Apparue il y a quatre et restylée voici deux ans, l’Arteon a jouté une version Shooting Brake à son catalogue ainsi qu’une version hybride rechargeable, suite logique de l’évolution de la gamme qui, bien évidemment, suit un principe de verdissement. Séductrice avec sa ligne sculpturale, l’Arteon n’en joue pas moins les résistantes au sein d’un secteur qui est largement dominé par les SUV et, en cela, c’est elle quelque part qui a repris la place de feue la Phaeton dans le segment des berlines puisque le remplacement de la limousine a été stoppé net à seulement quelques semaines de son lancement.
Techniquement, le pédigrée de l’Arteon est identique à celui de la Passat, que ce soit pour la plate-forme ou la palette de moteurs, les suspensions et le très riche équipement disponible. Qu’elle soit PHEV ou non, l’Arteon Shooting Brake conserve les mêmes dimensions que les autres versions de la gamme (4,86 m x 1,87 m x 1,44 m).
L’habitabilité ne change donc pas, ce qui signifie que l’espace est confortable à l’avant, mais un peu moins à l’arrière : il faut en effet se courber pour accéder aux places arrière tandis que le très imposant tunnel central ne permet l’installation d’un troisième passager que pour un court trajet. Cela dit, on saluera le travail des ingénieurs, car ils sont parvenus à parfaitement intégrer le pack de batterie, de sorte que le volume de coffre reste inchangé, à 565 litres. Et en rabattant la banquette, on peut accroître l’espace de changement jusqu’à 1.467 litres. Confortable, même si les formes du coffre ne sont pas des plus aisées à exploiter.
La finition est soignée, de même que les technologies embarquées qui, dès la version de base Élégance Business (62.125 € TVAC), propose une navigation et une connexion sans fil Apple Car Play/Android Auto, un accès mains libres ainsi que le hayon motorisé ou le climatiseur automatique 3 zones.
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Un PHEV qui va séduire les professionnels
Malgré son statut plus haut de gamme, l’Arteon 1.4 TSI eHybrid reprend à son compte la solution utilisée par les autres Volkswagen hybrides rechargeables, dont la Golf. Ce qui signifie qu’on a toujours à faire au 1.4 TSI qui développe ici 156 ch entre 5.000 et 6.000 tr/min et 250 Nm de 1.500 à 3.500 tr/min. On se demande toutefois pourquoi Volkswagen utilise toujours ce moteur qui, malgré les mises à jour régulières, commence à dater, surtout depuis que la marque a développé l’excellent 1.5 TSI à désactivation de cylindres. Selon les ingénieurs, c’est justement dans sa simplicité que se trouve tout l’intérêt de cette mécanique, car elle lui permet d’accepter les contraintes et les fonctionnements en alternance inhérents à une hybridation.
Le quatre cylindres fonctionne de concert avec un moteur électrique de 115 ch et qui est directement intégré dans la boîte DSG6. Celui-ci est alimenté par une batterie d’une capacité totale de 13 kWh (10,4 kWh utiles). Cette réserve d’énergie se recharge sur une prise ou un wallbox en environ 4 heures, car le chargeur embarqué n’accepte pas plus de 3,6 kW de puissance, ce qui est un peu dommage lorsqu’on est pressé. Au total, ce sont 218 ch et 400 Nm qui sont disponibles pour offrir un niveau de performance intéressé à cet élégant break (7,8 s et 222 km/h en pointe).
Une consommation basse, voire nulle
Mais l’intérêt évident de cette Arteon eHybrid, c’est bien évidemment sa consommation qui est annoncée officiellement à 1,2 l/100 km (26 g/km de CO2). Ce qu’il faut savoir, c’est que la technologie hybride rechargeable est encore intéressante pendant quelques moins d’un point de vue fiscal. Jusqu’au 1er juillet 2023, le professionnel peut encore bénéficier d’une déductibilité à 100%. Alléchant, même s’il est vrai que, dès le 1er janvier 2023, la déductibilité des frais de carburant fossile sera plafonnée à 50% – mais pas l’électricité qui sera toujours déductible à 100%.
En pratique, l’Arteon eHybrid consomme toujours peu, même lorsqu’elle ne fonctionne qu’à l’essence. Selon nos relevés, la batterie permet d’effectuer environ 50 km sur le mode totalement électrique (Volkswagen en annonce 60) sur un parcours mixte ville/routes. Une utilisation sur autoroute amputera toutefois le rayon d’action de 10 à 15 km en fonction du style de conduite. En mode hybride – si on démarre avec une batterie chargée –, la consommation pourra être limitée entre 5,3 et 5,4 l/100 km, mais à condition de rouler en bon père de famille.
Lorsque la batterie est presque vide (il reste alors 1 kWh utilisé pour le système hybride qui fonctionne alors comme un dispositif autorechargeable), il faudra alors tabler sur une demande en carburant qui se stabilisera autour des 6,3 l/100 km, ce qui reste clairement très raisonnable pour une voiture de près 1.900 kg. À noter que sur le mode hybride (aussi valable pour l’électrique), le conducteur peut disposer d’une régénération plus puissante en basculant le levier de vitesse sur le mode manuel ou en le reculant sur la position « B » (qui équivaut à la Sport sur les autres motorisations).
L’avantage de cette version eHybrid est donc bien confirmé avec une consommation qui peut naturellement être nulle si on effectue que de courts trajets et que l’on recharge systématiquement. Comme déjà exprimé, on aurait toutefois apprécié une vitesse de recharge plus rapide. Quatre heures, cela reste long. Un chargeur de 7,4 kW aurait permis de réduire le temps d’attente à 2 heures. Et oubliez par ailleurs la fonction de recharge sur le moteur thermique qui fera grimper la consommation à plus de 12 l/100 km. À proscrire, car c’est totalement contre-productif.
Du confort, mais peu de dynamisme
L’Arteon eHybrid est un modèle de confort, mais pas particulièrement de dynamisme. Il suffit pour s’en convaincre d’utiliser le mode GTE qui libère toute la puissance thermique et électrique pour des performances maximales. Ce genre d’utilisation semble contre nature et laisse transpirer des remontées de couple à travers la direction ainsi qu’un train avant qui perd facilement pied. Une tare ? Pas vraiment, car la clientèle de l’Arteon n’en aura cure.
Facturée 62.150 euros dans sa version de base, l’Arteon n’est pas donnée, mais la concurrence non plus puisqu’il faut grosso modo le même budget pour une 508 1.6 Hybrid 225 e-EAT8 (dans sa version GT toutefois, mieux équipée). Cela dit, s’agissant d’un véhicule prioritairement dédié aux professionnels, de telles différences de prix sont totalement effacées par l’aspect déductif.
Conclusion
À l’heure actuelle, l’Arteon 1.4 TSI eHybrid représente certainement la meilleure offre du catalogue, spécialement pour les professionnels qui peuvent, pendant quelques mois encore (1er juillet 2023) bénéficier d’une déductibilité à 100%. Outre une ligne qui ne laissera personne indifférent, le modèle fait en outre valoir son confort et sa technologie embarquée autant que les promesses de la chaîne hybride qui ne sont pas vaines : la consommation reste réellement basse en toutes circonstances.
Volkswagen Arteon Shooting Brake 1.4 TSI eHybrid : spécifications
Moteur : 1.4 litre, 1395 cm3, 218 ch et 400 Nm en mode combiné
Transmission : aux roues AV
Boîte de vitesses : robotisée, 6 rapports
L/l/H (mm) : 4.867 / 1.871 / 1.444
Poids à vide (kg) : 1.850
Volume du compartiment à bagages (l) : de 565 à 1.467
De 0 à 100 km/h (sec) : 7,8
Vitesse maximale (km/h) : 222 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 1,2
CO2 : 26 g/km (roues de base)
Prix : 62.150 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 50,38 € ; Wallonie et Bruxelles : 1.239 €
Taxe de roulage : Flandre : 130,47 € ; Wallonie et Bruxelles 248,95 €
Écomalus Wallonie : –
- Autonomie en électrique
- Consommation de carburant contenue
- Ligne et confort
- Habitabilité limitée
- Moteur 1.4 manquant de ressources
- Chargeur limité à 3,6 kW
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