ESSAI Hyundai Genesis : All In !

On le sait, Hyundai ne craint rien ni personne. Rafler le marché SUV compact ? Check ! Produire la meilleure citadine du moment ? Check ! Lancer une limousine de standing défiant toute concurrence ? Check aussi !

Publié le 12 février 2015
Temps de lecture : 6 min

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Mais lancer une limousine haut de gamme sur le Vieux Continent, au nez et à la barbe des maîtres des lieux et de la catégorie que sont Mercedes, Audi et BMW, n'est-ce pas un tantinet trop ambitieux, voire farfelu ? En fait, pas tant que ça… 

Label

Premièrement, la Genesis n'arrive pas avec des ambitions démesurées, puisque Hyundai Belux espère en vendre une modeste trentaine au Grand-Duché, et entre 10 et 20 en Belgique. Réaliste. Le but n'est pas de faire du volume, mais de faire connaître peu à peu un label premium au sein de la gamme Hyundai. Car Genesis n'est pas le nom d'un modèle, mais celui d'un label sous lequel a déjà été commercialisé chez nous un coupé sportif, unanimement apprécié par la presse et par une bonne centaine de conducteurs. Cette fois, c'est au tour de ce majestueux carrosse de développer la notoriété du nom Genesis.

A cheval 

La Genesis est une voiture imposante puisqu'elle mesure 4,99 mètres de long. Et ce chiffre la place pile entre les segments D (Classe E, Série 5, A6) et F (Classe S, Série 7, A8). Stratégiquement, c'est pas mal. Mais assure-ton son statut, avec une Genesis ? Oui et non. Bien sûr, ça reste une Hyundai et bien que le constructeur ne soit désormais plus considéré comme “bon marché”, on imagine bien les conducteurs de grosses allemandes faire la fine bouche. Cela dit, faut le savoir, que c'est une Hyundai ! Car on ne retrouve le logo de la marque que sur la porte de coffre. A l'avant, sur les cabochons de roues, sur le volant : que des logos Genesis. Quant au design de la voiture, il est, comment dire… un peu fourre-tout. Si la face arrière par exemple affiche une certaine parenté avec la i40 berline, on peut aussi lui trouver quelque chose d'Infiniti. La face avant par contre est plus difficile à relier à quoi que ce soit. Le dessin est statutaire, ne manque pas de caractère mais pourrait être asiatique, ou américain… Une confusion des genres qui, à notre avis, pourrait profiter plutôt que nuire à la Genesis, puisqu'elle peut de prime abord faire oublier la marque de la voiture, avant de créer la surprise façon “Quoi? Une Hyundai? Eh ben dis donc !”.

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Luxe et qualité

Quand on passe à bord, on oublie complètement Hyundai. On pose son séant dans un siège vaste, moelleux, aux réglages multiples, chauffant, ventilé, revêtu de cuir Nappa à surpiqûres contrastées évidemment (tout cela devant ET derrière)…

Ne manque que la fonction massage pour être 100% au niveau allemand. La planche de bord est sobre et complète et elle arbore un vaste écran tactile ainsi que les plaquages de bois de rigueur. La qualité des matériaux et de l'assemblage est irréprochable mais en coupant les cheveux en quatre, on trouvera peut-être que l'intégration de certains éléments, comme le volet des porte-gobelets avant ou des commandes à gauche du volant, auraient pu être un peu plus soignées. A l'arrière, on est au moins aussi bien installé et quand on baisse l'accoudoir, surprise : on découvre un module qui permet de commander à peu près toutes les fonctions du système d'info-divertissement, et même de modifier la position du siège passager. Nous avons là toutes les caractéristiques de la voiture dans laquelle on se laisse conduire par un chauffeur. Technologiquement, il ne manque rien à la Genesis : hi-fi 17 haut-parleurs, affichage tête haute, cruise control à radar, surveillance d'angle mort et de changement de bande (avec correction de cap automatique), caméra 360°, feux de route automatiques… Tout cela en option ? Non, dans la Genesis, y a pas d'option. Il n'y a qu'un niveau de finition, et tout y est ! Et quand vous saurez combien ça coûte…

Le point faible

Malgré tout cela hélas, la Genesis ne sera pas un maître-achat, en tout cas chez nous. Son unique moteur est en effet un 3.8 V6 essence.

Un diesel ? Peut-être… Un jour… Dans deux ou trois ans… Ce V6 est couplé à une boîte auto 8 rapports et à une transmission intégrale. Peu adapté à notre marché, certes, mais néanmoins fort plaisant ! Le moteur et la boîte forment en effet un très beau couple, dont l'onctuosité de fonctionnement n'a pas le moins du monde à rougir face à des rivaux germaniques. Le moteur est très disponible, les passages de rapport sont très doux et le confort d'amortissement est clairement au niveau des références. Si on engage le mode de conduite “Sport” (qui influence la réponse moteur, les temps de passage de la boite et l'amortissement piloté), changement de caractère. Les 315 chevaux et les 397 Nm se fâchent et ce sont 2 tonnes de voiture qui bondissent au son d'un V6 aimant chanter. Et alors que dans le cas des Hyundai/Kia normales, on se dit que les ingénieurs châssis ont encore un peu de boulot pour égaler les meilleurs européennes, on sent que ceux qui se sont occupés d'adapter la Genesis à nos goûts ont passé beaucoup de temps sur le Nürburgring. Rigueur, équilibre, maîtrise de l'assiette… Ca le fait ! Alors j'avoue : je suis moi-même un peu snob et si je faisais mon shopping dans cette catégorie, je visiterais plutôt Mercedes ou Jaguar. Et ce malgré (tenez-vous bien) un prix inférieur, à équipement égal et motorisation essence comparable, de 15.000 à 20.000 euros par rapport à une Classe E, une Série 5 ou une A6 !

Conclusion

Nous découvrons à notre tour ce que les USA savent depuis longtemps : Hyundai est capable de produire des limousines de luxe plus que crédibles. Si vous n'êtes pas snob ou que vous aimez vous distinguer, vous allez vous trouver des points communs avec les Américains !

+

Voiture statutaire

Luxe indiscutable

Rapport qualité/prix/équipement

Confort cossu

Mécanique agréable et performante

En essence uniquement

Conso importante

Pas d'image dans le segment

La Genesis en quelques chiffres

Moteur : V6, essence, 3.778cc; 315ch à 6.000tr/min; 397Nm à 5.000tr/min.

Transmission : aux 4 roues

Boîte : automatique 8 rapports

L/l/h (mm) : 4.990/1.890/1.480

Poids à vide (kg): 1.980

Volume du coffre (l) : 493

Réservoir (l) : 77

0 à 100 km/h (sec.) : 6,8

Prix : 64.999 € TVAC

Puissance : 315 ch

V-max : 240 km/h

Conso. mixte : 11,6 l/100km

CO2 : 270 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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