ESSAI Jaguar E-Pace : beau bébé

Nous vous avions déjà proposé l’essai du prototype en avant-première. Place désormais à la version de série, sur les spéciales du Tour de Corse. Chaud devant !

Publié le 21 mars 2018
Temps de lecture : 5 min

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Dans Sport Utility Vehicle (SUV), il y a sport. Pourtant, force est de constater que cette appellation est largement galvaudée puisque, par définition, cette architecture haute ne favorise pas vraiment le comportement dynamique. Certains tirent malgré tout leur épingle du jeu, à l’instar, par exemple, de l’Alfa Stevio, dont nous vous proposions l’essai récemment. Mais il faut taper haut, et souvent cher. Alors, quand Jaguar nous a convié à essayer son nouveau-né sur les très exigeantes routes de Corse, on était un peu sceptiques. Perplexes, nous l’étions aussi à la lecture du dossier de presse, qui parlait d’un style largement inspiré de la F-Type. Et pourtant…

Coupé, es-tu là ?

En découvrant ce bébé Jaguar sous le soleil de Porto Vecchio, force est de constater qu’il y a bien du coupé sport là-dedans ! La filiation avec la F-Type est indéniable, surtout vu de l’arrière. Nettement plus compact que le F-Pace, le E-Pace se veut résolument dynamique dans sa présentation, et ce ne sont pas les énormes jantes de 21 pouces qui diront le contraire.

Bref, on est bien

A bord aussi, l’ambiance est sportive. Pas de bois mais de l’alu, des sièges fermes et enveloppants. La position de conduite est parfaite. Au centre, le grand écran tactile « type tablette » réunit ce qui se fait de mieux en matière de connectivité et d’infodivertissement. L’affichage tête haute nouvelle génération se révèle lisible et convivial, alors que les palettes de la boîte automatique à neuf rapports tombent naturellement sous la main. Bref, on est bien ! Les passagers aussi, d’ailleurs. Même de grande taille, et à l’arrière. Sauf peut-être pour celui qui héritera de la place centrale. Les bagages aussi sont à leur aise : avec 577 litres, le coffre est l’un des plus généreux du segment. Mais bon, on n’est pas là pour partir en vacances…

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Chevaux au galop

Pour cet essai sur l’Ile de Beauté, Jaguar n’a amené que deux motorisations : 2 litres essence 300 chevaux et 2 litres diesel 240 chevaux. Des blocs associés d’office à la transmission intégrale et à la boîte automatique à 9 rapports. La gamme comprend bien entendu de plus petits moteurs et des versions traction. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir…

Rigide, mais lourd

Jaguar a beau nous expliquer en long et en large que de nombreuses pièces sont réalisées en aluminium (capot, toit, hayon), et même en magnésium (structure transversale qui supporte le tableau de bord), un coup d’œil à la fiche technique suffit à constater que ce SUV compact reste lourd : près de deux tonnes ! Pas très sportif, ça… Heureusement, l’E-Pace est extrêmement rigide. De bon augure pour la suite du programme.

4×4 typé propulsion

Contrairement à son grand frère F-Pace qui repose sur une plateforme Jaguar, le E-Pace fait appel aux dessous du Range Rover Evoque. Il s’agit donc d’une traction qui peut mettre à contribution ses roues arrière, et non d’une propulsion capable d’appeler les roues avant à la rescousse. Sur la route, pourtant, c’est tout le contraire. L’E-Pace affiche un comportement routier quasiment exempt de sous-virage, allant même jusqu’à survirer si on le lui demande vraiment. Car non seulement la totalité du couple moteur peut être renvoyé vers l’essieu arrière, mais deux embrayages (un par roue arrière !) assurent la répartition droite/gauche avec la possibilité d’envoyer tout le « jus » sur une seule roue. Cerise sur le gâteau, l’électronique se charge d’envoyer davantage de couple sur les roues extérieures aux virages, en privilégiant l’arrière si un sous-virage est détecté !

Quelques bémols

Dans la pratique, tout ceci est extrêmement efficace et offre une motricité incroyable quelle que soit la nature du terrain. Les différents modes de conduite permettent de régler l’amortissement, le papillon de gaz, la direction et la gestion de la boîte de vitesses au gré de vos envies. Avec quelques bémols toutefois. D’abord, la direction ne donne jamais entière satisfaction en conduite sportive, même en la réglant « au plus dur ». Ce manque de consistance (et de rappel) ne permet pas de parfaitement « sentir » la route, ce qui se montrera heureusement moins évident sur nos routes belges que sur les spéciales de Corse. Le second bémol concerne la boîte de vitesses. Pas de double embrayage au programme, mais une classique transmission automatique qui manque de réactivité et de rapidité, que ce soit pour monter ou descendre les rapports. Ici encore, rien de rédhibitoire, mais sur les routes de Corse menées tambour battant, ça se paye cash.

Conclusion

Belle et un brin rebelle, cette petite Jaguar offre beaucoup de plaisir pour un prix d’attaque contenu (36.000€). A ce prix-là, il faudra vous contenter de 150 chevaux et deux roues motrices, mais la Belgique n’est pas la Corse…

+

Look

Rigidité du châssis

Motricité

Finition flatteuse

Rangements bien pensés

Fermeté des sièges/suspensions

Manque de réactivité de la boîte auto

Consistance de la direction

Endurance des freins en conduite sportive

L’E-Pace D240 AWD en quelques chiffres

Moteur : quatre cylindres, turbo, diesel, 1.999cc; 240ch à 4.000tr/min; 500Nm à 1.500tr/min

Transmission : aux quatre roues

Boîte : automatique 9 rapports

L/l/h (mm) : 4.395/2.088/1.984

Poids à vide (kg) : 1.929

Volume du coffre (l) : 577-1.234

Réservoir (l) : 55

0 à 100 km/h (sec.) : 7,4

Prix : 53.900€ TVAC

Puissance : 240 ch

Vitesse maxi : 224 km/h

Cons. mixte : 6,2 l/100km

CO2 : 162 g/km

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