Mais rassurés de quoi ? Disons qu’avec la nouvelle Focus en général, quelque chose s’est passé. Tout en restant une référence de son segment en matière de comportement, elle a un peu perdu de cette saveur particulière qui la distinguait des autres compactes. On se doutait bien que la ST n’allait pas suivre cette voie, mais nous nous demandions tout de même si, parce que c’est dans l’air du temps, ne serait pas fait le choix de réglages strictement efficaces ne laissant pas de place au jeu. Eh bien non ! Voilà en quoi nous sommes rassurés…
Le choix
Commençons par faire les présentations. La nouvelle Focus ST sera lancée cet été en plusieurs versions, comme d’habitude : 5 portes ou break, essence ou diesel. Le bloc essence n’est plus un 2 litres, mais un 2,3 litres. Les plus perspicaces auront reconnu le moteur ayant largement fait ses preuves sportives sous le capot de la dernière Focus RS en date, et qui constitue l’entrée de gamme de la Mustang. Pour la nouvelle ST, il a été “dégonflé” à 280 chevaux, ce qui est 30 de mieux que la précédente ST. Le couple est de 420 Nm, soit 60 Nm de gain.
Pour la version diesel, la progression est moins spectaculaire : toujours un 2 litres, toujours 400 Nm, tandis que la puissance passe de 185 à 190 chevaux. Les moteurs sont associés en série à une boîte manuelle 6 rapports, dont la commande présente une course raccourcie, délicieusement sportive. Une boîte auto 7 est disponible avec le 2.3 essence, mais la ST est bien plus fun avec une manuelle, d’autant que la voiture est équipée d’un système « Rev Matching », qui donne automatiquement un petit coup de gaz pour des rétrogradages efficaces, et d’un système « Fast Shift » permettant de passer les rapports supérieurs sans lâcher l’accélérateur.
Différentiel piloté
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Nous n’allons pas vous détailler tous les raffinements du châssis, mais il y a des nouveautés à souligner. D’abord, la Focus ST est pour la première fois équipée de suspensions pilotées (en série sur 5 portes), et d’un sélecteur de mode de conduite. Ces modes influencent suspensions, direction, réponse de l’accélérateur et système de précharge des freins. Dernière nouveauté majeure : le train avant de la ST essence est équipé d’un différentiel à glissement limité piloté, enrichi de la vectorisation de couple. Un diff’ réellement mécanique, géré par l’électronique, à ne pas confondre avec un pseudo différentiel agissant sur les freins. L’avantage du différentiel piloté par rapport au différentiel purement mécanique est de pouvoir anticiper et prévenir la perte de motricité, plutôt que d’y réagir quand elle est là.
Top secret
Pour vous dire la vérité, non, Ford n’a pas eu la cruauté de nous inviter à découvrir la ST sans nous en confier le volant. Mais nous n’avons pas le droit de parler des impressions de conduite avant le 1er juillet (rendez-vous dans notre numéro d’été), et nous allons donc vous dire ce que nous avons ressenti en tant que passager, pendant qu’un des metteurs au point de la voiture, qui connait parfaitement la machine et le moindre gravier du circuit, cravachait comme un dingue.
Ce que nous avons vu, c’est d’abord que le moteur 2.3, même dégonflé, a toujours cette générosité qu’on lui connait. Il envoie du lourd, et il chante merveilleusement bien. Nous avons vu que le train avant de la voiture refuse de lâcher prise, que ses limites sont très lointaines. Et à la façon dont le pilote travaillait sur la direction, nous comprenons que la ST est non seulement très prévisible à l’approche des limites, mais qu’elle le reste en plus au-delà. Nous avons senti que le différentiel élimine avec une efficacité bluffante tout début de sous-virage, et enfin nous avons vu que la Focus ST adore envoyer danser son train arrière si on sait comment la provoquer. Une vraie sportive passionnante, et jamais caricaturale. Car en plus de cela, d’un mode de conduite à l’autre, elle gagne en précision et en efficacité, sans jamais se transformer en bout de bois. Du grand Ford !
Conclusion
La Focus s’est assagie, mais cette première déclinaison sportive est au contraire plus excitante que sa devancière. A se demander si une éventuelle RS est vraiment nécessaire. Bon, nécessaire sans doute pas, mais bienvenue, assurément !
La Focus ST en quelques chiffres
Moteur : 4 cylindres turbo, essence, 2.261cc ; 280ch à 5.500tr/min ; 420Nm de 3.000 à 4.000tr/min.
Transmission : aux roues avant.
Boîte : manuelle 6 rapports.
L/l/h (mm) : 4.388/1.825/1.458
Poids à vide (kg) : 1.508
Volume du coffre (l) : 375 – 1.354
Réservoir (l) : 52
0 à 100 km/h (sec.) : 5,7
Prix : 37.185€ TVAC
V-max : 250 km/h
Conso. mixte : 7,9 l/100km
CO2 : 179 g/km
Autre motorisation
ST 2.0 EcoBlue : 190ch ; 4,8l/100km ; 220km/h ; 35.585€ TVAC.
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