ESSAI VW T-Roc: allez-vous « troquer » votre Golf!?

La mode du SUV écrase tout sur son passage. A tel point que cette VW semble être la Golf du « 3e millénaire ». De quoi faire trembler la référence !?

Publié le 13 octobre 2017
Temps de lecture : 10 min

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La Golf a très vite supplanté la bonne vieille Coccinelle. Logique, son concept était infiniment plus malin. Le T-Roc remplacera-t-il la Golf ? Non, évidemment. En tout cas pas tout de suite ! Mais il pourrait bien, à terme, la reléguer au rang de relique du siècle passé…

La demande pour les SUV compacts est en effet tellement forte que VW ne pouvait plus se contenter du Tiguan pour répondre à celle-ci. Mais la marque allemande a jugé que le trou dans la gamme entre le futur petit T-Cross (basé sur la nouvelle Polo, comme la Seat Arona) et le Tiguan serait trop grand : il fallait aussi proposer un SUV de la taille d’une Golf. C’est ce rôle que joue le T-Roc dans la gamme. Du coup, attention danger pour la Golf : cette nouveauté vient, encore bien plus que le Tiguan, jouer dans sa cour!

Et pour mieux faire remarquer les rides de « sa majesté », le T-Roc apparaît comme incroyablement osé esthétiquement (pour une Volkswagen s’entend, on est d’accord) ! L’arrière de type coupé, la peinture bicolore, les traits limite agressifs, les détails d’une modernité sans faille… Le T-Roc voudrait faire passer la Golf pour une vieille aristocrate « fin de race » qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! Mais en même temps, il ne verse absolument pas dans la vulgarité ou dans le jeunisme : les designers ont visé juste et les regards des automobilistes lisboètes croisés durant ce premier essai ne trompent pas : le T-Roc se remarque et semble plaire. En tout cas, personnellement je le trouve très réussi!

Economies ? Oui mais…

L’habitacle est un peu moins osé mais très moderne malgré tout. On a clairement le sentiment de voyager dans une voiture du 21e siècle, quand l’ambiance à bord d’une Golf n’a pas beaucoup évolué depuis les années 90. Ce n’est pas une critique : ce sont les clients traditionnels (pour ne pas écrire traditionnalistes) de la Golf qui veulent ça.

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Le meuble de bord et les habillages du T-Roc sont donc nettement plus « funs », même si VW n’a pas été aussi loin que dans sa nouvelle Polo en la matière. Il ne faut quand même pas brusquer les habitués de la marque dans tous les compartiments du jeu ! Je trouve en tout cas le compromis bien dosé.

Par contre, une autre chose m’a étonné (pour ne pas écrire déçu car ce n’est pas le cas : lisez ce qui suit). Je veux parler de la qualité de certains matériaux. On marche sur la tête : alors que c’est VW qui a imposé la qualité perçue que l’on connaît aujourd’hui à peu près partout dans le segment des petites familiales, le T-Roc s’affranchit, lui, de cette « obligation » de plastiques moussés et autres matières visuellement « nobles ». Le meuble de bord est dur comme du bois et la commande d’ouverture de la boîte à gants semble avoir été empruntée à une marque low-cost. Shocking !? Ben non !

Je suis même persuadé que ces économies (pas si anodines que cela) vont devenir la norme d’ici-peu, en tout cas dans cette catégorie. J’ai toujours trouvé ridicule de devoir absolument mettre des matériaux luxueux dans une petite familiale. OK, quand on voit certaines concurrentes (françaises notamment) de la Golf dans les années 80 et 90, il ne fait aucun doute que cette « qualité perçue » imposée par VW a eu du bon. Mais après, on est allé trop loin. Encore l’autre jour, au Salon de Francfort, j’ai souri en voyant mes confrères tâter les tableaux de bord, comme si les futurs utilisateurs des nouveautés présentées ce jour-là allaient passer leur temps à tripoter leurs plastiques en conduisant. Un cuir agréable pour le volant et le pommeau de vitesses, oui. Une matière « moussée » partout ailleurs… Bof, pas indispensable. Lourd, cher, difficile à recycler… Bref, plus vraiment dans l’air du temps, alors que les familles veulent en avoir pour leur argent et préfèrent avoir un moteur un peu plus « efficient » ou l’une ou l’autre prise USB en plus, plutôt qu’un habitacle fini comme celui d’une Mercedes Classe S !

Donc, là encore, je dis « bien joué VW ». Vous verrez, les autres suivront, comme souvent…

Petite déception ? Même pas !

Là où j’espère que les autres constructeurs de SUV ne suivront pas le modèle allemand par contre, c’est en matière d’habitabilité arrière. Clairement, il y a moins d’espace pour les jambes des passagers que dans une Golf. C’est un fait : si le conducteur mesure 1,90 mètre, son jumeau assis derrière lui aura les genoux dans le dossier. Un peu décevant. Par contre, vu la ligne extérieure, je m’attendais à avoir la tête dans le toit (je mesure 1,90 mètre, vous l’aurez compris !) mais ce n’est pas le cas du tout. Ouf !

N’empêche : vu que le T-Roc est aussi encombrant qu’une Golf et qu’il est plus haut (donc plus facile à « moduler »), je n’ai pas compris tout de suite pourquoi il était moins habitable. Et puis, j’ai ouvert le coffre et vérifié la fiche technique. 445 litres contre… 380 pour celui d’une Golf ! Ne cherchez pas plus loin l’explication du léger moins en termes d’espace aux jambes : VW a fait le choix d’un grand coffre plutôt que celui du transport pour basketteurs. Et là aussi, je dis bien joué ! Car il est quand même rare que quatre membres d’une même famille mesurent 1,90 mètre ou plus. On peut en caser trois facilement, ce n’est déjà pas mal ! Et il y a peu de risques que la « petite dernière » soit aussi longiligne que son (très) grand-frère. Par contre, il y a des chances que, comme maman (ouh le vilain sexiste !), elle veuille emmener plus de vêtements en vacances ou en week-end. Et là, VW vise juste, en offrant assez d’espace habitable pour une famille « normale » de quatre personnes, mais avec le coffre qui va « avec ». Mais soyez quand même conscients du fait que si vous avez trois géants dans la famille, c’est maman (ou papa) qui va devoir s’asseoir derrière le conducteur (ou la conductrice, j’essaye de me rattraper…).

Aides sur mesure

Je ne vous ai pas encore parlé des aides à la conduite. D’abord parce que ce chapitre ne me passionne pas, ensuite parce que de toute façon les voitures modernes ont à peu près toutes les mêmes équipements en la matière, et enfin parce que, au moment d’écrire ces lignes, je ne connais pas encore toutes les définitions de série. Mais bon, apparemment le T-Roc ne manquera de rien. Et, cerise sur le gâteau, il est possible de personnaliser automatiquement ces aides à la conduite en fonction du conducteur (la voiture détectant la clé utilisée). Une bonne nouvelle. Pour moi, vous déconnecterez tous vos gadgets, ça m’évitera de m’endormir, merci !

Cela dit, je n’ai pas eu le temps (ni l’aide d’un informaticien diplômé…) pour voir s’il y a effectivement moyen de débrancher tous ces systèmes. Mais re-cela dit, ils ne sont clairement pas intrusifs puisque je n’ai détecté aucune intervention inutile durant cet essai de quelques heures. Ne souriez pas, c’est quasiment une première depuis des années, et beaucoup de constructeurs devraient en prendre de la graine ! Donc soit VW ment en disant que ces empêcheurs de se crasher en paix sont bel et bien présents… soit ils sont bien calibrés. Je plaisante bien sûr : c’est la seconde solution qui est la bonne!

Du pur VW…

C’est au – traditionnel – dernier chapitre que le T-Roc apparaît le plus clairement comme un enfant de Volkswagen. Je veux bien sûr parler des sensations de conduite. Le dossier de presse évoque une direction « progressive » héritée de la Golf GTI. Oui, c’est vrai, elle est bien cette direction. On sent bien ce qu’on fait, c’est précis… Rien à redire.

En clair, elle manque de « fun » mais  pardonne beaucoup : trajectoire incertaine, petite hésitation ? Elle permet de corriger sans stress. Comme une bonne direction VW, quoi!

Quant à l’équilibre châssis, plus VW que ça, tu meurs ! Le léger sous-virage en entrée de courbe diminue assez vite en cas de lever de pied de l’accélérateur… sans toutefois que ce dernier ne fasse dériver le train arrière, toujours aussi scotché au bitume. Du pur VW, rassurant et sain, à défaut d’être fun et super-efficace. Vu la gueule de l’engin et ses aspects très modernes, j’avais rêvé d’un truc un peu plus comique derrière le volant. Mais ce n’est pas encore pour cette fois. Pourtant, avec les ESP modernes, il est possible d’offrir davantage de plaisir sans aucun danger. Que du contraire, même, car un train arrière plus « vivant » permet de se rendre compte plus rapidement qu’on va peut-être un peu vite. Mais VW a toujours voulu rassurer le bon peuple, en tout cas depuis la première Golf. Sans doute histoire de faire oublier les travers de la Coccinelle. On pouvait donc espérer que le T-Roc essaye, a contrario, de faire oublier la sagesse légendaire de la Golf. Mais non…

Ah oui, dernière précision : le seul modèle proposé lors de cet essai en avant-première était un 2.0 TSI 190ch forcément 4 Motion. Peut-être que le 1.0 TSI 115ch de base (21.500 euros TVAC) à roues avant motrices saura rendre le T-Roc plus joueur ? On peut toujours rêver…

Dans un premier temps, ce seront les deux seules motorisations essence proposées, en plus du diesel 2.0 TDI 150ch.

Et puis, j’ai failli oublier : l’insonorisation est très bonne, le confort aussi convaincant que celui d’une Golf, ça freine très bien et la boîte DSG qui équipait ma voiture d’essai est toujours un régal. Surtout avec ce 2 litres TSI aussi souple que puissant.

Conclusion

Le T-Roc a bien des atouts pour devenir la « Golf » du 3e millénaire. La concurrence incroyablement forte sur le segment des SUV compacts ne lui permettra évidemment pas de viser les records de son aînée mais il devrait se tailler une belle part du gâteau. La concurrence est prévenue : elle va devoir bosser pour résister!

+

Enfin une révolution esthétique chez VW

Habitacle moderne et agréable à vivre

Confort

Mécanique modernes

Grand coffre

Moteur 2.0 TSI & boîte DSG agréables

Prix apparemment alléchants

Habitabilité arrière

Quelques plastiques bas de gamme

Comportement routier trop sage

Le T-Roc 2.0 TSI 190 4Motion en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo, essence, 1.984cc, 190ch à 6.000tr/min, 320Nm de 1.500 à 4.180 tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : DSG 7 rapports.

L/l/h (mm) : 4.234/1.819/1.573

Poids à vide (kg) : 1.495

Volume du coffre (l) : 445 – 1.290

Réservoir (l) : 55

0 à 100 km/h (sec.) : 7,2

Prix : 32.140 € TVAC

Puissance : 190 ch

V-max : 216 km/h

Conso mixte : 6,7 l/100km

CO2 : 152 g/km

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Par Stéphane Lémeret Éditeur

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