ESSAI Lotus Emeya S : naturellement douée

La première berline à 5 portes de Lotus s’attaque frontalement à la Porsche Taycan et à l’Audi e-tron GT, deux références sur un marché où les performances sont de très haut niveau.

9 / 10
Publié le 4 octobre 2024
Temps de lecture : 6 min

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ESSAI Lotus Emeya S : naturellement douée

Chez Lotus, l’électrification se poursuit : après l’hypercar Evija et le SUV Eletre, la marque propiété du groupe chinois Geely a lancé la commercialisation de sa berline Emeya il y a quelques semaines. Cette « Hyper-GT » comme Lotus l’appelle est longue de 5,13 m de long qui s’attaque à la Porsche Taycan et la Audi e-tron GT dans le segment des berlines électriques de luxe rapides. Esthétiquement, on reconnait de nombreux traits stylistiques de l’Eletre comme les phares en forme de boomerang, la partie arrière pointue et les nombreux éléments aérodynamiques actifs dont le spoiler arrière qui lui donne jusqu’à 150 kg d’appui. Cependant, son empattement gigantesque de 3,07 m a permis d’étirer et d’affiner la batterie afin de diminuer la hauteur de la carrosserie et de lui donner le profil d’une GT.

A l’intérieur, on retrouve le même environnement ultramoderne que dans l’Eletre avec le grand écran central OLED de 15,1 pouces, une petite barre reprenant les informations du choix musical face au passager et une instrumentation numérique très fine également. Les designers de Lotus semblent avoir privilégié la présentation globale de l’habitacle au détriment de l’ergonomie car certaines commandes ne sont pas vraiment intuitives. C’est le cas par exemple du bouton d’ouverture de boîte à gants qui se trouve en-haut du sélecteur de vitesse. A l’instar des Tesla par exemple, l’écran est le point de convergence de presque toutes les fonctions de la voiture et il faut parfois chercher dans les différents menus pour trouver la fonction désirée.

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Light is no longer right

Nous l’avons déjà beaucoup répété, les Lotus de l’ère Geely n’ont plus rien à voir avec les modèles britanniques conçu suivant le principe « Light is right » de Colin Chapman. La bonne nouvelle est ce virage a apporté beaucoup de confort aux nouveaux modèles (le contraire aurait été compliqué !) et l’Emeya pousse le curseur très loin. Grâce à son empattement très généreux, l’espace à bord est royal, surtout à l’arrière. Le grand coffre de 509 litres est parfait pour les voyages de plusieurs jours et il est même possible d’abaisser les dossiers arrière pour libérer un espace de chargement de 1.388 litres. Le frunk de 31 litres est quant à lui parfait pour accueillir les câbles de chargement.

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Il y a 10 ans, votre serviteur n’aurait jamais cru qu’une Lotus serait un jour une grande berline électrique construite en Chine ! Force est de constater que Geely a mis les bouchées doubles pour conquérir une nouvelle clientèle. La finition de l’Emeya est ne souffre presque d’aucune critique, les matériaux employés sont nobles et on peut dire qu’elle n’a pas à rougir face à une Porsche Taycan, ce qui est un beau compliment. L’insonorisation est très réussie, les possibilités de personnalisation sont nombreuses et on a vraiment l’impression de se trouver à bord d’un véhicule haut de gamme. Par contre, mieux vaut ne pas opter pour les rétroviseurs-caméras qui équipaient notre voiture d’essai. Mal dirigés et souffrant d’écrans mal placés dans les portières, ils se révèlent parfois dangereux à l’usage.

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Magicienne !

La fiche technique de l’Emeya S est prometteuse : basée sur la même plateforme que le l’Eletre, elle est équipée de deux moteurs synchrones qui développent une puissance combinée de 612 ch et 710 Nm. Elle est équipée d’une batterie d’une capacité 102 kWh qui lui donne une autonomie de 610 km WLTP. Capable de passer de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes, elle est limitée à 250 km/h. Dans la circulation, l’Emeya S est surprenante car elle parait plus petite lorsqu’on la conduit qu’elle n’est en réalité ! La direction assez directe est une invitation au jeu, d’autant que les accélérations sont très franches et les freins puissants.

Le tour de force de Lotus est d’avoir fait une berline d’un peu plus de 2.500 kg à vide (à titre de comparaison, l’Elise S1 pesait 690 kg !) qui gomme sa masse pachydermique grâce à un châssis fignolé avec une justesse incroyable, qui élimine quasiment tout roulis. La motricité n’est pratiquement jamais prise en défaut, ce qui est une prouesse avec 612 ch à faire passer sur les routes pourtant détrempées d’automne. Plus on aborde des routes sinueuses et plus on a envie de forcer le trait, le tout sans jamais se faire peur.

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Championne de la recharge

Un autre terrain sur lequel l’Emeya excelle est celui de la recharge : grâce à son architecture 800 V et à sa puissance de chargement maximale de 400 kW, elle est capable de passer de 10 à 80 % en 18 minutes ! Ce temps est évidemment difficile à reproduire dans des conditions réelles mais un passage par une borne de chargement rapide Fastned nous a permis de vérifier que la berline est l’une championnes de la recharge actuellement sur le marché.

Question budget, l’Emeya S débute à 130.390 €, un budget qui lui permet de bien se placer parmi l’Audi e-tron GT S (592 ch, 128.500 €) et la Porsche Taycan 4S (544 ch, 123.000 €), moins puissantes et à l’équipement d’origine plus généreux.

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Conclusion

Efficace en toutes circonstances, la Lotus Emeya n’oublie pas d’être confortable et accueillante. Nous sommes sous le charme de sa ligne atypique et de ses performances électriques. La Porsche Taycan et l’Audi GT e-tron ont du souci à se faire…

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La Lotus Emeya S en chiffres :

Moteur : 2 moteurs électrique, 612 ch et 710 Nm, batterie lithium-ion

Transmission : intégrale

Boîte de vitesses : transmission automatique à un seul rapport

L/l/h (mm) : 5.139/2.005/1.464

Poids à vide (kg) : 2.505

Volume du coffre (l) : 509 à 1.388

Batterie (kWh) : 102

0 à 100 km/h (sec) : 4,2

Vitesse maximale (km/h) : 250 km/h

Autonomie (WLTP, km) : 610

Consommation (WLTP, kWh/100 km) : 21,4

CO2 : 0 g/km

Prix : 130.390 €

TMC : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 61,50 euros

Taxe de circulation : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 97,68 euros

Ecomalus Wallonie : 0 euro

Qualités
  • Comportement bluffant
  • Performances
  • Finition
  • Look
Défauts
  • Pas facile à garer
  • Pas assez de commande physiques
  • ADAS trop présentes
  • Rétroviseurs-caméras inutiles et dangereux

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En savoir plus sur
Par Maxime Hérion Journaliste

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