A la base de l’Electra Meccanica Solo, il y a une société canadienne baptisée EMV dont les dirigeants ont remarqué que la plupart des voitures dans les embouteillages le matin et le soir sont généralement occupées que par une seule personne. Dans cette optique, ils ont conçu une étrange voiture à trois roues monoplace : la Solo. Présentée pour la première fois en 2006, elle n’a finalement été réellement commercialisée qu’en 2020, en pleine crise sanitaire, après de nombreux contretemps.
Il faut dire que, comme de nombreuses firmes qui se lancent dans la construction automobile, EMV a eu du mal à passer le cap de l’internalisation. C’est finalement via un partenaire chinois, Zongshen Industrial Group, que la voiture d’à peine plus de 3 m de long a vu le jour en série. Malheureusement, les problèmes n’ont pas pris fin, que du contraire.
Problèmes de stabilité
Avec de nombreux retards de production, les clients qui avaient précommandé leur Solo ont perdu confiance et/ou se sont découragés, n’allant pas du coup au bout de leur processus d’achat. Vendue à partir de 18.500 dollars en Amérique du Nord, la voiture n’a finalement pas trouvé sa clientèle et des milliers d’exemplaires prévus au départ, seuls quelques centaines d’exemplaires ont finalement été assemblés. Capable d’atteindre 129 km/h en pointe grâce à son moteur de 41 kW placé sur son unique roue arrière, la Solo n’est pas un modèle de comportement routier, elle qui a tendance à se lever de l’arrière en cas de freinage appuyé. Sur autoroute, elle n’est également pas très stable et la sensation de sécurité à bord n’est franchement pas excellente, d’autant que l’habitacle est étroit et qu’on s’y sent très confiné.
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Rachat massif
Le problème principal était plus d’ordre technique : de nombreux utilisateurs ont constaté d’importantes pertes de puissance lorsqu’il circulaient à bord de leur véhicule et le constructeur canadien n’a jamais pu en trouver la cause, ni même offrir une réparation valable. Il y a quelques mois, EMV a annoncé l’arrêt de la production de la Solo et, faisant face à d’importantes poursuites judiciaires concernant le problème mécanique de ses voitures qui aurait pu s’avérer mortel, a décidé de racheter 429 d’entre elles à leurs propriétaires. Celles-ci sont désormais empilées sur le terrain d’une casse se trouvant en Arizona, en attente de leur destruction. Construites entre 2021 et 2023, cette Solo n’ont pas connu une longue vie.
Dans un courrier adressé à ses clients, Electra Meccanica leur conseille de leur revendre leur voiture de façon volontaire, tout en spécifiant aux irréductibles qu’il n’y aurait dans un futur proche plus aucun suivi technique de la part de la firme. Selon certaines sources, environ 800 Solo auraient survécu à cette « épuration » et certaines font l’objet de transformations étonnantes comme celle de la chaîne Youtube « Grind Hard Plumbing » qui a remplacé le moteur électrique d’origine par un bloc thermique de moto Suzuki Hayabusa ! Ce gâchis financier et écologique fait également penser à la récente faillite du constructeur Fisker dont les SUV ont perdu au minimum 75% de leur valeur, faute de suivi technique. Notre petit doigt nous dit que la course à l’électrification de l’automobile se soldera encore par d’autres histoires de ce genre dans un avenir proche.
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