On le sait : la mode n’est pas aux monospaces dont l’offre s’est réduite à peau de chagrin ces dernières années. La faute aux SUV qui tirent toujours plus la demande, même chez les familles nombreuses. Chez Volkswagen, le seul grand monospace qui a existé, le Sharan, a disparu du catalogue, faute d’une demande suffisante et c’est désormais le T7 qui le remplace, après que le Multivan T6 ait assuré l’intérim. Cela dit, le T7 n’a plus rien d’un utilitaire. Et pour cause : il est désormais basé sur la plate-forme MQB aussi utilisée par la Passat, ce qui fait de lui une voiture plus qu’un utilitaire.
Cela signifie aussi que le Multivan est désormais envisagé comme un modèle à part entière et plus comme une version luxueuse d’un utilitaire. L’engin est donc censé être plus soigné et, surtout, mieux équipé puisque la plate-forme permet d’adjoindre aux modèles tous les équipements ou les fonctionnalités d’une Passat. Volkswagen a en outre prévu deux carrosseries : une courte de 4,97 m et une longue de 5,17 m (obtenu avec l’allongement du porte-à-faux arrière) pour ceux qui ont besoin de davantage d’espace.
Forcément fonctionnel
L’habitacle du Multivan est bien présenté et l’ergonomie est celle d’une Golf et plus celle de l’utilitaire T6. Cette logique passe par une instrumentation numérique et un écran central qui aurait mérité d’être plus grand. Celui-ci concentre l’essentiel des fonctionnalités de bord. Ce qui fait probablement un peu trop, car il est nécessaire de passer par l’interface pour accéder à des fonctions de base, comme la climatisation (vitesse de ventilation, orientation des flux, recyclage, etc.). Des raccourcis sont présents sur la planche de bord (mode de conduite, climatiseur), mais ils ramènent vers les menus de l’interface.
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C’est handicapant, car cela nécessaire de nombreuses manipulations qui sont énervantes d’une part et, d’autre part, dangereuses puisque c’est autant de temps où les yeux du conducteur ne sont pas focalisés sur la route. En outre, la réactivité de l’écran est discutable, ce qui implique qu’il faut régulièrement s’y reprendre pour sélectionner l’une ou l’autre option. Peu mieux faire. L’interface intègre naturellement les protocoles Android Auto et Apple Car Play. Bonne nouvelle par contre, le volant utilise des boutons physiques et pas des commandes haptiques. Ce qui n’est pas le cas de la commande du volume de l’interface (radio, navigation, etc.). Pour le facelift ?
Côté fonctionnalité, le Multivan limite sa capacité à 6 ou 7 personnes (selon le choix) et non plus huit comme précédemment (T6). C’est le fait de sièges individuels qui restent lourds à manipuler (entre 23 kg et 29 kg), mais confortables pour les occupants. Ceux-ci sont montés sur coulisses et permettent une disposition en vis-à-vis, y compris en roulant. L’avantage du Multivan T7 est que pour extraire les sièges, il ne faut plus les faire coulisser jusqu’à un cran de sortie. Il suffit en effet de tirer sur la sangle ad hoc. Et c’est pareil pour les réemboiter : il suffit de les déposer sur les coulisses. Bien vu ! En option, un module central sert de rangement et de table de voyage via un ingénieux dispositif de déploiement.
Côté coffre, le choix de la version longue est évidemment immense puisque le volume en 5 ou 7 places passe d’une fourchette de 469-1.844 litres à 763-2.171 litres. Et tous sièges ôtés, les utilisateurs pourront profiter de 4.005 litres au lieu de 3.700 litres avec le Multivan court. Et comme l’ensemble est modulable à souhait, tout est possible. Le hayon est motorisé, tout comme les portes latérales coulissantes, actionnables via les poignées, les boutons intérieurs (près des portes et sur la planche de bord) ou la télécommande de verrouillage. Pratique pour tout le monde, parents comme enfants. Reste que les enfants regretteront de ne pas pouvoir ouvrir les vitres arrière. Des petites custodes sont optionnelles (924 euros avec les vitres teintées).
Hybride et rechargeable
Côté moteur, l’avancée est aussi là : le Multivan T7 est disponible avec une chaîne de traction hybride rechargeable, celle de l’ancienne Passat. La solution ne change pas avec la combinaison du 4 cylindres 1.4 TSI et d’un moteur électrique de 116 ch, ce qui produit une puissance combinée de développant une puissance totale de 218 ch. Sur le papier, c’est bien, mais le couple combiné atteint les 350 Nm, ce qui n’est pas non plus de trop lorsqu’on a 2,3 tonnes à déplacer.
Dans le plancher, à côté du réservoir, est logée une batterie d’une capacité de 10,4 kWh (13 kWh bruts). Elle est annoncée pour 48 km d’autonomie, mais c’est clairement optimiste. En effet, à l’usage, elle n’offre en réalité qu’entre 25 et 30 km au mieux, voire moins lorsqu’il fait froid. C’est peu et clairement pas assez pour ce type de véhicule, car rouler à l’électricité nécessite de recharger à la moindre occasion. Et il ne faut pas être pressé, car le chargeur embarqué est plafonné. Résultat : 3 h 40 min d’attente au maximum de 3,6 kW et 5 h sur une prise domestique (2,3 kW).
Agile
En route, le Multivan T7 n’a plus rien à voir avec le T6 (utilitaire). La position de conduite est parfaite (et l’espace à l’avance princier) et on perçoit tout de suite qu’on est au volant d’une voiture. Ce qui surprend, c’est le rayon de braquage particulièrement court autant que l’excellence de la direction (progressivité, centrage, rappel), même dans cette version longue. Cela garantit des manœuvres aisées, mais participe aussi à un comportement routier agile. Ce qui est aussi le fait de la suspension parfaitement calibrée entre maintien et progressivité : les mouvements de caisse sont bien maîtrisés et le confort est plutôt ouaté. Bravo. L’insonorisation est correcte, mais pas exceptionnelle. Pour un Multivan vendu à ce prix, on s’attendait en effet à ce que l’isolation aérodynamique (surtout le long du pare-brise) soit meilleure aux allures autoroutières.
Le Multivan PHEV propose plusieurs modes de conduite : électrique lorsque la batterie est évidemment chargée (mode par défaut dans ce cas de figure) ou, dans le cas inverse, en hybride. Ce dernier peut aussi être forcé, si par exemple le conducteur souhaitait conserver la charge de la batterie. On notera simplement que le mode hybride manque de progressivité et qu’il engendre des à-coups, car la gestion éprouve manifestement des difficultés à lisser le passage d’une source de puissance à l’autre. Il faut mettre ce trait de caractère sur l’âge de cette hybridation. Volkswagen est en effet occupé à passer à la deuxième… Côté consommations, il faut tabler sur 8,5 l/100 km en usage hybride tandis qu’en mode électrique, elle tourne autour des 30 kWh/100 km. L’autonomie sera naturellement fonction du nombre de recharges. Mais sur un long trajet, n’espérez pas dépasser les 550 km avec le petit réservoir de 45 litres.
Cher Multivan
Ce n’est pas un scoop : le Multivan a toujours été cher. Et cette version T7 ne déroge pas à cette « tradition ». Le prix d’attaque est de plus de 66.000 euros, budget auquel il faut ajouter les options, comme les portes ou le hayon électrique, l’accès mains libres, les vitres arrière teintées et les fenêtres coulissantes ou encore le module central avec les tablettes de voyage. De quoi amener facilement l’engin au-delà des 70.000 euros. Pas à la portée de toutes les familles…
Conclusion
Le Multivan T7 change de registre et se montre nettement plus agréable à conduire que le T6. Et bien que moins large et haut que le T6, l’habitabilité reste exemplaire, surtout dans la version longue qui n’ajoute que 20 cm. Ce qui nous intéressait, c’était de tester la version hybride rechargeable qui s’avère au final… nettement sous-dimensionnée par rapport au gabarit du véhicule. En effet, la batterie de 10,4 kWh (utiles) ne permettra au mieux qu’une autonomie de 30 km, ce qui s’avère trop faible. Il aurait fallu amender le dispositif, sans doute en portant la capacité de la pile à 15 ou 20 kWh. En coulisses, il se dit que Volkswagen a conscience de cette limite. Et qu’une mise à jour sera bientôt proposée avec, cette fois, l’hybridation de la dernière Golf et sa batterie de 19,7 kWh.
Volkswagen Multivan T7 1.4 eHybrid : spécifications
Moteur : essence, 4 cylindres turbo, 1.395 cm3, moteur électrique (119 ch), batterie rechargeable (13 kWh (10,6 kWh utiles), 218 ch et 350 Nm en puissance combinée
Transmission : aux roues avant
Boîte de vitesses : robotisée à double embrayage (DSG), 6 rapports
L/l/H (mm) : 5.170/ 1.940 / 1.900
Poids à vide (kg) : 2.300
Volume du compartiment à bagages (l) : 763 – 4.005
De 0 à 100 km/h (sec) : 11,6
Vitesse maximale (km/h) : 190 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 1,7
CO2 : 39 g/km
Prix : 66.100 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 53 euros ; Wallonie et Bruxelles : 867 euros
Taxe de roulage : Flandre : 148,39 euros ; Wallonie et Bruxelles : 285,38 euros
Écomalus Wallonie : 0 euro
- Volume utile immense
- Moteur TSI plutôt sobre
- Confort global : suspension, siège
- Possibilité d’équipement
- Hybridation sous-dimensionnée
- Vitesse de recharge limitée
- Insonorisation aérodynamique
- Interface peu réactive (au toucher)
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