ESSAI Renault Alaskan: la French Touch

Le Renault Alaskan a des gènes japonais : il est charpenté autour du squelette du Nissan Navara, mais qui se pare ici d’une robe à la française. Pour mieux partir à la conquête de l’Europe ?

Publié le 26 décembre 2017
Temps de lecture : 7 min

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Le pick-up a le vent dans le dos. Il surfe sur une vague qui ne cesse de gonfler. L’an dernier, on a vendu 4,6 millions de nouveau pick-up dans le monde, dont 60% en Amérique du Nord. Mais l’Europe n’est pas en reste : sur notre continent, le marché du pick-up a connu une croissance de 25% l’an dernier. Et dans notre pays aussi, le pick-up est tendance : on en a vendu 5.400 l’an dernier, contre 2.200 en 2010. En Belgique, c’est le Ford Ranger qui mène la danse dans ce segment, devant le Mitsubishi L200, le Toyota Hilux, le Volkswagen Amarok et le Nissan Navara.

Renault a donc décidé de se jeter dans la mare aux pick-up. Mais sans trop se déplumer : pour réduire les coûts, l’Alaskan est en effet fabriqué sur la base du cousin de l’Alliance Renault/Nissan, le Navara. Ce dernier prêtera aussi son squelette au Mercedes Classe X. Quant à l’Alaskan, il roule déjà sa bosse en Colombie depuis l’an dernier et traverse donc maintenant l’Atlantique. Les versions européennes de l’Alaskan seront produites dans l’usine Nissan de Barcelone.

Dehors

Pour se distinguer de son cousin de chez Nissan, le Renault Alaskan se devait d’arborer un look bien à lui. Mais pour des raisons d’ingénierie, pas question de redessiner totalement la carrosserie. Les designers ont juste pu lui retailler les extrémités. Ils ont redessiné la face avant, le capot, les ailes avant et la ridelle arrière. Mais ils n’ont pas pu toucher aux portes car cela aurait impliqué un nouvel usinage et donc un surcoût conséquent. Les designers avaient donc peu de marge de manœuvre, mais ils s’en sont plutôt bien tirés : de face, ce pick-up a un style typiquement Renault. 

Dedans

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Les designers n’ont pas pu mettre leur nez à l’intérieur… Remouler une planche de bord, ça coûte très cher et l’habitacle a donc ici été intégralement repris du Nissan Navara. Comme dans la plupart des pick-up asiatiques, on trouve un habitacle au style très classique, recouvert presque intégralement de plastiques assez durs. Mais le mobilier est solidement assemblé. Et l’équipement est riche ! Fini le temps des pick-up dépouillés : selon les versions, on trouve plusieurs gâteries dans la cabine, comme la climatisation automatique bizone, les sièges avant chauffants en cuir, le système d’entrée/démarrage sans clé, un système de 4 caméras offrant une vue panoramique du véhicule ou encore le système de navigation intégré. Mais ce dernier manque franchement de précision et sa connectivité est limitée (pas de services en ligne, ni de compatibilité avec AppleCarPlay ou Android Auto).

L’Alaskan n’est proposé qu’en version double cabine et l’habitabilité arrière est généreuse. Comme dans la plupart des pick-up, l’assise de la banquette basse soutient certes peu les cuisses des grands gabarits, mais l’espace pour les jambes est généreux et le dossier de banquette est bien incliné. On ajoutera enfin que les passagers sont protégés par 7 airbags, dont un pour les genoux du conducteur.

Sur la route

L’Alaskan n’existe chez nous qu’en diesel, avec le bloc 2.3 litres à 4 cylindres du Nissan Navara. Ce moteur, développé à la base par Renault, est proposé en version 160 chevaux (simple turbo) ou 190 chevaux (biturbo). Un diesel performant, mais vu qu’un pick-up est taxé comme un utilitaire et que la cylindrée n’influence pas les taxes, nous aurions préféré disposer d’un 3.0 V6, comme dans l’ancien Navara, le VW Amarok ou le nouveau Mercedes Classe X…

Pour cet essai, nous n’avons pu tester que la version dCi 190 chevaux, la seule pouvant disposer d’une boîte automatique. Celle-ci compte 7 rapports, mais son convertisseur de couple mouline joyeusement lors des relances, ce qui fait grimper le niveau sonore et la consommation de carburant (comptez 0,6 l/100 km de plus qu’avec la boîte manuelle). Ceci dit, sur un parcours mixte, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne d’un peu moins de 9 l/100 km, ce qui reste raisonnable vu le gabarit de l’engin.

Les performances sont généreuses, mais l’Alaskan est moins agile et contrôle moins bien ses mouvements de caisse en courbe qu’un SUV routier. Car, comme tous les pick-up, l’engin repose sur un châssis en échelle et est doté d’un pont arrière rigide. Et, comme la plupart des pick-up, le Renault est aussi privé de transmission intégrale permanente : il doit donc évoluer en mode propulsion sur le bitume. Mais le contrôle de stabilité veille et ce pick-up se montre globalement efficace sur la route. Il est également plus confortable que la plupart de ses concurrents, puisqu’il dispose de ressorts hélicoïdaux à l’arrière, là où la majorité des pick-up s’équipent de ressorts à lames, certes plus robustes, mais aussi plus secs.   

Hors bitume

C’est bien sûr en dehors des chemins bitumés qu’un pick-up révèle ses plus grandes qualités. Nous avons pu tester l’engin sur un parcours tout terrain totalement boueux. Malgré ses pneus de route, notre Alaskan s’est bien dépatouillé. Pour se sortir des terrains difficiles, on peut compter sur une belle garde au sol (22,3 cm), une gamme de vitesses courtes, voire même un blocage du pont arrière en option (750 €). Le modèle dispose aussi d’une aide à la descente, qui gère automatiquement le freinage pour éviter de piquer du nez dans les pentes glissantes. Et, en bon pick-up, l’Alaskan peut embarquer jusqu’à une tonne de chargement dans sa benne (la ridelle arrière peut supporter jusqu’à 500 kilos) et il peut tracter un attelage de 3,5 tonnes.

Une âme utilitaire, qui explique la fiscalité douce du modèle : comme tous les pick-up, l’Alaskan est fiscalement considéré comme un « VU » : il est donc exempté de Taxe de Mise en Circulation (TMC) et sa taxe de circulation est réduite. Côté tarif, à équipement équivalent, ce pick-up Renault est un peu plus cher que son cousin de chez Nissan : le Navara Double Cab 2.3 dCi 160 de base (Acenta) coûte 35.760 € TVAC, alors que pour un équipement équivalent, il faut opter pour le deuxième niveau de finition de l’Alaskan, à savoir la version Hunter, facturée 37.775 €. Par ailleurs, si le pick-up Renault n’est proposé qu’en version Double Cabine, le Nissan Navara est également disponible en variante à cabine simple allongée (King Cab), moins chère et offrant une benne plus longue, mais dotée de places arrière minuscules à strapontins.

Conclusion  

Techniquement identique au Nissan Navara, le Renault Alaskan en jette un peu plus côté look et profite d’un réseau de concessionnaires plus étendu. A chacun de juger si cela justifie un tarif plus élevé… 

+

Base technique solide et éprouvée (Nissan)
Confort pour un pick-up
Moteur diesel performants
Possibilité d’équipements
Face avant redessinée, personnelle

Habitacle identique au Nissan Navara
Boîte auto (190 ch) à l’ancienne
Pas de V6 diesel
GPS lent et peu précis

Renault Alaskan dCi 160 4×4 fiche technique

Moteur : 4 cylindres en ligne diesel, 2.298cc, 160ch à 3.750tr/min, 403Nm à 1.500tr/min

Transmission : aux 4 roues.

Boîte : manuelle 6 rapports

Longueur/largeur/hauteur (mm) : 5.399/1.850/1.810

Poids à vide (kg) : 2.086

Volume du coffre (l) : – (benne)

Réservoir (l) : 80

0 à 100km/h (sec) : 12,0

Prix : 35.775 €

Puissance : 160ch

V-max : 172km/h

Conso. mixte: 6,3/100 km

CO2: 167g/km

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