ESSAI Suzuki Celerio: la beauté, c'est surfait!

Oui, nous aussi nous nous sommes demandé à quel designer il fallait d'urgence casser les doigts quand nous l'avons vue pour la première fois ! Mais s'arrêter au physique serait aussi superficiel que regrettable, car bon sang, en voilà, une excellente petite auto!

Publié le 8 janvier 2015
Temps de lecture : 5 min

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Et courageuse, avec ça… Venir se lancer avec ce look sur le rude champ de bataille qu'est le segment A, où toutes les combattantes, fashion ou BCBG, jouent prioritairement la carte de l'esthétique, faut oser ! Cela-dit, la Celerio ne vient pas sans armes. Et quand les concurrentes découvriront ces armes, elles vont rire… jaune.

L'art de la solution

En découvrant la voiture, nous nous sommes aperçus que nous avions été un peu durs avec le designer. OK, il maîtrise moyennement le côté sex-appeal. Mais le design, ce n'est pas que l'art de séduire. C'est aussi (surtout ?) l'art de trouver des solutions à des problèmes pratiques. En l'occurrence, mettre plein de gens et plein de choses dans un tout petit espace. Et là, on dit “chapeau l'artiste !”. Car si toutes les voitures de la catégorie offrent un espace confortable aux occupants avant, très rares sont celles qui, comme cette Suzuki Celerio, sont capables d'en faire autant à l'arrière. Trois adultes peuvent effectivement s'y installer, avec un espace aux genoux que seules une ou deux concurrentes peuvent égaler. Ca se joue à une paire de centimètres mais une paire de centimètres, c'est la différence entre des genoux libres et des genoux enfoncés dans le dossier avant. Ensuite, même les concurrentes qui en offrent autant doivent s'incliner face à la Celerio dans les deux domaines suivants.

Primo, le dégagement à la tête. Grâce à la ligne de toit haute et droite de la Celerio, on s'installe facilement à bord et une fois installé, la tête ne touche ni ne frôle le plafond au moindre dos d'âne. Secundo, le coffre de la Celerio est clairement le plus grand de la catégorie : 254 litres, quand la norme est à quelque 180 litres. La Celerio remplace à la fois l'Alto et la Splash (pour le moment du moins car l'une et l'autre auront leurs propres héritières dans les deux ans à venir), mais elle pourrait aussi redonner le sourire aux orphelins de la Wagon R, qui retrouveront ici une voiture capable de ramener un lave-vaisselle de chez Krefel.

Soulignons aussi que le dessin de l'habitacle est très classique, une place pour chaque chose, chaque chose à sa place, et que la qualité de finition est dans la bonne moyenne du segment. Tout est donc parfait ? Faut voir… L'intention de Suzuki de proposer une voiture très rationnelle est limpide. Mais bon, on est tout de même en 2014 et on n'aurait pas craché sur des joujoux d'aujourd'hui, comme un système d'info-divertissement à écran tactile, ou ne serait-ce qu'un GPS intégré. Enfin bref, un peu plus que l'honnête ordinateur de bord fourni. Avant de s'engager avec la Celerio, il faut donc bien définir ses exigences. Si on cherche un habitacle coloré et du gadget de l'ère Smartphone, c'est pas ici. Si vous cherchez une voiture petite dehors et grande dedans, si vous ne retrouvez plus – et pour cause – ces qualités dans la nouvelle Twingo, alors les concessionnaires Suzuki vous attendent à bras ouverts!

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Légère et alerte

Depuis qu'on a découvert le S-Cross et qu'on fait peu à peu connaissance avec le très prochain Vitara, on sait ce qu'il se passe en ce moment chez Suzuki : les ingénieurs sont très en forme et sont en train de construire une nouvelle identité technique à la marque. Une Suzuki, ce sera désormais de la légèreté, des moteurs aux appétits d'oiseau et des châssis d'une efficacité insoupçonnée. La Celerio est déjà riche de cette identité. La balance n'affiche que 805 kilos (encore un record du segment pour la Suzuki), c'est dire si son petit 3 cylindres 1.0 essence de 68 chevaux a la vie facile pour l'emmener de par les routes. On regrette que les deux derniers rapports de la boîte manuelle 5 (une robotisée 5 rapports arrivera en avril) soient un peu long et rendent les côtes autoroutières parfois laborieuses, mais en même temps, ça participe aux remarquables 5l/100 à peu près de moyenne sur un parcours réellement mixte. En ville, où c'est surtout sur les trois premiers rapports qu'on envoie le bois, le moteur est plein de vie, même un peu rageur, et viser moins de 6 litres n'est pas irréaliste. Un petit moulin très recommandable.

Et pour finir en beauté, il y a le châssis. Le genre de châssis qu'on ne s'attend vraiment pas à trouver sur ce genre d'auto. On évitera de parler de châssis sportif, mais pardon, quelle rigueur ! La Celerio avale les virages rapides sans le moindre excès de roulis, sans signe anticipé de sous-virage, et sans qu'il ait fallu pour ça rendre les suspensions inconfortables. Si on tendait l'oreille en sortie de virage, on pourrait peut-être entendre la voiture dire “abracadabra”!

Conclusion 

La Celerio, c'est un peu comme si on trouvait un menu gastronomique dans une boîte à hamburger: c'est peu engageant à priori, mais bourré de bonnes surprises. Sincèrement, après 24 heures d'essai, on n'avait pas spécialement envie de quitter une voiture qui fait si bien son job!

+

Habitabilité, accès à bord, coffre

Poids

Consommations

Moteur volontaire

Comportement remarquablement sain

Garantie 5 ans

Look peu séduisant

Rapports 4 et 5 un peu longs

High-tech absente

La Celerio en quelques chiffres

Moteur : 3 cylindres essence, 998cc; 68ch à 6.000tr/min; 90Nm à 3.500tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 5 rapports

L/l/h (mm) : 3.600/1.600/1.540

Poids à vide (kg): 805

Volume du coffre (l) : 254 – 726

Réservoir (l) : 35

0 à 100 km/h (sec.) : 14

Prix : 9.990 € TVAC

Puissance : 68 ch

V-max : 155 km/h

Conso. mixte : 4,3l/100km

CO2 : 99 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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