ESSAI Subaru Outback : Comme une envie d’hybride…

La toute nouvelle Subaru Outback débarque enfin dans une Europe… qui ne veut pas d’elle. Et par Europe, nous parlons bien sûr de l’institution qui lave plus vert que vert…

9 / 10
Publié le 29 mai 2021
Temps de lecture : 5 min

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On ne vous apprend rien, la guerre au CO2 est plus impitoyable ici qu’ailleurs. Et c’est bien sûr pour cela que les constructeurs électrifient plein pot, voire annoncent même le bannissement prochain du moteur thermique. Déjà, les mesures qui favorisent l’électrification (où pénalisent le thermique) sont en place. Bref, il ne fait pas bon être un 4 cylindres boxer de 2,5 litres. Tiens, comme celui de la Subaru Outback, justement. Notez qu’en Belgique, ça fait longtemps qu’on pénalise de tels moteurs. Et ça ne s’arrange évidemment pas. En Wallonie et à Bruxelles, ses 2,5 litres et 169ch sont synonymes de 2.500 euros de TMC et de 640 euros de taxe annuelle. Auxquels il faut ajouter 500 balles d’éco-malus en Wallonie, pour cause de 193g CO2/km. C’est à peine mieux en Flandre, avec une TMC de 1.600 euros, et 630 euros de taxe annuelle. Rien d’insurmontable direz-vous, mais ça reste assez dissuasif pour la clientèle « classe moyenne » à laquelle s’adresse un grand break familial relativement abordable. Bref, la Subaru Outback se voit attacher un gros boulet à la cheville dès qu’elle pose la roue sur notre territoire. Et c’est tellement dommage…

Presque parfaite

Car en dehors de ces considérations fiscalo-environnementale, la Subaru Outback est, l’air de rien, une voiture remarquable. D’abord, elle a cette particularité étrange : malgré un design qui, disons-le, ne casse pas trois pattes à un canard, elle réussit à avoir du charisme. Est-ce dû à sa garde au sol augmentée (rappelons que c’est Subaru qui a inventé le break tout-chemin, pas Volvo, ni Audi), à ses protections de carrosserie, à ses imposantes galeries de toit ? Mystère, mais c’est une voiture qui plait manifestement, et dont on s’approche chaque matin avec un sentiment de satisfaction. Voire de fierté.

C’est pareil pour le design intérieur. Ca n’invente rien de particulier, ça ne témoigne pas d’une recherche obsessionnelle du beau ou de l’original. Mais… Ca le fait. Par exemple, l’écran vertical, gimmick très en vogue dans le monde automobile actuel. Au mieux, ça laisse une impression de truc fashion un peu facile. Au pire, ça vire à la démonstration ostentatoire, comme dans une Tesla ou une Mercedes Classe S. Dans l’Outback, c’est parfaitement naturel, bien à sa place. Pourquoi ? Là encore, mystère. Quant à la technologie, « made in Japan » oblige, rien ne manque, évidemment. Le système multimédia est complet, connecté bien sûr, et le fonctionnement est assez intuitif.

Enfin, il y a les aides à la conduite. La liste de l’Outback est l’une des plus complètes du moment. Digne d’une allemande très haut de gamme. Ces aides sont toujours en éveil, et ce sera toujours trop sensible et intrusif aux goûts de certains. Mais là où Subaru se distingue de Volvo et de bien d’autres, c’est dans sa façon d’attirer votre attention. Quand l’Outback émet une alerte, c’est à la japonaise. Genre « Excuse-moi, respectueusement, mais tu as bien vu ce truc devant toi ? Oui ? OK, pardon d’avoir dérangé ». Très différent du « FAIS GAAAAAAAFFE !!! » que vous hurle certaines voitures. Et n’oublions pas les vastes places arrière et le grand coffre, qui font de ce break une familiale très agréable à vivre.

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Tranquille

Sur la route aussi, l’Outback est très agréable. Moyennant un prérequis : oublier une fois pour toute l’image sportive créée par la légendaire Impreza. Oui, Subaru sait faire dans la performance, mais là n’est pas son fonds de commerce. Rester sur cette image, c’est ouvrir la porte à la déception. Car le moteur sans turbo est plutôt placide, et la boîte CVT, par définition, n’aime pas du tout la conduite engagée. Abordée dans un état d’esprit tranquille, l’Outback est au contraire idéale. Le Boxer ronronne comme on aime de temps en temps, mais est surtout remarquable de discrétion au quotidien et sur autoroute.

Le confort d’amortissement est sans reproche, la tenue de route est de haut vol, le comportement est impeccablement sain, et bon, oui, la voiture penche un peu dans les virages. Et n’oublions pas : cette Subaru peut réellement s’aventurer en hors-piste, où sans être une Jeep Wrangler, elle sera loin d’être ridicule. Et avis aux campeurs ou propriétaires de chevaux : elle tire 2 tonnes. Mais bon, difficile de l’ignorer : entre le moteur Boxer, la transmission intégrale et la boîte CVT, difficile de consommer moins de 9l/100km en moyenne. C’est le prix de choix technique originaux, intéressants, et aussi fiables qu’un meuble en chêne.

Conclusion

Il suffirait d’une chose pour que cette auto réussisse le sans-faute : un système plug-in. Nous rêvons d’une Subaru hybride digne de ce nom…

Subaru Outback 2021 : fiche technique

Moteur : 4 cyl. boxer, essence, 2.498cc ; 169ch à 5.000-5.800 tr/min ; 252Nm à 3.800 tr/min.

Transmission : aux 4 roues.

Boîte : auto CVT.

L/l/h (mm) : 4.870/1.875/1.675

Poids à vide (kg) : 1.641

Volume du coffre maxi (l) : 1.822

Réservoir (l) : 63

0 à 100 km/h (sec.) : 10,2

Prix : 39.995 € TVAC

Puissance : 169 ch

V-max : 193 km/h

Conso. mixte : 8,6 l/100km

CO2 : 193 g/km

Qualités
  • Toujours aussi originale techniquement
  • Tenue de route irréprochable
  • Niveau de sécurité
  • Familiale très agréable
Défauts
  • Victime de la guerre au CO2
  • Fiscalement pénalisée
  • Conso élevée

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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