ESSAI Hyundai i20 : Allez, ose !

Plus on descend en gamme, moins il est possible de passer à côté de cet état de fait. Car quand on regarde l'i30, ma foi, on peut ne pas vraiment s'en apercevoir tant les voitures qui se disputent le segment semblent, dans leur grande majorité, avoir été conçues pour tailler la Golf en pièces : dimensions, proportions, présentation soignée, dessin au conservatisme plus ou moins assumé… Difficile de nier qu'elles lorgnent toutes en direction de Wolfsburg. Dans les segments inférieurs en revanche, la diversité est plus marquée. Comme c'est le cas dans la catégorie de l'i10, il y a dans le B le camp des extraverties, défendu par la Peugeot 208, la Ford Fiesta ou la Renault Clio par exemple, et puis il y le camp des sérieuses, sur lequel règne sans partage la Polo. L'i20 vise la carte de membre de ce second camp.

Classique, avec une touche de gloss

Sérieuse certes, mais la Hyundai n'est tout de même pas une chaisière à col Claudine. Quelques détails de design intéressants, comme la signature lumineuse des feux de jour LED, ou l'inhabituelle vitre du montant arrière, montrent que l'i20 veut tout de même être de ces “sérieuses” qui se passent du gloss sur les lèvres quant la mère supérieure a tourné le dos ! Pour autant, le sex-appeal n'est pas son fonds de commerce. Le message qu'elle veut avant tout faire passer est “je suis une voiture au-moins autant digne de confiance que n'importe quelle allemande. Je suis jolie, mais pas frivole”. Et l'habitacle confirme. Tout est à sa place, tout est bien assemblé, et la qualité des matériaux n'a rien à envier à ce qu'on trouve dans une Polo. Mais la Hyundai cherche tout de même à se démarquer par des ambiances un peu plus chaleureuses. Nous avons par exemple été conquis par la teinte Capuccino, en effet très élégante et anti-austère.

Lire aussi : ESSAI Leapmotor C10 2024 : ça ne rigole plus !

La Hyundai i20 est l'une des plus longues de son segment et à bord, on en profite clairement, surtout aux places arrière, auxquelles nous serions tentés de décerner la palme de l'habitabilité de la catégorie. Nous aurions pu en dire autant du coffre s'il n'était pas battu de 4 petits litres par celui de la Skoda Fabia.

“Castard”

Publicité – continuez à lire ci-dessous

L'i20 sera lancée durant le Salon de Bruxelles, et le catalogue proposera déjà une palette de 6 mécaniques: 1.2 essence 72 ou 84 chevaux, 1.4 essence 100ch, 1.1l 3 cylindres diesel 75ch (94 ou 103 grammes de CO2/km) et 1.4 diesel 90ch. Dans le courant de l'année prochaine arrivera aussi un moteur d'un genre très populaire en ce moment : un 3 cylindres turbo 1 litre. Sachant ce qu'on trouve chez les concurrents, on attend ce moteur de pied ferme : ratage hautement déconseillé!

Nous avons essayé une version 1.4 CRDi 90ch. Force est d'admettre que ce moteur bonifie avec l'âge. Pas trop en termes de performances, cela dit. Ses caractéristiques sont dans la norme (90 chevaux et 240 Nm entre 1.500 et 2.500 tours) mais sans être un moteur poussif, le 1.4 CRDi n'est pas le 1.4 TDI. Mais ça marche dans les deux sens, le 1.4 TDI n'est pas non plus le 1.4 CRDI, qui fait preuve d'un remarquable silence de fonctionnement, digne des segments supérieurs. Et évidemment ce silence à une influence très positive sur le confort général de l'i20. Un confort… Comment dire ? Germanique ! Ferme, mais bien dosé. Mon père dit toujours: “Ah, les allemandes, c'est du castard”. Oui papa. Mais tu connais les coréennes!?

Et puis, cette sensation “castard” qu'on ressent quand on se pose sur le siège et quand on claque la portière, elle se prolonge sur la route. L'i20 ne cherche pas à vous amuser, mais plutôt à vous rassurer par un comportement sérieux, efficace et sécurisant. Les sensations ? Disons qu'à notre avis, Hyundai fait fausse route en désignant comme rivales à l'i20 les Renault Clio, Ford Fiesta et Toyota Yaris (elle n'a pas l'air mais elle cache bien son jeu), qui misent plus sur un comportement ludique, étranger à la Hyundai.

Mais à notre avis, Hyundai, en désignant ces concurrentes, veut se montrer prudent, ne pas viser “trop haut”. Pourtant, ils annoncent en même temps qu'en quelques années, la somme dépensée par les acheteurs de Hyundai a augmenté en moyenne de 1.600 euros. Bien sûr, les idées reçues sont tenaces et une (grande?) partie du public n'est peut-être pas encore prête à mettre une Hyundai et une VW au même niveau. Permettez-nous de le dire comme on le pense: c'est carrément couillon!

Conclusion

Allez, lecteur, ose l'essai d'une i20, quitte à ce que tes amis s'offusquent en poussant des “Une Hyundai ? Non mais alleeeeeez quoi” ! Et allez Hyundai i20, sois pas si modeste: ose désigner ta vraie cible!

Design sobre

Habitabilité, coffre

Silence de fonctionnement

Confort et comportement à tendances germaniques

Garantie 5 ans sans limite de km

–

Sensations du 1.4 CRDi moyennes

Direction un peu artificielle

L’i20 1.4 CRDi en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo diesel, 1.396cc; 90ch à 4.000tr/min; 240Nm de 1.500 à 2.500tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports