ESSAI Mitsubishi Eclipse Cross: après l’éclipse, la lumière?

L'air de rien, ceci est un petit évènement. Car si l'on excepte le pick-up L200, entré dans sa cinquième génération en 2015, l'Eclipse Cross est la première nouvelle Mitsubishi depuis… 2012.

Publié le 28 septembre 2017
Temps de lecture : 6 min

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En effet, l’ASX a dépassé les 7 ans, l’Outlander actuel affiche déjà 5 ans, tout comme la presqu’inconnue citadine Space Star. Il était donc temps de réagir. Sauf que la rapidité de réaction et de décision, c’est un truc assez incompatible avec la culture japonaise, et c’est ce qui handicape parfois les constructeurs nippons. Pour vous dire, l’Eclipse Cross que voici descend d’un Concept Car présenté en… 2013. A titre de comparaison, il a fallu moins de deux ans pour que la VW Arteon (voir ce numéro) passe du concept à la concession.

Alliance 

Mais ça risque bien de changer au pas de charge. Car en mai 2016, Mitsubishi a officiellement intégré l’Alliance Renault-Nissan. Et l’incontournable Carlos Ghosn, un mec qui tranche dans le vif et qu’on n’enquiquine pas avec des tergiversations, a pris la tête de la marque. Dans la pratique, cette intégration dans l’Alliance signifie qu’il y aura bien sûr des transferts de technologie, des partages de plateformes et tout ce qui s’en suit. Mitsubishi gardera son identité, comme Renault et Nissan ont chacune la leur, mais on peut se dire que ça va bouger sensiblement plus. D’ailleurs, à la conférence de presse, l’Eclipse Cross nous a été présenté comme le premier véhicule d’un nouveau départ.

Conquête

Le contexte étant placé, précisons d’abord qu’il n’y a encore rien de Renault-Nissan dans l’Eclipse Cross, mis en chantier bien avant que le partenariat soit sur la table. Ce sera par contre le cas pour tout ce qui arrivera ensuite. Ce véhicule est particulièrement important pour Mitsubishi, puisqu’il va concourir dans l’un des segments affichant la plus forte croissance. C’est aussi celui dans lequel la concurrence est la plus rude, et il faudra au Mitsu bien des arguments pour, comme l’espère le constructeur, être un outil de conquête, qui prendra des clients aux autres marques et non aux ASX ou Outlander.

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L’argument d’achat numéro 1 est toujours le design. Et là, Mitsubishi frappe fort. Le constructeur a conscience de l’aspect “polarisant” de son bébé, mais dit avoir cherché à proposer quelque chose d’original, de différent. Mission accomplie ! L’Eclipse Cross fera clairement sur les routes ce que ne fait pas son petit frère ASX : marquer les rétines. Quand on veut faire savoir qu’on existe, c’est une bonne tactique!

Classique, en revanche, l’habitacle l’est assurément. Côté qualité des matériaux, c’est pas dingue-dingue, mais on sait que Mitsubishi met du soin dans l’assemblage. L’équipement de base est dans la bonne moyenne et le constructeur fait le choix intelligent de proposer en série un système multimédia qui évite les doubles-emplois. Ce dont il ne dispose pas, un GPS, par exemple, vous l’avez sur votre Smartphone, que vous pouvez connecter au système. Bien vu et économique. Notez qu’un système plus complet, avec navigation, est disponible sur les finitions plus élevées mais franchement, à quoi bon?

Point fort de l’habitacle : l’espace, notamment à l’arrière, grâce à une banquette coulissant sur 20 cm. En position “arrière-toute”, le dégagement aux genoux permet d’embarquer de grands adultes derrière de grands adultes, et le volume du coffre est alors de 341 litres, 448 litres si on avance la banquette. Honnête.

Le conducteur se trouvera facilement une bonne position et profitera d’une bonne visibilité, y compris arrière. En général, les vitres en deux parties comme celle-ci (Honda Civic, Toyota Prius, Hyundai Ioniq) sont un peu handicapantes mais ici, ce n’est pas le cas.

Mauvais choix? 

A son lancement en novembre prochain (oui, nous avons eu le privilège de l’essayer très en avance), le Mitsubishi Eclipse Cross ne sera proposé qu’avec un tout nouveau bloc essence 1.5 turbo de 163 chevaux. Les 2.2 diesel 150ch arriveront plus tard, un 2WD avec boîte manuelle 6, et un 4WD avec une boîte auto 8 classique. Le 1.5 sera proposé soit en deux roues motrices avec boîte manuelle 6, soit en AWD avec boîte auto CVT. Et là, on voit que Ghosn n’a pas encore mis son grain de sel stratégique.

Car figurez-vous que Mitsubishi a décidé de lancer l’Eclipse Cross d’abord en Europe, parce que pour les SUV compacts, “c’est là que ça se passe”. Or en Europe, un seul moteur de 163 chevaux, annoncé à 151g CO2/km, ça limite pas mal le potentiel commercial ! Et ce n’est pas tout. Mitsubishi nous a dit vouloir sortir de l’ornière en remettant en valeur les éléments forts de son ADN, dont la sportivité, via la transmission intégrale. On pense au Dakar et à la Lancer EVO, légende du WRC. Sauf que, nous venons de le dire, l’excellente transmission S-AWC de Mitsu n’est disponible qu’avec la boîte CVT, tout sauf sportive.

Dernier choix discutable, c’est précisément avec cette version, et celle-là seulement, que nous avons fait la connaissance de l’Eclipse Cross. Attention, non pas que la voiture soit fondamentalement mauvaise, loin de là. Nous avons par exemple apprécié son excellent confort de marche, l’amortissement prévenant (mais qui laisse passer trop de roulis en conduite active), les 8 “faux rapports” de la CVT qui évitent les vocalises lancinantes typiques de ces boîtes et la rendent finalement agréable en conduite bon père de famille. Mais parce que ses réactions sont lentes et parce que, comme toute boîte CVT, elle semble dilapider l’énergie du moteur, nous n’avons vraiment ni senti les 163 chevaux, ni vraiment pu juger de l’efficacité de la transmission intégrale en conduite sportive. Enfin, nous n’avons pas du tout trouvé normal qu’une voiture de 1.520 kilos, dotée d’un 1.5 turbo, calée à 120 km/h sur autoroute, et souvent moins pour cause de trafic un peu dense, consomme plus de 8l/100km.

Conclusion 

Nous ne pensons pas que le Mitsubishi Eclipse Cross mérite un tel portrait. Cette version, oui. Et nous sommes sûrs que la version 2WD à boîte manuelle est infiniment plus convaincante. Confirmation en novembre?

+

Confort de marche, insonorisation

Boîte CVT pas irritante

Habitabilité

Equipement de base bien vu

Look polarisant mais pas anonyme

Consommation excessive

Combinaison CVT + AWD pas convaincante

163ch et 151g CO2/km minimum

L’Eclipse Cross 1.5 AWD en quelques chiffres 

Moteur : 4 cyl. turbo essence, 1.499cc, 163ch à 5.500tr/min, 250Nm de 1.800 à 4.500tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : auto CVT 8 faux rapports.

L/l/h (mm) : 4.405/1.805/1.685

Poids à vide (kg): 1.520

Volume du coffre (l) : 341

Réservoir (l) : NC

0 à 100 km/h (sec.) : 9,8

Prix : NC

Puissance : 163 ch

V-max : 200 km/h

Conso mixte : 7 l/100km

CO2 : 151 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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