Nous sommes à une demi-heure du centre de Francfort, dans une immense forêt qui, a priori, n’a absolument rien de particulier. A ceci près que de grandes clôtures complètement opaques sont érigées sur un périmètre énorme. Derrière celles-ci se cache le centre d’essai de Segula Technologies, situé à Rodgau-Dudenhofen. Autrefois propriété de General Motors, cet endroit permet aux constructeurs de tester leurs futurs modèles et de développer leurs nouvelles technologies à l’abri des regards indiscrets. Sur une surface de 280 hectares, près de 80 km de routes permettent aux ingénieurs et pilotes d’essai peuvent travailler et récréer toutes les conditions de roulage, y compris les plus extrêmes.
C’est dans cet endroit fascinant que nous avons été conviés par Lotus, non sans avoir dû montrer patte blanche : nos identités ont été vérifiées et nos téléphones portables ont été placés dans des sacs opacifiants. Il faut dire que l’espionnage industriel est une réalité dans le monde de l’automobile et les constructeurs déboursent des sommes considérables pour pouvoir s’en protéger dans des lieux comme ce centre d’essais. Pour rejoindre les installations de Lotus, nous croisons de nombreux prototypes camouflés qui préfigurent l’avenir plus ou moins proche de l’industrie automobile.
Grandes espérances
Cela fait à peu près deux ans que Lotus est en phase d’essai routiers de sa berline Emeya, son troisième modèle électrique depuis son rachat par le groupe Geely. Outre l’hypercar Evija, la marque (qui compte devenir 100% électrique en 2028) est en train de faire un carton avec l’Eletre, un SUV qui n’a rien à envier aux produits des autres constructeurs « premium ». Lotus a de grandes espérances pour cette berline, qu’on peut qualifier de rivale très sérieuse de la Porsche Taycan, pour confirmer son succès.
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Pour ce faire, aucun raffinement technologique ne semble avoir été oublié, de façon à faire sa place face à une concurrence féroce. Sa plateforme, l’Emeya la reprend de l’Eletre, avec quelques différences toutefois. Pour se différencier de ce dernier, la berline se devait d’arborer un profil bien profilé, digne de l’héritage de la marque. C’est pourquoi la batterie lui est spécifique, plus fine et plus allongée que celle de L’Eletre, de façon à dégager une garde au toit suffisante.
Toujours plus
Pour réussir dans un segment où les berlines dépassent allègrement les 100.000 €, il faut également faire en sorte que les clients puissent effectuer de recharges en en toute facilité et ce, le plus rapidement possible. Basée sur une architecture 800 V, l’Emeya est une championne de vitesse puisque Lotus annonce un temps de 14 minutes pour passer de 10 à 80% sur une borne de 400 kW ! Pour ce faire, les ingénieurs du Lotus Technology Innovation Centre à Francfort ont planché sur une nouvelle génération de batterie limitant les énergétiques et optimisant les échanges thermiques. Pour ce faire, la conception des cellules a été radicalement modifiée : autrefois refroidies par le haut et le bas, celles-ci le sont désormais par les côtés. Outre une meilleure compacité, la batterie de l’Emeya limite les différences chaud/froid, ce qui la rend plus efficace.
Tours de chauffe
Pour nous démontrer les performances de recharge de leur nouvelle voiture, les ingénieurs et pilotes d’essais de Lotus nous ont emmenés sur la piste circulaire du centre d’essais de Rodgau-Dudenhofen. Ce circuit circulaire de 4,5 km tout en « banking » (virages relevés) permet de circuler à vitesse constante à l’infini et ce, jusqu’à une vitesse de 240 km/h. Notre pilote n’a cependant pas dépassé les 170 km/h de façon à ne pas faire chauffer la batterie outre mesure. A ce propos, des remorques réfrigérées permettent de soumettre des voitures électriques dont les batteries sont à haute température à des froids extrêmes. Il ne s’agit là que d’un des nombreux « instruments de torture » de ces lieux !
Presque !
Sans surprise, la piste d’essais dispose de plusieurs chargeurs rapides dont certains grimpant jusqu’à 400 kW, ce qui est malheureusement encore très rare comme infrastructure en Belgique. Chrono en mains, nous avons pu vérifier la performance étonnante revendiquée par Lotus. Sur les premières minutes de la charge, la borne a débité de l’énergie à 395-400 kW. A ce rythme, le pourcentage évolue à grande vitesse, ce qui est plutôt bluffant. Passé 50% de charge, la puissance baisse progressivement, sans toutefois descendre en-dessous de 150 kW. Au final, nous sommes arrivés à 80% de charge un peu hors délais, à un peu plus de 16 minutes. C’est un petit peu plus lent que les chiffres mentionnés par Lotus mais c’est très rapide quand même !
L’Emeya va quant à elle bientôt être présentée à la presse, lors d’un événement international organisé durant le mois de juillet. De notre côté, nous n’avons malheureusement pas pu prendre le volant des modèles de présérie qui nous ont véhiculés durant cette journée. Avec une puissance pouvant aller jusque 900 ch et une autonomie de 600 km maximum, elle s’annonce ne tout cas très prometteuse…
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