ESSAI Jeep Compass: valeurs familiales

La première incursion de Jeep sur le marché très lucratif des SUV compacts n'était guère convaincante, la Compass première du nom étant un peu “bricolée” et moyennement Jeep. Cette fois, c'est différent. Très différent!

Publié le 18 août 2017
Temps de lecture : 6 min

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Cette fois, Jeep a fait les choses correctement, en concevant une Compass qui répond aux demandes de la clientèle actuelle, sans perdre de vue son patrimoine génétique, osons même dire sa légende. Dans la gamme de la nouvelle Compass, il y a certes de la version deux roues motrices pour les citadins lucides mais amateurs d'une belle image de marque, mais aussi de la version vraiment apte à s'engager en terrain hostile!

Petit jumeau

Comme le look de la Renegade fait très clairement référence à l'icône Wrangler pour exprimer son côté “petit dur”, celui de la nouvelle Compass reprend plutôt les traits du charismatique Grand Cherokee pour mieux affirmer son âme familiale et confortable. Le mimétisme est tel que vu de pleine face, le commun des mortels pourrait confondre l'un et l'autre. Mais bon, on ne voit jamais un véhicule uniquement de face et quand on tourne autour de la Compass, on en vient à la conclusion que le design n'est pas son arme fatale. Cela dit, à défaut d'avoir un charme fou, la Compass a cette “American attitude” qui peut plaire à la clientèle.

La version Trailhawk est un peu plus expressive, et pour cause. C'est la vraie version tout-terrain de la famille, et elle veut que ça se sache : plus de 22 cm de garde au sol, boucliers retaillés pour obtenir de meilleurs angles de franchissement, pneus mixtes M+S et autres signes distinctifs, qui expriment un caractère “peur de rien”. Si on aime Jeep pour ce que le nom représente, c'est la version de choix. Et nous n'avons pas encore parlé de son outillage spécifique…

Petite Grand Cherokee

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L'habitacle est cohérent avec le reste de la voiture. Esthétiquement parlant, ça ne déborde pas vraiment de génie. Mais c'est fonctionnel. Chaque chose est à sa place et selon les bonnes habitudes américaines, il ne faut pas y aller de grosses rallonges financières pour recevoir l'équipement indispensable au conducteur du 21e siècle, que ce soit en matière de multimédia ou d'aides à la conduite. Par exemple, la Jeep Compass reçoit en série, dès la version de base, la surveillance de changement involontaire de bande à correction de cap active. Chose rare, si pas inédite. A 24.000 euros en tout cas, c'est du jamais vu.

Nous le disions plus haut, la Compass la joue un peu “petite Grand Cherokee”, et soigne donc le confort des occupants. Sièges agréables, insonorisation honnête, espace à bord dans la (très) bonne moyenne : de la voiture familiale convaincante, en somme.

Nous étions tentés de déplorer la qualité moyenne des plastiques, certes moussés ci et là, mais globalement durs et creux. En même temps, on y revient : pour 24.000 euros de base, avec un contenu tel qu'il est, ces plastiques n'ont en fait rien de scandaleux.

Pour tous les goûts 

Les puristes ont toujours du mal à le digérer, mais c'est comme ça : chez Jeep comme chez Land Rover, le marché exige des versions deux roues motrices. Cette solution est proposée avec les moteurs les moins puissants de la Compass, à savoir le 1.6 diesel 120ch et le 1.4 essence turbo 140ch. Si on tient aux 4 roues motrices, il faut se tourner soit vers le 1.4 essence turbo 170ch (boîte auto 9), soit vers le 2.0 diesel 140ch (manuelle 6 ou auto 9), soit encore vers sa version 170ch, réservée à la Compass Trailhawk.

La transmission intégrale de la Compass repose sur un embrayage central à pilotage électronique qui se charge d'engager le train arrière si c'est nécessaire. Le système est par ailleurs capable de transférer 100% du couple à une seule roue si les conditions l'exigent. Là, ça commence vraiment à sentir le franchissement sérieux.

Lors des essais, seules des versions 4×4 étaient disponibles, et nous avons mis la main sur les plus chères, Limited et Trailhawk. Premières petites différences observées à bord de ces versions : la molette de sélection de terrain de la Limited présente 4 choix (Auto, Snow, Sand et Mud), ainsi qu'un bouton de verrouillage du mode 4 roues motrices. A cela, la Trailhawk, ajoute un mode Rock et, surtout, un bouton “4 Low”. Oui, la Compass peut recevoir des rapports courts, particulièrement balaises en travail off-road.

Si balaise même que nous trouvé le parcours hors-piste des essais bien trop timide. D'expérience, nous sentions que les exercices rencontrés étaient de la grosse rigolade pour les capacités de la Compass. Nous ne sommes pas du genre à gober les discours marketing formatés mais quand, à défaut de nous le prouver en live, Jeep déclare que son nouveau SUV dispose des meilleures aptitudes off-road du segment, nous avons envie de le confirmer. En tout cas tant que Land Rover ne vient pas réclamer le titre. Là, y aura match !

A part ça, oui, OK, nous savons que vous n'utiliserez probablement la Compas que sur la route, et que la transmission 4×4 est surtout un outil de prévention hivernale. Eh bien, sur route, la Compass fait ce qu'elle promet, toujours avec cette attitude décontract' à l'Américaine. Le confort, elle le gère vraiment très bien, surtout dans les versions “non-Trailhawk” aux suspensions plus civilisées. On est assez éloigné de la conduite engageante et dynamique d'un Peugeot 3008 ou d'un Mazda CX-5, mais on est tout aussi éloigné de la fadeur d'un Nissan Quashqai ou du relatif anonymat d'un Ford Kuga. En gros, la Jeep Compass est un compromis agréable, aux tarifs compétitifs en regard du contenu, et qui a tout de même un argument de choix : la coolitude de son nom.

Conclusion

La Compass, c'est avant tout une Jeep, avec ce que cela comprend de relatif dilettantisme américain sur certains points, d'un certain sens du confort, d'image de marque forte et, avec la bonne version, de réelles capacités off-road. Les valeurs familiales sont respectées! 

+

Confort décontracté sans prétentions

Réelles aptitudes off-road (Trailhawk)

Tarifs compétitifs (équipement, motorisations)

Finition perfectible

Design relativement ordinaire

Performances un peu molles

La Compass Trailhawk en quelques chiffres

Moteur : 4 cyl. turbo diesel, 1.956cc, 170ch à 4.000tr/min, 380Nm à 1.750tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : auto 9 rapports + rapports courts

L/l/h (mm) : 4.395/1.819/1.660

Poids à vide (kg): 1.615

Volume du coffre (l) : 368

Réservoir (l) : 60

0 à 100 km/h (sec.) : 9,5

Prix : 42.000 € TVAC

Puissance : 170 ch

V-max : 196 km/h

Conso. mixte : 5,7 l/100km

CO2 : 148 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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