ESSAI Renault Mégane : Nouvel univers

En se basant sur les entrailles du nouvel Espace, la Mégane change d’univers. Elle vise un positionnement plus premium et profite de dessous techniques inédits pour le segment. Comme quatre roues directrices sur sa finition GT, par exemple.

Publié le 21 janvier 2016
Temps de lecture : 7 min

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La Mégane est cruciale pour Renault. En 20 ans de carrière, elle s’est écoulée à plus de 6,6 millions d’exemplaires. Malgré la montée en puissance des SUV de tout poil, la berline du segment C reste populaire sur de très nombreux marchés. En Europe, c’est même la silhouette la plus prisée : il s’en écoule plus de 5,5 millions tous les ans. Histoire de s’accaparer une part importante de ce gâteau pour le moment principalement accaparé par le trio Golf-Astra-308, la Mégane méritait que Renault lui offre ce qu’il a de meilleur. En l’occurrence, la nouvelle plateforme modulaire CMF de l’Alliance Renault-Nissan. Une plateforme étrennée par le Qashqai et déjà reprise par les Kadjar, Espace et Talisman. Techniquement, la nouvelle Mégane ne partage donc plus rien avec sa devancière.

Signature LED

Esthétiquement non plus, d’ailleurs. La nouvelle mouture gagne en dynamisme et en élégance. Pour y arriver, elle use notamment de signatures lumineuses, tant à l’avant qu’à l’arrière, assez marquées. Tant qu’à parler look, remarquons que la Mégane abandonne ses variantes coupé 3 portes et coupé-cabriolet très peu rentables. Seules les versions break et monovolume Scénic resteront au catalogue. Deux variantes attendues pour 2016. Il faudra également se montrer un peu patient pour découvrir la descendante de la Mégane RS. En attendant, le département Renault Sport s’est tout de même chargé de peaufiner les réglages de la version GT, proposée dès le lancement.

Saut de génération

Grâce à ses nouvelles entrailles techniques, l’équipement de la Mégane enregistre un net saut de génération. On retrouve, en vrac, l’alerte de franchissement de ligne, le régulateur de vitesse adaptatif, l’affichage tête-haute, la grande tablette tactile R-Link 2, un freinage automatique d’urgence, un système de reconnaissance des panneaux de limitation, divers modes de conduite activables via une interface baptisée «Multi-Sense»… Si cet attirail est juste «concurrentiel» sur les Espace et Talisman amenés à croiser le fer avec des modèles du segment D encore mieux armés, il devient presque référentiel sur le segment C. Même si l’on déplore encore quelques bizarreries comme l’impossibilité d’enclencher le régulateur actif au-delà de 140 km/h, par exemple…

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Habitabilité en hausse

Basée sur sa nouvelle plateforme, la Mégane prend ses aises (+ 6,4 cm). Elle en profite pour libérer un espace habitable généreux pour les passagers arrière. On s’y sent plus à l’aise qu’à l’arrière d’une Peugeot 308, par exemple. Même si les nouveaux sièges avant, enveloppants, et la ceinture de caisse, assez haute, renforcent un peu l’impression de confinement. Le coffre libère, quant à lui, un 384 litres assez quelconque. Par contre, il déçoit par ses aspects pratiques : le seuil de chargement est handicapant et la modularité plus que basique. Les dossiers arrière se rabattent simplement sur la banquette, sans permettre de jouir d’un plancher plat.

Efficacité référentielle

La Mégane se rattrape en route. Avec ses voies plus larges, elle devient encore plus sereine sur tous les fronts. Confortable, dynamique voire amusante à la demande, elle confirme l’expertise de Renault dans le domaine. Et prouve qu’un bon châssis peut se passer d’amortissement piloté. La Mégane ne reprend effectivement pas à son compte le nouvel amortissement adaptatif (peu convaincant…) du couple Talisman/Espace. Plus légère, sans atteindre le zèle d’une Peugeot 308 qui reste toujours environ 100 à 150 kg moins lourde, la Mégane peut s’en passer. Sur les routes sinueuses d’Algarve, la Mégane a affiché une efficacité redoutable. Bon point également pour l’insonorisation soignée. Couplée aux sièges parfaitement dessinés, cela confère une impression haut de gamme reposante pour les longs trajets.

4Control

Les conducteurs les plus exigeants peuvent se tourner vers la finition sportive GT proposée dès le lancement. Retravaillée par Renault Sport, cette version hérite, en plus d’un style acéré, du système 4Control des grandes sœurs Talisman/Espace. Grâce aux quatre roues directrices, la Mégane GT digère avec une rare efficacité les routes sinueuses et les grandes courbes rapides. Il faudra, par contre, composer avec un toucher de route plus ferme (peut-être fatigant sur nos routes belges ?) et, surtout, se tourner vers les motorisations haut de gamme : 1.6 TCe 205 en essence et 1.6 dCi 165 en diesel. Le gros des ventes devrait toutefois concerner les 1.5 dCi 90/110 (95g CO2/km) et le 1.6 dCi 130 voire les TCe 100/130 pour les petits rouleurs. Outre le 1.6 TCe 205ch de la version GT proposé à l’essai (globalement performant mais linéaire et assez peu charismatique), Renault avait apporté le 1.6 dCi 130 dans ses valises pour cette première prise en main. Hormis un très léger manque de souffle dans les très basses rotations et une commande de boîte manuelle un peu accrocheuse, ce moteur recueille tous les suffrages. Avec ses 320 Nm de couple, il assure des reprises soutenues. Mais le plus impressionnant reste sa discrétion. C’est à se demander comment la cousine germaine ose encore proposer son 2.1 quasiment agricole sous le capot d’une Classe A plus onéreuse…

Une Mégane hybride pour 2017

Si Renault s’est consacré jusqu’ici à la mobilité électrique, le constructeur français passera finalement aussi par la case hybride dès 2017. La Mégane diesel profitera alors d’un système Hybrid Assist, soit une machine électrique de 10 kW couplée à une batterie de 48 V. Un système qui ne permettra pas de rouler en mode 100% électrique mais qui fournira un coup de pouce lors des phases d’accélération et récupérera l’énergie lors des freinages. Avec ce dispositif, la Mégane devrait pouvoir bénéficier d’une homologation CO2 de seulement 76 g/km tout en conservant un prix attractif grâce à l’absence de grosse batterie onéreuse.

 

Conclusion

Le Mégane monte clairement en gamme. C’est sensible du côté des équipements mais également de la finition, soignée, et de l’insonorisation, excellente. Tout en restant confortable, la Mégane s’offre aussi le luxe d’afficher un comportement dynamique de haut vol en toute sérénité. Bref, la voilà bien armée pour (re)devenir une des petites familiales les plus populaires.

 

La Mégane 1.6 dCi 130 en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres en ligne, diesel turbo injection directe, 1.598cc; 131ch à 4.000tr/min; 320 Nm à 1.750 tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : manuelle à 6 rapports.

L/l/h : 4.359/1.814/1.438 mm

Poids à vide (kg): 1.393

Coffre (l) : 384

Réservoir (l) : 47

0 à 100 km/h (sec.) : 10

Points positifs

Comportement dynamique efficace

Confort de marche

Insonorisation soignée

Equipement disponible complet

Qualité/confort des sièges

Boîtes double embrayage (6 ou 7 rapports) disponibles et efficaces

Points négatifs

Seuil de coffre pénalisant

Modularité basique

Petit réservoir (47 l)

Ergonomie du R-Link 2 complexe à appréhender

Boîte manuelle accrocheuse

Le détail positif

Les sièges. En plus d’être jolis, les sièges de la nouvelle Mégane assurent un excellent maintien et un confort de première classe. En fonction du niveau, on peut même jouir d’une fonction massage sur le fauteuil du conducteur. Bien vu !

Le détail négatif

Une fois le hayon ouvert, le pare-chocs arrière devient proéminent. Un «obstacle» à franchir au moment de charger le coffre. Une manœuvre rendue encore plus ardue par l’important seuil de chargement. Dommage…

Prix : 27.250 € TVAC

Puissance : 131 ch

V-max : 199 km/h

Conso. mixte : 4 l/100km

CO2 : 103 g/km

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