existe entre les générations. Seuls 28% des jeunes de 16 à 24 ans se plaignent de la digitalisation galopante des automobiles, contre 44 % des personnes âgées de 66 ans et plus.

L’étude nuance toutefois les résultats. Car la majorité des automobilistes (72%) indiquent aussi que la digitalisation des automobiles reste un facteur positif. Ainsi, les caméras de parking, les informations de trafic en direct ou une série d’autres applications qui contribuent au divertissement à bord sont considérées comme une valeur ajoutée parce qu’elles facilitent aussi la conduite.

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Moins cher et plus populaire

Si le secteur automobile adopte largement les outils digitaux à bord des voitures, c’est en partie pour se faciliter la tâche. Car, question coûts, les écrans sont devenus bien moins chers qu’il y a quelques années, au point qu’ils sont même devenus moins onéreux que des boutons physiques ou une instrumentation classique qui nécessite plus d’opérations lors de la construction du véhicule.

En outre, le logiciel qui accompagne ces fonctionnalités est toujours sans fil et elles sont de ce fait modifiables à distance, comme c’est le cas des smartphones et des ordinateurs d’aujourd’hui. De ce fait, les constructeurs peuvent même mettre sur le marché des voitures inachevées. C’est le cas de Tesla chez qui les développeurs continuent à écrire les logiciels au fur et à mesure de la vie du véhicule puisqu’il suffit d’envoyer la mise à jour « over the air ». Ou encore de Volvo qui livre actuellement les premiers modèles de son EX90, mais sans toutes les fonctionnalités utiles en raison de problèmes logiciels. Certaines fonctions numériques suivront plus tard, les clients n’ont qu’à attendre.

Les constructeurs proposent aussi ce qu’ils pensent que les clients attendent. Les jeunes conducteurs, en particulier, sont fortement attirés par les écrans dont ils sont devenus pour la plupart dépendants. Et il est facile d’imposer ces évolutions puisque dans les concessions, le futur propriétaire jauge mal que, par exemple, le contrôle de la climatisation est plus complexe qu’avec des boutons physiques. Et il faut en outre compter aujourd’hui avec la concurrence chinoise pour laquelle le design prime. De ce côté de la planète, les automobilistes souhaitent véritablement être assis dans un ordinateur sur roues. Sans exagérer, une fonction karaoké pourrait être intégrée que ça ne choquerait personne.

 

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Une responsabilité

Mais que dit le Code de la route ? Que les situations qui entravent la capacité d’un conducteur à contrôler son véhicule, et qui incluent l’utilisation d’un écran tactile intégré au véhicule, sont considérées comme une infraction du troisième degré et donc passibles d’une amende de 174 euros, hors frais administratifs. Ça ne signifie évidemment pas qu’il est interdit d’utiliser l’écran, mais que le conducteur doit pouvoir l’utiliser avec parcimonie et prudence.

Le TÜV donne d’ailleurs quelques conseils aux conducteurs qui rencontrent des difficultés avec les voitures modernes et digitalisées. Parmi les bonnes habitudes à prendre, il faut citer le réglage de la navigation ou de la musique avant de prendre la route. Le TÜV recommande également de prendre le temps de s’habituer aux interfaces de la voiture, si possible en utilisant la commande vocale. Et pour ceux qui se laissent distraire trop facilement, il est recommandé de s’arrêter pour effectuer les opérations en toute sécurité. Simple, non ?

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