L’ACEA, l’Association des constructeurs européens d’automobiles, a fait ses comptes. Et publié ses prévisions. Les immatriculations de voitures neuves auprès des particuliers augmenteront d’environ 7,9% dans l’Union européenne pour atteindre 10,5 millions de véhicules rien que sur l’année 2022.
Dans le mix, les voitures électrifiées occuperont logiquement une place de plus en plus importante. L’ACEA estime d’ailleurs qu’à la fin 2022, un véhicule sur cinq sera électrifié. Ce qui signifie aussi qu’il y a urgence pour le développement des infrastructures de recharge. Problème : aujourd’hui, personne ne semble se préoccuper de la situation.
Il faut savoir qu’entre 2017 et 2021, le nombre de véhicules électriques a été multiplié par dix au sein de l’Union, mais que, sur cette même période, le nombre de points de charge publics n’a été multiplié que par 2,5. L’ACEA tire donc la sonnette d’alarme. La situation est en effet plus que préoccupante. Car s’il s’avère qu’il y a effectivement trop peu de bornes de recharge, la transition en sera ralentie et les consommateurs perdront confiance dans la voiture électrique ou électrifiée (rechargeable).
Voiture électrique obligatoire
N’oublions pas que la transition est devenue obligatoire depuis que la Commission européenne a décrété que seules les voitures électriques pourront être vendues à partir de 2035. Pour rappel, en Flandre, cette obligation s’appliquera dès 2029.
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Cela signifie que le nombre de voitures électriques a toutes les chances d’augmenter de manière exponentielle dans les mois et années à venir. En 2021, environ 22.600 voitures électriques ont été immatriculées en Belgique, ce qui représente 5,9 % des immatriculations. Mais dans le même temps, le nombre de bornes de recharge n’a pas été développé dans les mêmes proportions. Bref, dans notre pays aussi, la distorsion s’accentue entre le nombre de voitures électriques en circulation et le nombre de bornes de recharge.
Malheureusement, cet écart va encore se creuser, puisque ce sont d’abord les voitures des segments supérieurs qui ont été électrifiées. Leurs propriétaires ont donc généralement les moyens de pouvoir recharger soit à domicile, soit à leur bureau. Mais une fois que la voiture électrique va toucher massivement les couches populaires, le besoin de bornes publiques sera bel et bien là. Il suffit de penser aux habitants d’immeubles ou de maisons mitoyennes qui n’ont tout simplement pas la possibilité d’installer une borne chez eux à titre individuel.
De nouvelles initiatives voient du coup le jour, comme le remplacement des pompes à essence par des bornes de recharge ou l’installation sur les parkings des supermarchés de chargeurs rapides (Colruyt, Albert Heijn, etc.). Cela dit, et comme le souligne l’ACEA, tout cela ne suffit pas et il reste urgent de prendre d’autres initiatives pour accélérer le déploiement des infrastructures de recharge en Europe. Si tel n’est pas le cas, il faudra alors se préparer à patienter dans de longues files qui se formeront devant les trop rares bornes de recharge publiques.
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