Cette semaine, VIAS a transmis une étude au gouvernement (à sa demande d’ailleurs) qui portait sur l’usage des avertisseurs de radars types Coyote, Waze ou Google Maps. Les conclusions de l’étude sont assez sévères vis-à-vis de ces appareils, car ils ne permettraient pas de réduire le nombre d’accidents. Pire : leurs utilisateurs d’avertisseurs auraient même jusqu’à 50% de PV en plus que les automobilistes qui n’en ont pas tandis qu’ils s’en serviraient pour se substituer aux contrôles, notamment d’alcoolémie.
Bref, pour VIAS, il n’y aurait que des désavantages en matière de sécurité routière, car ces avertisseurs engendrent aussi de la distraction, ce qui augmente aussi les risques d’accident. L’Institut recommande donc au gouvernement de les interdire purement et simplement, comme c’est déjà le cas en Suisse ou en Autriche.
Touring pas d’accord
La recommandation de VIAS en a fait bondir plus d’un. À commencer par Touring qui estime que cette interdiction ne permettra pas de réduire le nombre de victimes sur les routes belges. Interrogé par Sud Info, l’organisme compare même cette proposition à de la non-assistance à personne en danger. Pourquoi ? Parce que Touring a toujours plaidé en faveur de plus de contrôle dans les zones identifiées comme plus accidentogènes. En clair, lorsqu’il y a un radar qui est implanté, tronçon ou pas, c’est parce que la zone en question est plus à risque qu’une autre. Or, si on n’indique pas le radar, on ne communique pas aux automobilistes qu’ils entrent dans une zone qui requière davantage d’attention et de prudence.
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Touring estime en outre que ceux qui utilisent un avertisseur de radars ne sont pas tous des dangers de la route. En effet, pour de nombreux automobilistes, cet appareil s’apparente davantage à une aide à la conduite qui renseigne précisément des dangers, des accidents, des embouteillages, etc. Car il faut reconnaître que toutes les voitures (et les navigations) ne sont pas connectées, loin de là.
Des ministres prudents
Du côté des autorités, on prend la proposition de VIAS avec beaucoup de prudence. Le ministre fédéral de la Mobilité tout d’abord, Georges Gilkinet (Ecolo), a dit comprendre le point de vue de VIAS, mais il souhaite d’abord entrer en contact avec les plates-formes spécialisées et fournisseurs de services pour d’abord discuter. Le ministre n’a en outre pas caché que la France était probablement un modèle duquel il pouvait être intéressant de s’inspirer, en privilégiant notamment des zones de danger plutôt que des points GPS précis. Le conducteur est ainsi alerté, ce qui accroît sa vigilance. En revanche, il ne peut pas localiser exactement où se trouve le contrôle.
Et dans les régions ?
Dans les régions, les ministres flamande et wallonne sont aussi sorties du bois. Lydia Peeters (Open VLD) par exemple qui officie en Flandre estime que « ce n’est pas en interdisant ces systèmes que l’on résoudra complètement le problème des excès de vitesse ». La ministre reste donc très attachée à la sensibilisation et à l’éducation. Et pour elle, un système qui focalise plutôt sur les cas de récidives et un permis à points devrait au moins être aussi efficace qu’une interdiction de ces petites machines.
En Wallonie, Valérie De Bue (MR), n’est pas non plus favorable à la proposition de VIAS. Il est pour elle préférable de collaborer et de faire évoluer ces applications qui, ne l’oublions pas, remontent aussi des informations avec divers services publics ainsi que la police pour prévenir plus rapidement des conducteurs fantômes ou justement identifier des zones plus accidentogènes ou où la vitesse est plus (trop) élevée. Dossier à suivre, mais avant ou après les élections ?
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