En ce qui concerne les modes de propulsion alternatifs, le monde à tendance à ne retenir que le nom de Toyota. Pourtant, le constructeur coréen dame souvent le pion du Japonais. En effet, c’est il y a 5 ans, avant l’arrivée de la Toyota Mirai, que Hyundai avait été le premier à commercialiser un véhicule à pile à combustible, autrement dit une voiture à hydrogène. Cette fois donc, le nouveau SUV Hyundai n’est plus un véhicule existant modifié, mais un véhicule conçu d’entrée pour rouler à l’hydrogène, et rien qu’à l’hydrogène. Cela signifie qu’il évite quelques sacrifices impliqués par une adaptation, dont un plutôt crucial : le sacrifice de l’autonomie.
Piqûre de rappel
Comme on ne parle pas souvent de l’hydrogène, il est peut-être utile de rappeler son principe. Une voiture “à hydrogène” est en fait une voiture électrique. La différence est qu’elle ne tire pas son jus d’un gros pack de batteries, mais de sa pile à combustible qui, par un procédé chimique évolué, combine l’hydrogène contenu dans les réservoirs et l’oxygène de l’air pour obtenir de l’électricité et ne rejeter que de la vapeur d’eau. Et voilà l’atout essentiel du système. Malgré les énormes progrès enregistrés ces derniers mois par l’autonomie des batteries, celle-ci reste encore insuffisante pour convaincre tous les conducteurs. Mais surtout, le problème du temps de charge demeure. Même 30 minutes de recharge rapide à 80% est toujours rédhibitoire pour beaucoup, et ne parlons pas des nombreuses heures en recharge normale. Avec l’hydrogène, on n’a pas ce problème puisque faire le plein des réservoirs ne dure pas plus de 5 minutes, et on est reparti pour un tour.
Pas de sacrifices
Un tour de combien ? Comme pour une voiture thermique, tout dépend de la taille du réservoir. Dans le cas du Nexo, qui dispose de trois réservoirs (deux sous la banquette arrière, un sous le plancher de coffre) de 52,2 litres chacun, ce tour est de facilement 600 km dans la vraie vie. Et, c’est peut-être un détail, mais le dernier avantage d’une voiture conçue autour de ses réservoirs et que ceux-ci n’empiètent ni sur l’habitabilité, ni sur le volume du coffre, qui est ici de 461 litres. Peut-être pas un record pour un SUV de 4,67 mètres de long, mais on peut tout de même parler d’un vrai SUV familial.
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Choix économique ?
Soyons clairs, non, opter pour une voiture à hydrogène n’est pas un choix guidé par le sens de l’économie. D’abord parce que la technologie coûte cher, et que même si Hyundai équipe le Nexo d’absolument tout pour garantir un confort cossu haut de gamme et l’appétit du public pour les gadgets high-tech, la facture de 74.999€ est dure à avaler. Et sachez qu’à ce prix-là, chaque voiture est encore vendue largement à perte. Ensuite parce que l’hydrogène coûte 8 à 10 euros le kilo, qu’un kilo permet de parcourir 100 km et que le Nexo en contient donc à peu près 60. Rien d’excessif, mais n’allez pas croire à l’aubaine absolue. En clair, l’hydrogène est donc un choix purement écoresponsable, guidé par l’envie d’être de ceux qui font avancer les choses.
Recommandable
Sur la route, le Hyundai Nexo nous a convaincus. En bon véhicule électrique qu’il est, il évolue dans un silence à peine troublé par le sifflement caractéristique de la pile à combustible, et offre des accélérations aussi vives que les électriques à batterie. Et la bonne surprise concerne le comportement routier, en virages rapides par exemple, qui a dépassé nos espérances. Mais bien sûr, le Nexo est plutôt typé confort et voyager à son bord est très agréable. En fait, nous ne lui avons trouvé qu’un seul défaut : sa console centrale. Primo, elle est bardée de boutons, à contre-courant de la tendance “tout par l’écran tactile”. Cette dernière tendance ne nous plait pas vraiment mais ici, on est dans l’excès inverse. Et surtout, l’inclinaison de cette console et la couleur de son plastique font qu’elle est très sensible à la luminosité extérieure, si bien qu’à part la nuit, difficile de déchiffrer les boutons. Ca, c’est vraiment gênant.
Le vrai problème
Vous l’avez deviné, le vrai problème de la voiture à hydrogène, c’est savoir où faire le plein. A ce jour, il n’y a en Belgique qu’une seule station accessible au public, sur la Chaussée de Louvain à Zaventem. Une station DATS24 (groupe Colruyt) devrait être équipée à Hal, en périphérie bruxelloise, courant septembre, et une troisième est annoncée avant la fin de l’année dans la région d’Anvers. A moins de vivre près d’une de ces stations ou de passer régulièrement à proximité, une voiture à hydrogène est donc inutilisable en Belgique. Notez que pour palier à cela, Hyundai propose aux acheteurs de Nexo de bénéficier gratuitement de 20 jours de prêt d’une voiture classique, pour les déplacements à l’étranger par exemple.
Conclusion
Le Hyundai Nexo prouve à nouveau que la voiture électrique à hydrogène est prête, qu’elle est convaincante, et surtout qu’elle est une réelle alternative aux carburants fossiles. Y’a plus qu’à attendre la floraison des pompes…
Le Nexo en quelques chiffres
Moteur : électrique ; 163ch ; 395Nm
Transmission : aux roues avant
Boîte : rapport unique
L/l/h (mm) : 4.670/1.860/1.630
Poids à vide (kg) : +/- 1.814
Volume du coffre (l) : 461 – 1.466
Réservoirs (l) : 156,6
0 à 100 km/h (sec.) : 9,7
Prix : 74.999€ TVAC
Puissance : 163 ch
V-max : 179 km/h
Autonomie WLTP : 667 km
CO2 : 0 g/km
- Avantages de l'électrique et du fossile réunis
- Confort général
- Facilité d'usage
- Réelle alternative sans les sacrifices
- Tarif élevé
- Réseau de ravitaillement inexistant
- Console souvent illisible
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