ESSAI Ferrari Portofino M : Elle me manque toujours

Quand le boss m’apprend que je vais essayer la Portofino mise à jour, nous vivons le mois de mai le plus déprimant de l’histoire. Mais quand arrive le jour de l’essai, le soleil est radieux. Je dois avoir un bon karma…

8 / 10
Publié le 22 juillet 2021
Temps de lecture : 7 min

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J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire dans ces pages, et je le répète : même après plus de 20 ans passés à tout essayer ou presque, on peut encore découvrir de nouvelles émotions. Vous direz que c’est facile d’être dans l’émotion quand on prend le volant d’une Ferrari. Pas faux. Mais ce que m’a fait la Portofino M, la Roma essayée il y a presqu’un an ne me l’a pas fait. Question de contexte, peut-être. J’ai en effet découvert la Roma près de chez elle, alors que la Portofino M est la toute première Ferrari que j’ai essayée chez moi, sur « mes » routes. Pendant 24 heures, elle a fait partie de mon monde. Et de fait, ça change toute l’expérience…

M comme…

Pardon, je manque à tous mes devoirs, j’oublie de vous présenter la demoiselle dont il est question aujourd’hui. Ceci est la Ferrari Portofino M, avec un M pour « modificata » (dois-je vraiment traduire ?), une bien jolie façon de dire « face-lift ». La Ferrari d’entrée de gamme est en effet à la moitié de sa vie, et a profité des quelques évolutions développées ces dernières années par les ingénieurs de Maranello. Principalement les ingénieurs, car esthétiquement, seuls le bouclier avant et le diffuseur arrière ont été légèrement redessinés. En même temps, fallait-il toucher quoi que ce soit à ces superbes courbes pleines de féminité ?

A peu près rien n’a été oublié par les ingénieurs. Le moteur est par exemple la dernière évolution du V8 3.8, découvert dans la Roma. De 600 chevaux à 7.500 tours, la Portofino passe ainsi à 620 cavalli disponibles de 5.750 à 7.500 tours. Quant au couple, il reste à 760 Nm, mais élargit sa plage de disponibilité : 3.000 à 5.750 tours, contre 3.000 à 5.500 auparavant. Autant dire qu’un chiffre prend le relais de l’autre, ce qui donne des accélérations continues, pour ne pas dire interminables. Des accélérations qui seront aussi plus fulgurantes, puisqu’une des caractéristiques de ce moteur est sa réactivité à tous les régimes, et le fait de complètement faire disparaître le temps de latence du turbo.

Vient ensuite la boîte. L’ancienne 7 rapports est remplacée par une nouvelle auto double-embrayage 8 rapports, elle aussi découverte sur la Roma, qui elle-même en avait hérité de la SF90. Moyennant bien sûr des rapports adapté à une âme plus GT qu’ultra sportive. Enfin, il y a l’aspect dynamique. Ferrari annonce que les systèmes de la Portofino M ont été réétudiés pour offrir à la voiture un comportement plus généreux en sensations, sans pour autant la priver du confort et de la douceur qui en font une GT, une Ferrari à conduire tous les jours. Et c’est pour mieux profiter du potentiel dynamique qu’on a ajouté une position au Manettino. Deux, en fait. Avant, la Portofino proposait les réglages Comfort, Sport, et ESP OFF. Aujourd’hui, il y a en plus un mode Wet pour les jours de pluie, et un mode Race, le mode le plus incisif de la Portofino, dans lequel les assistances accentuent les réactions de la voiture, laissent une belle latitude au fun, tout en veillant discrètement au grain. La Portofino M est donc une GT prête à montrer gentiment les dents.

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Jamais peur

Je ne vais pas vous raconter des salades : n’ayant jamais conduit la Portofino d’origine, je suis incapable de vous dire dans quelles proportions le M qu’on lui colle aujourd’hui change les choses. Ce que je peux dire, c’est que telle qu’elle est maintenant, elle comble les rêves de Ferrari que je nourris depuis mes 8 ans. D’abord, elle sonne comme une Ferrari doit sonner quand on pousse le bouton de démarreur. Ensuite, elle évolue en ville avec classe et élégance, n’attirant l’attention que par sa beauté, pas à grands coups de décibels vulgaires. Elle est douce, docile, confortable, mais l’âme de pur-sang n’est pas absente pour autant. Là, je peux comparer à quelque chose : dans ces conditions, la Portofino M est peut-être un peu moins spéciale que la Roma, que Ferrari a voulu plus ouvertement sportive, et qui constitue un événement en permanence.

La boîte est un délicieux bol de crème fouettée ; les dimensions de la voiture sont d’une étonnante facilité à appréhender… Bref, en quelques minutes à peine, on se sent parfaitement à l’aise dans cette œuvre d’art, et on se dit qu’on pourrait en effet en faire son quotidien, sans peur d’abîmer sa robe, et surtout sans peur de passer pour un m’as-tu-vu.

Sur autoroute, la quiétude perdure. Quand on croise calmement toit en place, il règne à bord un silence certes pas total, mais inattendu. Dommage, pensez-vous ? En fait, non. Car on n’a pas toujours envie d’avoir les trompettes de la renommée dans les oreilles. Mais l’échappement de la Portofino M est pourvu de valves intelligentes, qui comprennent vos intentions, vos envies. Une pichenette sur les gaz, un dépassement express ? Les valves s’ouvrent et font chanter le V8. Fabuleux !

Et bien sûr, c’est sur une route champêtre et sinueuse que le puzzle trouve sa dernière pièce. Là encore, on sent que la Portofino M est moins communicative que la Roma. Ca se ressent dans la direction, dans le châssis, et surtout dans les freins, améliorés par rapport à la Portofino (à ce qu’il paraît), mais vraiment moins précisément dosés que ceux de la Roma. C’est grave ? Oh que non, du moins pas pour moi. Car la Portofino M reste évidemment jouissive à balancer d’un virage à l’autre, à catapulter à la moindre ligne droite. Oh oui, la catapulte… Autant moteur et boîte sont délicats en ville, autant ils sont virils en conduite active, mais toujours sans excès de férocité. Et donc à la campagne comme en ville, ma Portofino M ne fait jamais peur.

Celle dont je rêvais

Avec la Portofino M, j’ai découvert la Ferrari dont je rêve depuis que je suis petit. Une Ferrari plutôt descendante de celles que les stars conduisaient sur la Côte d’Azur dans les années 60 que de celles qui gagnaient au Mans. Une Ferrari Dolce Vita, qui trouve le parfait dosage d’intensité et de plaisirs au pluriel. Et voyez comme j’ai des goûts simples : il se trouve que « ma » Ferrari est la moins chère de la gamme ! Et nous revoici au titre de cet essai. Après une journée de conduite, tandis que j’étais dans le canapé, devant la télé avec ma petite famille, je pensais à elle. Pour la première fois, une voiture… me manquait. Et elle me manque toujours. Ca, ça ne m’était jamais arrivé !

Conclusion

La Portofino M n’est pas la plus sportive des Ferrari, ce qui est peut-être rédhibitoire aux yeux de certains. Pour des gens comme moi, c’est au contraire la définition presqu’idéale de la Ferrari moderne !

La Portofino M en quelques chiffres

Moteur : V8, essence, turbo, 3.855cc ; 620ch de 5.750 à 7.500 tr/min ; 760Nm de 3.000 à 5.750 tr/min.

Transmission : aux roues arrière.

Boîte : auto double-embrayage 8 rapports.

L/l/h (mm) : 4.594/1.938/1.318

Poids à vide (kg) : 1.664

Volume du coffre (l) : 292

Réservoir (l) : 80

0 à 100 km/h (sec.) : 3,4

Prix : 195.000 € TVAC

Puissance : 620 ch

V-max : + de 320 km/h

Conso mixte : 11,3 l/100km

CO2 : 256 g/km

Qualités
  • Moteur et boîte fabuleux
  • Facile à vivre au quotidien
  • Juste intensité en conduite active
Défauts
  • Habitacle pas glamour
  • Ergonomie (clignos, phares, ordinateur de bord…)
  • Places arrière symboliques

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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