ESSAI McLaren 675LT Spider: au volant d’une légende

Des voitures extraordinaires, il y en a beaucoup. Il n'y a même que ça dans la gamme McLaren. Mais des voitures dont on sait qu'elles resteront dans l'histoire comme parmi les plus remarquables jamais produites, il y en a beaucoup moins. Et moi, petit journaliste belge, j'en ai eu une entre les mains.

Publié le 4 août 2016
Temps de lecture : 8 min

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Pour bien vous faire comprendre de quoi il s’agit, les voitures historiques dont nous parlons, plus précisément dans le cas présent, les Supercars ayant véritablement laissé leur empreinte, se nomment Porsche 959, Ferrari F40, McLaren F1, Lamborghini Miura, Mercedes 300SL. Des voitures qui sont la quintessence absolue de ce qui, à leurs époques respectives, pouvait se faire de mieux, de plus fou, de plus performant. Des voitures que des enfants ont en poster dans leurs chambres, que des collectionneurs fortunés s’arrachent à coups de millions dans les ventes aux enchères d’Artcurial ou de Bonhams. Ce genre de voitures historiques. La McLaren 675LT n’a que deux ans, sa version Spider n’a que quelques mois, mais il est déjà un fait indiscutable qu’elle fait partie du club.

Long Tail

La 675LT est dérivée de la 650S. Comme son nom l’indique, la puissance du V8 biturbo 3.8 a été portée à 675 ch au lieu de 650, et la voiture reçoit une nouvelle carrosserie dite Long Tail, ou poupe longue. Chez McLaren, on dit évidemment que la 675LT est un hommage à la McLaren F1 GT, modèle ayant permis d’homologuer la F1 GT3 pour la saison 1997 de FIA GT. Mais l’histoire de la « Long Tail » est plus ancienne. En fait, allonger la poupe a pour but d’obtenir plus d’appui aérodynamique à grande vitesse. Et la première, à notre connaissance, à avoir eu recours à cette technique est une vraie légende de la compétition automobile: la Porsche 907 de 1967. C’est avec elle et avec la 917 Long Tail ensuite que Porsche a marqué de son sceau l’histoire des 24 Heures du Mans. Bref, la 675 porte deux petite lettre déjà très riches de sens. Et la voiture est très largement digne des références citées ici.

Bonus

Au départ, ce n’est pas pour les essais de la 675LT que McLaren avait cette fois invité la presse, mais pour ceux de la 570GT présentée aussi dans ce numéro. L’invitation disait que d’autres modèles de la gamme seraient présents pour des essais plus brefs, mais pouvais-je espérer qu’un modèle dont les 500 exemplaires prévus ont été vendus dans les quelques jours ayant suivis sa présentation à Genève 2015 serait de la partie? Et bien oui, elle y était, mais dans sa version Spider. Elles aussi sont déjà toutes vendues, et pourtant il y en avait deux offertes à notre excitation de gamin, l’une appartenant à McLaren, l’autre à un client manifestement très confiant. Bref, c’était le cadeau bonus de McLaren pour nous remercier d’être venus. Comme si c’était eux qui devaient nous remercier…

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Evolution

Je vous le disait plus haut, la 675LT est une évolution de la 650S, dont j’ai eu le privilège de vous parler ici il y a un peu plus de deux ans, et qui m’avait déjà profondément marqué, remplaçant presque n’importe quel modèle de la marque dont je tombai amoureux lorsque j’avais 8 ans: Ferrari. J’avais été littéralement collé au mur par la façon dont cette voiture pourtant ultra rapide était abordable, facile à comprendre, directe. J’avais été ébahi par son côté didactique, qui me donnait l’impression de m’apprendre à devenir un meilleur pilote (disons piloteke) plutôt que d’attendre de moi que je sois directement à son niveau.

Comme en Formule 1

J’avoue ne jamais avoir appris par cœur la fiche technique de la 675LT. Tout ce que je savais donc d’elle, c’était ses 25 ch de plus et sa longue queue. Et que ne n’en posséderais jamais une. Bref, j’étais « vierge » quand je me suis mis au volant pour 15 minutes d’essai sur une petite route de montagne sur laquelle la plus longue ligne droite devait s’étirer sur 500 mètres.

Maintenant, je sais qu’elle n’a pas que quelques chevaux de plus. Elle a aussi 22 Nm de plus, 100 kg de moins, qui ont été gagnés sur la carrosserie faisant plus appel au carbone, sur le groupe motopropulseur, sur le châssis, sur l’habillage de l’habitacle et même sur le système électrique. Maintenant, je sais que le moteur de la 675LT dispose de 50% de pièces qui lui sont propres. Je sais que les suspensions ne sont pas celle de la 650S, mais bien de la délirante hypercar hybride P1.

Je sais que les voies sont élargies de 20mm par rapport à celles de la 650S, et qu’entre le splitter avant et la partie arrière Long Tail, l’appui est augmenté de 40%. Je sais que les turbos sont de même taille mais profondément modifiés, avec par exemple une turbine usinée et non moulée. Je sais que la boîte double-embrayage 7 rapports a été recalibrée. Ca, je m’en doutais tout de même, mais j’ignorais que la voiture utilise un procédé de la Formule 1, à savoir que durant les changements de rapports, les bougies ne donnent plus d’étincelle, ce qui permet d’accélérer les passages. Enfin je me doutais aussi que l’ESP, que je me suis bien gardé de déconnecter, recevait  également de nouvelles lois. Et il y a encore une longue liste de chose que je sais désormais mais dont je vous fait grâce, qui ensemble me permettent de comprendre pourquoi ces 15 minutes de conduite resteront gravées en moi à tout jamais.

Confort préservé

McLaren présente la 675LT comme une voiture « Track Focused », faite pour le circuit. Et il est vrai qu’elle a tous les attributs de la voiture de course, sauf un: le confort. Ca aussi, c’est une chose qui m’avait marqué dans la 650S. Les suspensions pneumatiques assurent à la voiture des performances d’un autre monde, mais elles gomment les trous et les bosses avec la même aisance. Sincèrement, il y a des berlines de luxes qui ne font pas aussi bien. La 675LT, bien que plus radicale encore, n’a pas perdu cette qualité étonnante. En quittant le parking, et en parcourant les quelques centaines de mètres à travers le patelin où nous étions reçus, c’est toujours flagrant. Et c’est heureux, car il n’y a guère de rembourrage dans le baquet en carbone de la voiture, qui n’est revêtu d’Alcantara que par politesse.

Tir de missile

Puis les voici, les lacets de montagne. Moteur, boîte et châssis en mode « Sport », et allons-y. La 650S m’avait déjà mis en confiance? Je ne savais en fait pas ce qu’était la confiance avant d’envoyer la 675LT d’un virage à l’autre en écrasant l’accélérateur à fond, en sentant 675 bourrins me pousser dans le dos, en écrasant la pédale de freins plus tard que jamais je n’avais osé le faire auparavant parce que c’est carbone-céramique là sont prêts même lorsqu’ils sont froid, en tournant le volant, exactement, comme je le voulais, pour placer la voiture précisément où je la voulais. Courbe après courbe, rapport après rapport, tir de missile après tir de missile (ce n’est plus juste une accélération, là)… tout va bien, je ne fais que de bon choix, le parcours est parfait, les sensations sont ultra puissantes. Moment de grâce, les pneus de la voiture sont collés à l’asphalte mais moi, je plane. A ce niveau-là, ce n’est plus « sentir la voiture ». Je suis devenu elle.

 

CONCLUSION

J’ai conduit l’une des plus fabuleuses voitures de l’Histoire, et je ne sais pas qui je dois remercier. Mon boss, pour m’avoir assigné cette mission? McLaren pour avoir créé cette œuvre d’art? Papa et Maman pour m’avoir mis au monde? Je sais pas. Alors merci à tous.

 

La McLaren 675LT Spider en quelques chiffres

Moteur : V8 biturbo, 3.799cc; 675ch à 7.100tr/min; 700Nm de 5.500 à 6.500tr/min

Transmission : aux roues arrière

Boîte : double-embrayage 7 rapports

L/l/h (mm) : 4.546/2.095/1.192

Poids à vide (kg) : 1.270

Volume du coffre (l) : N.C.

Réservoir : N.C.

0 à 100 km/h (sec.) : 2,9

 

Prix : 345.675 € TVAC

Puissance : 570 ch

V-max : 326 km/h

Conso. mixte : 8,5l/100km

CO2 : 275g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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