ESSAI Hyundai Tucson: Le héros de la Famille

On n'avait plus entendu parler de lui depuis un peu plus de 5 ans. En fait, il était toujours là et poursuivait sa mutation sous le pseudo de “ix35”. Aujourd'hui, plus fier et conquérant que jamais, il revient avec le nom qui fit sa gloire ainsi que celle de Hyundai, Tucson.

Publié le 1 septembre 2015
Temps de lecture : 7 min

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Car en effet, pour le constructeur coréen, il y a la période pré-Tucson, et la période post-Tucson. Pour pasticher la pub télé d'une chaîne d'opticiens, imaginons que Hyundai pourrait dire ceci: “Avant, j'étais un constructeur asiatique limite low-cost, que les snobs regardaient de haut. Mais ça, c'était avant.”

L'explosion

C’est en plein essor de la vague SUV que Hyundai lança le premier Tucson, proposé à un tarif ultra concurrentiel et affichant en plus un rapport prix/équipement à vous laisser bras ballants. Du coup, pour être à la mode et rouler en SUV, même les plus récalcitrants se sont laissé tenter. Voilà comment Hyundai a peu à peu transformé son image un peu cheap, un changement d'autant plus justifié que modèle après modèle, les progrès en matière de mécaniques, de qualité et de design étaient énormes. Du coup, depuis le lancement du premier Tucson, et même durant la crise du marché automobile, la courbe des ventes de Hyundai a toujours été orientée vers le haut.

Charisme

On salue donc aujourd’hui le retour au catalogue Hyundai d'un nom synonyme de succès. Non que l'ix35 fut un échec, loin s'en faut. Il a même parfaitement capitalisé sur ce qu'avait commencé à construire le premier Tucson. D'ailleurs, mystères du marketing, l'ix35 s'appelait toujours Tucson dans certaines régions du monde. Mais finalement, ce changement de patronyme tombe assez bien tant est profonde la rupture entre l'ix35 et ce nouveau Tucson. Plus de fausse modestie, plus de lignes gentiment profilées : le Tucson s'affirme, joue la carte du « dans ta face » ! Gueule imposante, profil de bahut normand, arches de roues généreuses… Plus question de passer inaperçu. Et outre l'aspect attractif, ce design reflète aussi d'après-nous autre chose: le constructeur est en pleine confiance, et il attaque à l'arme lourde. Il n'a pas l'intention de s'excuser de piquer des parts de marché aux “grands” constructeurs.

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A bord, on retrouve ce à quoi Hyundai nous habitue depuis plusieurs années: une impression de qualité, que ne parviennent pas à troubler les quelques plastiques durs de la finition. On retrouve aussi un dessin fonctionnel, pas vraiment glamour ou luxueux, et pas tout à fait raccord avec le pouvoir de séduction du design extérieur. Ce qui confirme au passage notre sentiment que Hyundai est le plus germanique des constructeurs asiatiques. Rares sont ceux qui y verront un défaut. Mais soulignons aussi que si l'ambiance à bord n'est pas spécialement frivole, on ne se sent pas floué lorsqu'on s'installe à bord de l'une des séries spéciales de lancement, “First Edition” et “Luxury First Edition”: cuir, clim, sièges chauffants et ventilés, caméras de recul… L'équipement est réellement “premiumisant”, et trop long à décrire ici. Sachant que tout cela est disponible à moins de 30.000 euros avec le moteur de base, certes Hyundai n'est plus la marque quasi low-cost de jadis mais question rapport prix-équipement, elle maîtrise toujours le sujet. Et n'oublions pas la garantie de 5 ans, kilométrage illimité. Enfin, pour être complet, signalons aussi que le Tucson peut recevoir des raffinements comme la surveillance de changement de bande avec correction de cap active, la lecture de panneaux routiers, la détection d'objets en mouvements lorsqu'on active la marche arrière, le système multimédia à navigation TomTom comprenant 7 ans de services Live (trafic, radars fixes et mobiles…) gratuits, etc. Ah oui, il a bien changé le Tucson !

« Sport » Utility Vehicle ?

Sous le capot, on aura le choix entre quatre moteurs et cinq niveaux de puissance. L'offre de base à 24.000 euros est un 1.6 essence atmosphérique 136ch, puis on lui greffe un turbo pour revendiquer 177 chevaux, puis on passe au 1.7 CRDi 115ch – probablement la star de notre marché –, pour terminer sur le 2.0 CRDi, disponible en 136 ou 185 chevaux. La transmission 4×4 est disponible sur les 1.6 Turbo et 2.0 diesel, la boîte auto “classique” est disponible avec ces derniers mais hélas, l'excellente boîte auto double embrayage ne peut (pour le moment?) être associée qu'au 1.6 Turbo.

Après l'essai sur route, deux constats majeurs émergent. Primo, Hyundai enfonce le clou en ce qui concerne toutes ses qualités. Le soin apporté à la construction est de plus en plus grand, ce qui profite énormément à l'insonorisation et au confort. Le 2.0 diesel est d'ailleurs remarquable dans ces domaines. Le 1.7 CRDi est lui aussi extrêmement discret et civilisé mais bon, ses 115 chevaux et 280 Nm ne font pas vraiment swinguer les quelques 1.400 kg du Tucson. C'est un moteur raisonnable, de bon père de famille, qui fait son boulot sans se faire remarquer. Et oui, il est plutôt sobre : genre moins de 7l/100km en moyenne, c'est parfaitement jouable.

Secundo, il y a le constat qui fâche… Le châssis. Soyons clairs: le Tucson est, nous le répétons, un véhicule extrêmement confortable, doté d'un amortissement qui filtre très bien. Le comportement routier quant à lui est tout ce qu'il y a de sain et la tenue de route est exactement comme elle doit être. Mais le souci, c'est qu'on n'a pas l'impression de conduire une voiture. La direction n'offre pas la moindre communication, les sensations de conduite sont absentes. On pourra rétorquer que la vocation du Tucson n'est pas d'être un véhicule sportif. Nous répondrons qu'il n'est pas besoin d'être sportif pour offrir quelque agrément un peu typé. Et nous ajouterons que si Hyundai a bien l'intention de se positionner comme un constructeur “Affordable Premium” (premium abordable) et de détourner des clients de certains conducteurs véritablement premium, une conduite engageante est un argument à ne pas négliger. Après tout, pas besoin d'être un Fangio pour aimer ressentir des guili-guili dans le ventre lorsqu'on conduit. Espérons que le message passe. D'autant que franchement, ce n'est pas comme si Hyundai n'avait pas les ressources financières suffisantes pour investir un peu plus en développement châssis.

Conclusion

Le Tucson est un excellent véhicule qui comblera amplement les attentes de moins pointilleux que nous en matière de sensations de conduite. On peut même imaginer que, comme le premier Tucson, celui-ci permette à Hyundai de gravir un échelon supplémentaire dans la hiérarchie automobile.

Les points positifs

Look affirmé et réussi

Qualité de fabrication

Confort et insonorisation

Habitabilité

Rapport prix/qualité/équipement

Les points négatifs

Habitacle trop sobre?

Performances du 1.7 CRDi modestes

Sensations de conduite

Direction sans feedback

Le Tucson 1.7 CRDi en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo diesel, 1.685cc; 115ch à 4.000tr/min; 280Nm de 1.250 à 2.750tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : manuelle 6 rapports.

L/l/h (mm) : 4.475/1.850/1.645

Poids à vide (kg): 1.425

Volume du coffre (l) : 513 – 1.503

Réservoir (l) : 62

0 à 100 km/h (sec.) : 13,7 

Prix : 25.999 € TVAC

Puissance : 115 ch

V-max : 176 km/h

Conso. mixte : 4,6 l/100km

CO2 : 119 g/km

 
Les autres motorisations

1.6 GDi: 132ch, 6,3l/100km, 182km/h, 23.999 euros TVAC.

1.6 T-GDI : 177ch, 7,3l/100km, 203km/h, 33.249 euros TVAC.

2.0 CRDi : 136ch, 4,8l/100km, 186km/h, 30.999 euros TVAC.

2.0 CRDi : 185ch, 5,9l/100km, 201km/h, 40.049 euros TVAC.

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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