ESSAI BMW 118i vs VW Golf 1.5 eTSI : Abolition des privilèges ?

Entre une BMW Série 1 qui passe à la traction pour devenir moins chère et une Golf qui tente de se différencier des généralistes pour se rapprocher du premium, la lutte des classes fait rage parmi les chouchoutes des Belges. Alors que préférer entre la roturière qui se rêve princesse et la princesse aux velléités populaires ?

Publié le 24 juillet 2020
Temps de lecture : 7 min

Partagez

Avec ses derniers produits extrêmement qualitatifs et ses équipements haut-de-gamme provenant notamment de chez Audi, Volkswagen marque depuis quelque temps déjà son intention d’aller titiller le segment premium. Ce à quoi la marque ne s’attendait peut-être pas, c’est que le constructeur premium qu’est BMW ose venir chasser sur ses plates-bandes, quitte à laisser une partie de son ego – voire de son âme – dans les casiers des centres de développement de Munich. En effet, pour mieux se rapprocher de la reine des compactes – et reine quasi-indéboulonnable du marché européen – la Série 1 renonce aux roues arrière motrices pour préférer la traction avant. Un choix qui peut étonner de prime abord sur le plan du plaisir de conduire cher à BMW, mais qui permet des gains substantiels ailleurs.

Une BMW plus chic

La Golf reste classique dans son allure générale et sa partie arrière, mais adopte une face avant en rupture avec les précédents modèles, ce qui lui apporte un gain de personnalité indéniable… au risque de se faire plus clivante. La BMW adopte quant à elle un style bien plus osé, avec des flancs travaillés, une ligne de caisse haute et cette grande calandre devenue signature des modèles bavarois, toujours loin de faire l’unanimité.

Reconnaissons tout de même que les touches de chrome sur la Série 1 en finition Luxury (jantes 17’’, volant sport, inserts façon alu à bord…) apportent un aspect soigné dont ne peut se prévaloir la Golf, un peu triste dans cette version d’entrée de gamme Life malgré ses jantes de 17 pouces optionnelles. Les deux modèles sont pourtant affichés à un tarif très similaire avec les motorisations qui nous occupent : 31.760€ pour la Golf avec ce moteur 1.5 eTSI 150ch et la boîte DSG, 33.650€ pour la 118i de 140 chevaux avec transmission Steptronic.

Publicité – continuez à lire ci-dessous

Classicisme vs modernisme

Et il en est de même à bord. L’ambiance est plus chaleureuse, plus cossue dans la BMW que dans la Golf, tant au niveau des matériaux choisis (quelque peu décevants sur la Volkswagen) que de la qualité globale.

On peut en revanche saluer la modernité de l’habitacle de la VW, dont le meuble de bord s’inspire de celui de l’ID3 et s’en remet à des commandes sensitives ou à l’écran central pour la majorité des fonctions. L’écran central pilote un nouveau système multimédia clair, rapide et plutôt ergonomique. Et face au conducteur, c’est une dalle numérique personnalisable qui affiche les compteurs virtuels.

Dans la BMW, l’ambiance est plus classique. L’avantage, c’est que les habitués de la marque trouveront rapidement leurs marques, et surtout que les commandes physiques restent toujours plus pratiques en roulant. En route, on apprécie aussi la molette du système multimédia qui permet de naviguer facilement dans les menus ou d’entrer une destination en « écrivant » les lettres sur son touchpad. Les cadrans sont également numériques, mais bien plus traditionnels dans leur présentation. Un classicisme qui pourrait toutefois lasser les jeunes acheteurs ou certains utilisateurs stupidement habitués au tout à l’écran.

Par ailleurs, la Golf remporte haut la main la palme de l’habitabilité et de la praticité, surtout au niveau des places arrière, malgré la réduction du tunnel de transmission permise par le passage à la traction sur la BMW. Ex-aequo en ce qui concerne le coffre : 380 litres dans les deux cas.

3 ou 4 cylindres

Côté moteur, nos deux prétendantes embarquent un 1.5 essence à l’architecture et à la technologie très différentes. Un 3 cylindres Mini TwinPower Turbo 140ch/220 Nm sur la BMW, un 4 cylindres 150ch/250Nm sur la VW, assorti dans le cas présent d’une hybridation légère 48V. Un système qui apporte énormément de souplesse et de tranquillité dans les phases d’accélération ou de décélération (le moteur thermique se coupant à basse vitesse). Tout cela rend la conduite très confortable. Nous n’avons en revanche pas constaté de gain notable de la consommation par rapport à sa concurrente : l’une et l’autre annoncent 5,7l/100km de moyenne WLTP avec leurs jantes de 17’’ et dans les faits, nous avons relevé 6,1l/100km sur la Golf et 6,3l/100km sur la BMW (cette dernière étant toujours chaussée de pneus hiver lors de notre essai).

Tout à l’avant

C’est sur la route que la BMW est censée marquer une vraie différence avec sa concurrente. Et toute traction qu’elle soit devenue, cette Série 1 garde en effet les préceptes de dynamisme de ses devancières. Certes, l’heure n’est plus à la gaudriole et les « vrais » regretteront le côté joueur que prodiguait la propulsion. Mais les acheteurs en provenance de marques concurrentes y trouveront leur compte car cette Série 1 reste la plus incisive de sa catégorie par sa direction précise, son toucher de route assez ferme, sa boite automatique plus engageante, et une réelle propension à jouer avec les courbes. Et puisque cette Série 1 est avant tout un modèle de conquête…

La Golf est fidèle à elle-même. Avec une neutralité comportementale érigée en principe immuable, elle ne surprend jamais et offre ce côté rassurant qui a participé à forger sa légende. Elle se montre nettement plus confortable que sa concurrente, surtout notre version d’essai équipée des sièges Ergo-Active Sport-Confort à 14 voies, à la fois plus moelleux et mieux dessinés que ceux de la BMW. Une option incontournable pour les gros rouleurs !

Péché d’orgueil ?

Reste qu’au final, sans cette dernière option et le toit ouvrant panoramique dont était également dotée notre voiture d’essai, la Golf n’est finalement moins chère que d’un millier d’euros par rapport à sa concurrente (avec quelques différences d’équipement : sièges en cuir dans la BMW, clim tri-zone dans la Golf…). Ce n’est donc pas vraiment sur ce point que la Volkswagen fera la différence. Pour ceux qui veulent faire quelques économies, la Golf sera également proposée sous peu en 1.5 TSI sans microhybridation, ce qui devrait la rendre plus accessible.

Conclusion

L’ascension sociale est loin d’être chose aisée, et la Golf en sait désormais quelque chose. Elle reste assurément la valeur-sûre du segment des compactes généralistes, mais ne renvoie pas un sentiment aussi haut de gamme que la BMW. Et même en renonçant à la propulsion qui faisait sa différence, la Série 1 reste plus engageante à conduire. Son habitacle apporte également une ambiance plus personnelle que sa concurrente. Mais est-ce que finalement ce n’est pas la neutralité parfaite de la Golf que recherchent ses acheteurs ?

La Golf 1.5 eTSI DSG en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres essence turbo, 1.498cc ; 150ch de 5.000 à 6.000tr/min ; 250Nm de 1.500 à 3.500 tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : automatique 7 rapports.

L/l/H (mm) : 4.284/1.789/1.456

Poids à vide (kg) : 1.380

Volume du coffre (l): 380

Réservoir(l) : nc

0 à 100 km/h (sec.) : 8,5

Vitesse maxi (km/h): 224 km/h

Conso mixte (l/100km) :  5,7l/100km

CO2 (g/km) : 130 g/km

Prix de base (€ TVAC) : 31.760

La 118i Steptronic en quelques chiffres

Moteur : 3 cylindres essence turbo, 1.499cc ; 140ch de 4.200 à 6.500tr/min ; 220Nm de 1.480 à 4.600 tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : automatique 7 rapports.

L/l/H (mm) : 4.284/1.789/1.456

Poids à vide (kg) : 1.365

Volume du coffre (l): 380

Réservoir (l) : 42

0 à 100 km/h (sec.) : 8,5

Vitesse maxi (km/h): 213 km/h

Conso mixte (l/100km) :  5,7l/100km

CO2 (g/km) : 129 g/km

Prix de base (€ TVAC) : 29.755

À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be

Partagez

Gocar marketplace
Vous cherchez un véhicule BMW neuf ou d'occasion ?
Hybride, électrique ou thermique ? Neuve ou d'occasion ? Spécialiste dans la recherche de véhicules neufs, d’occasions et sur toute l’actualité automobile.

Sur le même sujet

Essais auto
ESSAI Leapmotor C10 2024 : ça ne rigole plus !

Grâce à sa coentreprise avec le groupe Stellantis, le constructeur chinois Leapmotor vend désormais ses voitures en Europe. Outre la citadine T03, il arrive avec la SUV C10 dans ses bagages, un modèle qui pourrait connaître le succès sur le marché européen.

11 octobre 2024 5 min Maxime Hérion
Gocar newsletters
Gocar est la référence. Que ce soit sur les dernières actualités auto ou les sujets brûlants de mobilité !
Abonnez-vous à notre newsletter Gocar pour rester au top de l’information et connaître tous les bons plans !
Votre inscription a bien été enregistrée.