C’est l’an dernier que Seat a présenté cette version «extrême» de sa petite familiale Leon. Au départ, elle devait juste servir à créer une nouvelle coupe de promotion monomarque, dans laquelle les jeunes (et moins jeunes) pilotes ont l’occasion de se faire remarquer. Une compétition européenne passant par quelques très beaux circuits et toujours très spectaculaire, baptisée Leon Supercopa. Mais les performances de l’auto, la qualité de sa présentation et le fait qu’elle dispose d’un «simple» moteur 2 litres turbo comme on en trouve chez beaucoup d’autres constructeurs ont donné des idées à l’organisateur Marcello Lotti, ancien maître d’œuvre du fameux championnat du monde WTCC (dominé par l’équipe Citroën chère à Sébastien Loeb). Se rendant compte qu’il était possible de réunir un beau plateau avec différentes autos répondant à ces critères, l’Italien a en effet créé au début de cette année une nouvelle catégorie, baptisée TCR International. Le but est évidemment que cela coûte beaucoup moins cher que l’inabordable WTCC.
La référence
La voiture de référence pour ce nouveau championnat mondial est donc la Seat Leon Supercopa, l’idée étant que les autos de la concurrence (notamment Honda) se mettent rapidement au niveau. Du coup, c’est logiquement une Leon comme celle-ci qui s’est imposée dès l’ouverture de la saison, en Malaisie, en ouverture du Grand Prix de Formule 1. Un contexte de très haut niveau, donc, mais les promoteurs du règlement TCR ne s’arrêtent pas là puisqu’ils estiment qu’il s’agit d’une catégorie idéale pour des championnats nationaux également. C’est d’ailleurs cette nouvelle catégorie «low-cost» (car proche de l’automobile de grande série) qui a été choisie par l’équipe de Kronos, organisatrice du championnat de Belgique en circuits, pour 2016. Et pour en faire la publicité, Jean-Pierre Mondron, un des patrons, a décidé de déjà engager une Leon TCR dans son BRCC 2015, au beau milieu des Porsche et des Ferrari qui tiennent toujours la vedette cette année. Il en a confié le volant à son jeune fils Guillaume… qui a fait le plus beau des cadeaux à son papa en signant la pole position de la 2e course de la saison, à Spa-Francorchamps, devant quelques GT aux noms ronflants. La preuve qu’il ne faut pas dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros pour se faire plaisir et même dominer le peloton : une Seat Leon quasiment de série – avec un moteur gonflé à 330 chevaux quand même – suffit ! Evidemment, vu le niveau de préparation, il faut quand même compter environ 70.000 euros l’exemplaire mais il s’agit d’un rapport prix/plaisir/efficacité extraordinaire pour une voiture de course. Nous avons pu l’expérimenter durant cette même course disputée à Francorchamps et nous pouvons vous confirmer qu’il s’agit d’une vraie et belle auto de course, avec laquelle tout pilote serait ravi de disputer une saison complète…
Un habitacle de GT !
En prenant place derrière le volant pour la première fois (directement pour les qualifications de la course !), j’ai vraiment été surpris et enthousiasmé par le niveau de finition de la voiture. On a l’impression d’entrer dans une GT à 400.000 euros tellement c’est bien présenté ! Tout est réglable, l’ergonomie a été particulièrement bien pensée et la sécurité n’a pas été oubliée, avec un siège bien enveloppant, et reculé derrière le montant central. Mais bon, c’est bien d’être admiratif face au travail de Seat Sport mais quand faut y aller, faut y aller ! Et pour ne pas changer, il pleut à Francorchamps ! Mais en fait, ce ne sera pas un problème, tant cette Leon TCR est progressive et agréable. Dès mon tour de lancement, je me suis senti en confiance. Et c’est dès mon premier tour lancé que j’ai réalisé mon meilleur chrono des qualifications, avant que le trafic et les voitures plus lentes m’empêchent de faire mieux. Mais cela me plaçait déjà en 2e position au général, derrière une Porsche. Preuve que malgré les 330 chevaux à faire passer par les seules roues avant, cette Seat est plutôt facile à appréhender, même sur piste humide. Bien sûr, il faut privilégier la motricité en essayant d’avoir les roues les plus droites possible au moment d’accélérer mais le châssis très bien équilibré de la voiture aide fortement à y arriver.
En toute fin de séance, mon équipier Guillaume bénéficiera enfin d’un tour «clair» pour, comme déjà dit, décrocher la pole devant toutes les GT. Impressionnant, autant de la part de la voiture que du pilote, vraiment très doué !
En course par contre, il n’y aura pas de miracle : la Porsche a repris son bien, à savoir la victoire, mais nous avons pu terminer deuxièmes du général, après nous être battus contre une grosse BMW V8. Ce fut aussi l’occasion pour moi de découvrir l’auto sur piste sèche, en fin de course. Mais comme seule la trajectoire n’était plus mouillée, il était très difficile de chauffer les pneus arrière, problème traditionnel sur une traction de course. C’est donc sur des œufs que j’ai négocié ce relais car dans ces conditions, la Leon TCR est plutôt du genre bête sauvage, à dompter avec prudence. Mais on n’a évidemment jamais dit ni écrit que la course automobile devait toujours être facile pour être amusante ! Vivement l’an prochain, lorsque de nombreuses voitures de cette catégorie se battront pour la victoire absolue dans ce qui remplacera le BRCC actuel !
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