ESSAI Jaguar XE: brillante alternative

Marre de tourner en rond entre BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4 ? Jaguar a pensé à vous !

Publié le 17 février 2015
Temps de lecture : 6 min

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Si vous voulez mettre les nerfs d’un Anglais à l’épreuve, dites-lui que la toute nouvelle Jaguar XE est la digne descendante de la X-Type. Pour ceux qui ont la mémoire courte ou sélective, rappelons que cette dernière était une Mondeo «bricolée» par le groupe Ford pour qu’elle ressemble à une Jaguar. Heureusement, les temps ont bien changé : depuis ce flop retentissant, le géant américain a revendu la marque britannique à l’Indien Tata et, contre toute attente, les affaires du félin sont désormais florissantes ! Avec l’arrivée en 2016 du SUV F-Pace et une toute nouvelle XF programmée pour fin 2015, on n’a d’ailleurs pas fini d’entendre parler de Jaguar. Mais concentrons-nous plutôt sur la nouveauté du jour…

Vive l’alu ?

S’il arrive que certains constructeurs essayent de faire passer pour une nouveauté ce qui n’est en réalité qu’un gros face-lift, celle-ci ne laisse planer aucun doute : tout est nouveau ! A commencer par la plate-forme, qui servira d’ailleurs aussi pour la future XF. Entièrement en aluminium, elle permet à la plus légère des XE de rester bien sous de la barre de la tonne et demie. Ne crions toutefois pas au miracle puisque la dernière Mercedes Classe C, pourtant en acier, est encore plus légère. Comprenne qui pourra !

En revanche, cette structure alu permet à la plus petite des Jaguar d’afficher une rigidité exceptionnelle, ce qui constitue toujours un gros avantage en vue d’obtenir le meilleur compromis confort-tenue de route possible.

Pour y parvenir, les ingénieurs ont aussi particulièrement soigné les trains roulants, avec notamment des doubles triangles à l’avant, ce qui constitue a priori toujours la meilleure solution.

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Fier animal

Contrairement aux ingénieurs, les designers n’ont, eux, pas fait preuve de beaucoup d’audace. Comme ceux d’Audi pour l’A4, ils se sont contentés de copier les grandes sœurs de la XE. De face, il est même assez difficile de faire la différence entre cette dernière et une XJ. Les propriétaires du vaisseau amiral de la marque risquent de moyennement apprécier mais cela permet évidemment à la petite Jag d’en imposer un max dès le premier regard.

Concernant l’arrière, s’il fait clairement penser à celui d’une Audi A5, il pourrait aussi être signé par une marque asiatique. On a donc connu l’équipe de Ian Callum plus inspirée mais l’ensemble reste élégant et plutôt agréable à regarder. De mon point de vue on aurait pu éviter l’énorme jaguar sur la malle arrière mais bon, c’est sans doute une bonne manière de flatter l’égo des futurs propriétaires !

Un peu à l’étroit

En pénétrant dans l’habitacle non plus, celui qui connaît les Jaguar actuelles ne sera pas dépaysé, loin de là ! On retrouve le style général de la XJ, le tableau de bord de la F-Type, les commodos qui prévalent sur toute la gamme et des matériaux plutôt «classes». Aucune faute de goût, et une finition certes pas aussi irréprochable que sur une Audi mais seuls les pinailleurs trouveront à y redire.

Par contre, l’habitabilité n’est pas le fort de la Jaguar XE. Un peu comme une BMW Série 3, sa cible non-dissimulée, elle paye assez cher son architecture de propulsion (roues arrière motrices) : il est difficile, voire impossible, d’y voyager à quatre grands adultes. De même, le coffre n’est pas gigantesque.

Les principaux atouts de la nouvelle XE sont donc à chercher du côté du plaisir de conduire et de ses motorisations 2 litres très modernes (lire encadré).

Quant aux tarifs, ils se situent bien sûr dans les hautes sphères de la catégorie des grandes familiales mais à équipement égal, la «petite» Jaguar est plutôt un peu moins chère que ses cibles germaniques (BMW Série 3 bien sûr mais aussi Mercedes Classe C).

Conclusion

Ceux qui en ont assez de rouler allemand se voient enfin proposer une vraie alternative dans le segment des grandes familiales premiums.

La voiture qui se pilote

La traduction de l’anglais («Driver’s car») n’est pas des plus heureuses mais c’est comme cela que Jaguar présente sa nouvelle XE : «La voiture qui se pilote». Tout un programme en soi ! Connaissant le dynamisme des plus grosses Jaguar et des coupés et roadsters F-Type, nous attendions donc beaucoup de cette petite sœur. Autant ne pas tourner autour du pot : nous n’avons pas été déçus ! Dès les premiers kilomètres, une véritable osmose se forme entre la voiture et le conducteur, qui fait immédiatement corps avec sa monture. La direction – pourtant électrique – se révèle d’une grande précision, ce qui permet de mener la XE exactement où on le veut, même en haussant le rythme. Les suspensions ont fait l’objet de beaucoup d’attentions (doubles triangles à l’avant notamment) et le résultat est particulièrement convaincant, autant en termes d’efficacité que de sensations et de confort. En la matière, cette nouvelle Jaguar établit même de nouvelles références pour la catégorie : les constructeurs allemands vont devoir travailler pour se mettre à niveau !

Côté moteurs enfin, nous n’avons pu essayer que deux versions : le haut de gamme essence 3.0 V6 340ch – qui distille un très grand plaisir de conduire – et le tout nouveau 2 litres turbo diesel de 180 chevaux. Ce dernier s’avère agréable mais dans le prototype d’essais mis à notre disposition, il était encore bien trop bruyant et rugueux. Jaguar en est conscient et nous a promis que ces défauts seraient gommés d’ici deux mois, lors du lancement commercial. C’est à espérer car dans le cas contraire, il faudra impérativement se tourner vers les versions essence. Et même si le nouveau 2 litres 200 ou 240 chevaux promet beaucoup, il serait dommage de ne pas pouvoir opter pour le 2 litres diesel 163ch, qui se contente de 3,8l/100km de moyenne normalisée, ce qui correspond à des émissions de CO2 de 99 g/km. Un nouveau record pour cette catégorie (hors modèles hybrides) !

+

Plaisir de conduire

Confort digne de la catégorie

Consommations et émissions

Le chic Jaguar plus abordable

– 

Habitabilité

Coffre

Insonorisation du moteur diesel (sur prototype d’essai)

La XE 2.0D 180 en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo diesel, 1.999cc; 180ch à 4.000tr/min; 430Nm de 1.750 à 2.500tr/min.

Transmission : aux roues arrière.

Boîte : manuelle 6 rapports (auto 8 en option).

L/l/h (mm) : 4.672/1.850/1.416

Poids à vide (kg): 1.550

Volume du coffre (l) : 450

Réservoir (l) : 56

0 à 100 km/h (sec.) : 7,8

Prix : 34.990 € TVAC

Puissance : 180 ch

V-max : 230 km/h

Conso. mixte : 4,2 l/100km

CO2 : 109 g/km

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Par Stéphane Lémeret Éditeur

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