Ecrire que la vie de SsangYong ne fut pas un long fleuve tranquille relève de l'euphémisme ! Nous allons revenir sur ces dernières années de galère mais, avant d'en parler, saviez-vous qu'il s'agit là du plus ancien constructeur coréen? Son histoire débute en 1954 et, dès l'origine, l'usine se spécialise dans ce que l'on appelle encore les 4×4. Le modèle Korando – dont le nom est encore connu de nos jours – est lancé au début des années 60. Au début des années 90, une prometteuse collaboration voit le jour avec Mercedes, notamment pour les moteurs diesels. Certains se souviennent d'un 4×4 Musso équipé d'un 3.0 TD de la marque à l'étoile. Le Korando (en 96) et la limousine Chairman (voir essai) complètent alors une offre qui commence à prendre de l'ampleur. Ceci n'empêche pas les soubresauts en termes économiques. Il faut dire qu'entretemps, Daewoo Motor reprend l'entreprise en 98 mais tombe en faillite en 2000 ! La société est reprise par l'américain GM en 2001 et la relance s'amorce. En 2004, c'est le groupe chinois SAIC qui reprend SsangYong avec la volonté de développer la marque en Asie et même en Europe. Mais le rêve va tourner court avec la terrible crise financière de 2008, le trou noir durera deux longues années avant la reprise par le constructeur indien Mahindra.
Le début d'une renaissance!
Le “petit” veut grandir
à partir de là, les nouveautés s'enchaînent. Le Korando en 2011, l'Actyon Sports et le Rexton en 2012 et le face-lift du “gros” Rodius en 2013. La production reprend enfin, passant de 81.747 unités en 2010 à plus de 144.000 l'an dernier. SsangYong espère dépasser les 150.000 unités cette année. Cela reste anecdotique évidemment, surtout si l'on compare ce chiffre à ceux des “géants” Kia (1,7 million) et Hyundai (avec plus de 1,8 million de véhicules produits l'an dernier sur un marché coréen qui produit 4,5 millions d'unités chaque année dont près de 3 millions pour l’exportation)!
Evidemment, SsangYong demeure un acteur modeste et n'est pas près de rattraper ses prestigieux collègues mais l'arrivée du Tivoli l'an dernier et du XLV cette année (essai dans les pages qui précèdent) va tout de même aider au décollage de la marque. Ceci étant, aujourd'hui adossé à un groupe d'envergure (Mahindra), SsangYong peut voir l'avenir avec beaucoup d'optimisme. C'est en tout cas le sentiment qui nous habitait lors de notre visite au centre de design du constructeur dans la banlieue de Séoul. Là, avec une ouverture d'esprit peu habituelle, les responsables de la marque et son responsable du design nous ont dévoilé les prototypes des véhicules à venir…
Pininfarina dans le groupe!
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Nous n'avons malheureusement pas de photos à vous montrer mais les dessins affichés sur l'écran géant (on nous avait gentiment enlevé nos portables à l'entrée!) profitent largement des bases lancées par le Tivoli pour offrir des lignes très attractives. Premier à sortir l'an prochain, le proto “Y 400”, qui n'est autre que le tout nouveau Rexton. Un modèle du segment D qui s'attaquera aux vedettes coréennes que sont les Kia Sorento et Hyundai Santa Fe. Un an plus tard, 2018, c'est un pick-up qui fera son apparition, baptisé pour l'instant “Q200”. Il affrontera les Ford Ranger, Toyota Hi-Lux, Nissan Navara et bien d'autres encore. On sait déjà qu'il sera motorisé par un 2.0 diesel. Enfin, le plus attendu de tous sans doute, mais ici aucune esquisse ne nous a été présentée, le “C300” qui sera le remplaçant de l'actuel Korando. Un challenger pour les Tucson, Sportage et autres Rav4 à surveiller de près, sortie prévue d'ici 3 ans. Mais l'avenir de SsangYong ne se résume pas à ces trois produits puisque, de nouveau grâce à l'Indien Mahindra, les perspectives semblent être rayonnantes d'innovations. Cela commence du point de vue du design puisque, depuis quelques mois, le groupe indien est devenu propriétaire de Pininfarina ! Le célèbre designer italien jouera donc un rôle, pour l'instant encore indéterminé, dans l'élaboration des futurs produits de la galaxie Mahindra et donc de SsangYong.
L'Indien possède également dans son escarcelle la marque Reva, bien connue pour ses petites autos électriques. Ce n'est pas pour ses carrosseries que SsangYong s'y intéresse mais bien pour les technologies prometteuses qu'elle engendrera à l'avenir. Enfin, les responsables tant coréens qu'indiens ont beaucoup insisté sur le développement rapide de leurs recherches en matière de conduite autonome. Voilà en tout cas de fameuses perspectives, reste à découvrir la réalité sur le terrain, SsangYong nous promet sa voiture électrique autonome pour 2022. Nous sommes impatients de voir ça!
Corée, un marché très fermé
Les Européens ne se rendent pas compte à quel point leurs marchés en général et l'automobile en particulier s'avèrent particulièrement ouverts. Ce n'est en tout cas pas le cas, encore aujourd'hui, en Corée (du Sud), où les marques nationales conservent un quasi-monopole sur leur territoire. La faute évidemment aux taxes qui grèvent les importations mais aussi un sentiment national très fort qui fait qu'un Coréen se doit de rouler dans une auto coréenne, c'est une question d'honneur ! à ce petit jeu, les grands gagnants se nomment évidemment Hyundai et Kia, qui affichent respectivement 40 et 36 % des ventes annuelles, quand GM (Chevrolet ex-Daewoo) suit avec un peu plus de 13% alors que Renault-Samsung (5,5%) et SsangYong (3,4%) suivent à distance respectable. Les autres? Eh bien l'ensemble des concurrents (étrangers) plafonnent à moins de 0,5% des 4,5 millions d'autos vendues chaque année au pays du matin calme ! Vous avez dit protectionnisme!?
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