En 2024, Mini va abattre les nouveautés comme on rase une forêt. Alors que la Mini 3 portes s’apprête à déferler sur les marchés, le SUV Countryman est déjà disponible à la commande en attendant le SUV compact Aceman (2025) et la version cabriolet de la Hatch. Mini a en effet décidé de dupliquer son offre de crossover avec une version urbaine de 4 m de long et le nouveau Countryman qui grandit sensiblement pour mieux satisfaire les besoins des familles.
Vraiment familial
Au départ, le Mini Countryman a suscité les railleries : trop grand, trop SUV et pas assez Mini. Et pourtant, l’idée de décliner une Mini en crossover tenait du génie puisque 14 ans plus tard, ce sont plus de 1,5 million d’exemplaires qui ont été écoulés. Preuve que la clientèle aime l’esthétique et la personnalisation, mais aussi la polyvalence. Mais cette fois, le Countryman change de registre. Car si cette nouvelle génération est 18 cm plus longue que la toute première, elle est aussi plus longue de 15 cm que la précédente. Autant dire qu’une étape est franchie, probablement parce que la clientèle est à la recherche d’une voiture vraiment familiale et avec laquelle il ne faut plus faire de concession sur l’espace disponible.
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Cette approche se vérifie dans les cotes : avec 4,43 m de long, le nouveau Countryman se mesure au gabarit d’un Renault Kadjar (4,48 m) ou d’un Peugeot 3008 (4,44 m). Les besoins des familles passent par là, mais aussi celui de Mini qui lancera l’an prochain le crossover Aceman long de 4,07 m. Il fallait naturellement éviter la cannibalisation. Techniquement, le nouveau Countryman change aussi de registre et il adopte l’architecture FAAR (pour Frontantriebsarchitektur) capable d’accueillir une électrification complète et pas uniquement une motorisation hybride rechargeable. Cette dernière disparaît d’ailleurs du catalogue. Un positionnement tranché et pas forcément définitif. Car l’architecture FAAR est aussi utilisée par le X1 toujours disponible en une version PHEV. Ce qui signifie que si l’Europe venait à faire marche arrière sur le choix de l’électrique, Mini pourrait promptement réagir. Le basculement serait d’autant plus aisé que le Countryman est aussi assemblé sur la chaîne des X1 et X2, à Regensburg en Allemagne.
Plus habitable, mais…
Le grossissement du Countryman profite naturellement à l’habitabilité qui progresse sensiblement. Car même dans cette version électrique, le modèle revendique le statut de vraie familiale avec un espace à l’arrière suffisamment accueillant pour deux adultes ou grands ados. Le volume du coffre ne diffère pas de celui d’un Countryman thermique, soit 460 litres en configuration 5 places et 1.450 litres banquette rabattue. Par contre, il faut naturellement oublier le grand bac de rangement sous le plancher du coffre (version thermique). Même électrique, le Countryman ne propose pas de « frunk », c’est-à-dire de coffre avant. Pourquoi ? Pour des raisons à la fois de sécurité et pratiques. En effet, le ménagement d’un tel espace aurait nécessité de calfeutrer tous les câblages pour éviter les accidents. Cette partie est donc réservée aux mécanos de chez Mini pour effectuer les maintenances. Le hayon peut être motorisé, mais son seuil reste élevé, ce qui contraint de porter les objets haut pour charger. Autant le savoir.
Contrairement à la version thermique, le Countryman E ou SE se passe aussi de banquette coulissante, ce qui pèse naturellement (un peu) sur la polyvalence. On notera aussi de l’assise de banquette est implantée plus haut que sur les versions thermiques, ce qui engendre une assise différente et, pour les adultes ou les grands ados, un effet « genoux dans le menton » pas très agréable. Il est en outre impossible de glisser ses pieds sous le siège avant. Ce n’est évidemment pas rédhibitoire avec des enfants, mais pour les autres…
Une Mini, vraiment ?
Si la taille du Countryman change de registre, c’est aussi le cas de la silhouette. Celle-ci est en effet beaucoup plus massive vue d’arrière tandis qu’à l’avant, les designers en encore accentué la forme plus carrée (ou rectangulaire) des optiques. Ce modèle tranche donc assez fortement avec les autres. Cela dit, sa philosophie reste néanmoins très « Mini » avec des dizaines de possibilités de personnalisation. Tous les clients trouveront leur bonheur et ils pourront passer pas mal de temps à explorer les détails, comme les différentes empreintes lumineuses des feux avant ou arrière. Surprenant, mais vraiment sympa pour se démarquer.
Mais la pièce centrale de ce Countryman, c’est le nouvel écran central circulaire qui rappelle le modèle originel – et Big Ben ? – et qui se profile comme l’interface unique entre le conducteur et ce SUV. D’un diamètre de 24 cm, la dalle est vraiment impressionnante et elle renferme elle aussi une multitude de possibilités de personnalisation : il existe en effet 8 modes d’affichage, autant d’ambiances qui permettent de se façonner son véhicule au gré de ses humeurs. Jamais on n’avait vu aussi prolifique dans toute l’industrie automobile ! Le système tourne sous un nouveau système d’exploitation (OS9) pour se montrer plus complet, plus flexible et plus rapide… sauf sur nos versions de présérie lesquelles testaient encore une multitude de fonctions en arrière-plan, ce qui ralentissait l’exécution des programmes. Mais nous étions prévenus. Quoi qu’il en soit, les possibilités sont multiples et franchement de bon goût. On a apprécié et les clients apprécieront, c’est sûr ! Il n’y a pas de lacune… si ce n’est le défaut que quelques boutons physiques qui permettraient d’arriver plus rapidement aux commandes de climatisation par exemple.
Il n’empêche. La connectivité est on ne peut plus up to date avec la possibilité d’uploader ses propres photos, d’accéder aux réseaux sociaux, aux services de streaming Netflix ou de jouer à des jeux vidéo. Voilà de quoi asseoir une ambiance unique. Car le reste de l’habitacle est coloré et agréable. Certes, il subsiste des plastiques durs, mais l’ambiance est résolument positive, même si on ne sait pas encore comment vieilliront les tissus (traités) tendus sur la planche de bord et les contre-portes.
Deux versions électriques
À côté des versions thermiques, Mini abandonne donc l’hybride rechargeable au profite de deux versions 100% électriques lesquelles sont partagées avec le nouveau BMW X2. La première (E) utilise un seul moteur placé à hauteur d’essieu avant. Il développe 204 ch et 250 Nm pour un 0-100 km/h exécuté en 8,6 s. Correct, tout comme la vitesse maxi plafonnée à 170 km/h. Le Countryman SE s’appuie, lui, sur deux moteurs (un avant et un arrière), pour une puissance combinée de 313 ch et 494 Nm et des performances autrement plus démonstratives avec un 0-100 km/h abattu en 5,6 s. La vitesse de pointe atteint ici les 180 km/h. Ce n’est pas beaucoup plus, mais cela s’explique par le choix d’une transmission à démultiplication unique qui atteint ici sa limite. Pour aller plus vite, il aurait fallu un deuxième pignon, ce qui aurait entraîné des coûts nettement plus élevés (surtout pour le client) sans que cela amène une vraie plus-value. Il faudra se faire à cette approche avec une majorité de voitures électriques.
Dans les deux cas, la batterie affiche une capacité nette utile de 64,6 kWh (66,4 kWh bruts). De quoi assurer 432 km d’autonomie sur la version SE All4 essayée ici – et 462 avec le Countryman E. Honnête. La recharge s’effectue par un chargeur embarqué de 7,4 kW en courant alternatif et de 130 kWh en courant continu (29 minutes de 20 à 80%). Bien, mais on espérait mieux en courant continu, sachant qu’une BMW i4 dépasse les 200 kW. Selon les versions, un chargeur en courant alternatif de 11 kW est aussi proposé (6,5 h).
Sympa à conduire
Le Countryman Electric – qu’il soit E ou SE – est lourd. Très lourd même puisqu’il dépasse les 2 tonnes sur la bascule. On craignait donc pour ses capacités dynamiques. Dès les premiers tours de tours de roue, ces craintes se sont toutefois dissipées. Car cette familiale se montre plutôt agile et suffisamment incisive. Évidemment, on ne renoue pas avec l’esprit karting des Mini 3 portes – ce que le Countryman n’a d’ailleurs jamais revendiqué –, mais l’ensemble est bien centré et particulièrement fidèle. Mieux, sous forte charge et malgré les 313 ch et les 494 Nm, l’ensemble reste cohérent, confortable et toujours prévenant. L’efficacité est de mise. Il n’en fallait pas moins.
Notre parcours d’essai était composé de routes secondaires et d’un morceau d’autoroute. Deux boucles d’une septantaine de kilomètres – soit 150 km au total – qui se seront soldées par une consommation d’électricité tournant autour des 21 kWh/100 km. Un très bon résultat, même s’il faut avouer que les petites collines autour de Lisbonne sont particulièrement avantageuses, car ce type de relief permet de profiter souvent d’une belle régénération (modulable depuis les palettes au volant du reste). Il faudra donc confronter ces chiffres à la réalité de notre territoire, surtout au volant du Countryman E qui sera probablement la version la plus prisée. Mais dans l’ensemble, la perspective semble prometteuse avec une autonomie de 350 km envisageable.
Conclusion
La Mini Countryman devient une vraie familiale. Une excellente nouvelle qui va naturellement accroître sa capacité de séduction. Ce sera probablement aussi le cas chez nous avec les deux versions électriques E et SE qui n’exagèrent pas sur les tarifs puisque la E s’affiche à 46.250 euros et la SE All4 à 52.250 euros. C’est un peu moins cher que le nouveau BMW iX2 qui se montre un peu plus polyvalent (respectivement 46.900 et 59.150 euros pour les mêmes caractéristiques techniques). Cela dit, le Countryman, c’est l’assurance de prendre la route dans une ambiance résolument positive et colorée. Rien que pour ça, on a envie de signer…
Mini Countryman SE All4 2024 : spécifications
Moteur : eux moteurs électriques (1 AV + 1 AR), 313 ch, 494 Nm
Transmission : aux 4 roues
Boîte de vitesses : démultiplication unique
L/l/H (mm) : 4.440/ 1.840 / 1.660
Poids à vide (kg) : 2.075
Volume du compartiment à bagages (l) : 460-1.450
De 0 à 100 km/h (sec) : 5,6
Vitesse maximale (km/h) : 180 km/h
Consommation mixte WLTP (kWh/100 km) : 16,8 – 18,5 (fonction version)
CO2 : 0 g/km
Prix : 52.210 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 61,50 euros
Taxe de roulage : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 92 ,93 euros
Écomalus Wallonie : 0 euro
- Vraies capacités familiales
- Possibilités globales de personnalisation
- Ambiance intérieure (écran central)
- Propulsion électrique convaincante
- Seuil de coffre élevé
- Polyvalence amoindrie (hauteur banquette, etc.)
- Recharge DC plafonnée à 130 kW
- Visibilité de 3/4 AR
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