Cela semble impensable pour nous, mais en Chine, le recours au travail forcé dans l’industrie est toujours une réalité.
Les Ouïghours du Xinjiang sont particulièrement touchés par cette situation, puisqu’un million de personnes appartenant à ce groupe de population y sont enfermées dans des camps de rééducation et contraintes au travail forcé. Cela se fait souvent au profit de l’industrie, qui produit également pour les entreprises occidentales. Et ce également pour l’industrie automobile.
Timothy Garton Ash expose cette situation dans un article d’opinion paru dans le journal De Standaard. Le maître de conférences en études européennes aux universités d’Oxford et de Stanford a choisi le titre “The moral crash of Volkswagen” pour son essai et vise ainsi clairement le constructeur automobile allemand.
Non sans raison, selon lui, car il affirme que VW est l’exemple type d’une entreprise occidentale qui est devenue si dépendante du marché chinois qu’elle peut difficilement s’en passer. En effet, la Chine représente plus de 40% des ventes mondiales de Volkswagen.
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Pas chez nous
Le groupe automobile allemand possède également une usine au Xinjiang depuis 2013 où, selon Garton Ash, elle a également recours au travail forcé. “Je ne sais rien à ce sujet, aucun travail forcé n’a lieu dans notre usine”, a déclaré en 2019 le patron de VW, Herbert Diess, à une question de la BBC sur le travail forcé présumé dans les usines automobiles du Xinjiang.
Selon Timothy Garton Ash, la façon dont le constructeur automobile s’accapare le terrain est caractéristique de la politique chinoise en Europe. Bien que VW puisse ne pas être d’accord avec cette ligne de conduite, la fermeture du site jetterait une ombre sur sa relation globale avec le régime chinois.
VW est pris entre le marteau et l’enclume : le dirigeant chinois Xi Jinping d’une part, et l’indignation croissante de l’opinion publique en Occident d’autre part. Le fait est que VW est devenu trop dépendant du marché chinois et doit (ou veut) y sacrifier son principe moral.
La nouvelle route de la soie
Derrière cette grande entreprise occidentale trop dépendante de la Chine, il y a aussi un grand pays occidental qui menace lui aussi de devenir trop dépendant de la Chine. Ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir selon Garton Ash, qui parle de la nouvelle route de la soie de la Chine vers l’Occident.
Le conférencier ajoute qu’il ne s’agit pas seulement de Volkswagen et de l’Allemagne, car d’autres entreprises internationales telles que Coca-Cola ont également des bureaux au Xinjiang. Et les entreprises de Wall Street se jettent sur le marché chinois partout où elles le peuvent, tandis que les banquiers, les avocats et les agents immobiliers britanniques font la queue pour servir les oligarques russes, les apparatchiks chinois et les tyrans d’Asie centrale.
Garton Ash suggère donc que les préoccupations relatives à d’éventuelles violations des droits de l’homme soient prises en compte dans le processus de sélection d’une entreprise.
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