Le rétrofit électrique, c’est cette opération qui consiste à extraire le moteur thermique et ses composants d’une automobile et de le remplacer par un groupe motopropulseur entièrement électrique (moteur, batterie, etc.) Ces conversions sont déjà monnaie courante dans les pays voisins. En France par exemple, une législation claire a été mise en place en 2020 tandis qu’au Royaume-Uni, le retrofit est possible depuis plusieurs années déjà tout comme en Allemagne ou aux Pays-Bas. En France, on compte déjà plusieurs centaines d’entreprises actives dans ce secteur qui pèsera pour 1 milliard d’euros entre 2020 et 2025 selon Forbes.
L’opération est en outre très appréciée des possesseurs de véhicules anciens (à caractère moins historique souvent) qui voient dans cette solution une possibilité de pouvoir utiliser leur monture quotidiennement, et ce en faisant fi des limitations inhérentes aux zones de basses émissions.
Et en Belgique ?
En Belgique, il n’existe toujours pas de cadre légal pour encadrer la pratique du rétrofit. Ce qui est étonnant. Aujourd’hui, il faut que les acteurs du rétrofit homologuent individuellement chaque automobile à l’étranger pour ensuite le réimporter sur le sol belge ce qui peut coûter plusieurs milliers d’euros en plus de transformation indique le journal L’Avenir qui a interrogé le député Julien Matagne (Les Engagés) qui tente de pousser depuis plusieurs mois déjà un projet de loi au parlement wallon.
Il existe bien entendu quelques acteurs du rétrofit en Belgique, relève le journal L’Avenir, mais sans cadre légal, on risque simplement de les pousser à la faillite ou de les voir déménager à l’étranger ce qui constituerait une perte pour les compétences et pour l’emploi.
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Pourtant, le gouvernement fédéral travaille à la mise en place d’un cadre légal. En effet, le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (écolo) travaille de concert avec les deux régions à ces fins. En coulisses, on indique que les choses avancent, les trois parties étant même tombées d’accord sur une liste d’exigences pour le rétrofit. Très bien, sauf qu’il faudra évidemment que ce cadre légal fédéral soit effectif pour que les régions puissent s’organiser et transposer le contenu dans leur législation respective.
Des inquiétudes toutefois
De quoi soulager les acteurs du secteur ? Pas vraiment, car ceux-ci ont eu vent de quelques spécificités de ce cadre légal. En effet, si une homologation doit être proposée, elle resterait individuelle, ce qui limiterait l’efficacité (et la rentabilité) pour la production de flottes, comme pour des utilitaires par exemple. Idem pour les ancêtres, car l’homologation individuelle augmenterait le coût pour l’utilisateur. Pour que le retrofit soit accessible au plus grand nombre, il faudrait poser les bases d’une homologation en série, par exemple pour un modèle dès qu’une homologation pour celui-ci est intervenue.
Et pour que l’incitation soit complète, il faudrait probablement aussi quelques incitants fiscaux. En France par exemple, rappelle encore le journal L’Avenir, le rétrofit ouvre le droit à une prime de 5.000 euros ce qui compense partiellement le coût de la transformation qui oscille autour des 15.000 euros. Encore une fois, la Belgique est à la traîne…
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