Durant la présentation, Porsche a diffusé une vidéo expliquant que comme l’érosion donne sa forme au galet, l’action de la passion, du sport, de la vitesse, de la puissance, de ceci et de cela finit par donner la forme idéale à une automobile. Et ce serait celle de la 911. Ben tiens ! Longtemps, cette forme idéale a été un handicap pour Porsche, qui ne savait comment s’en défaire. Aujourd’hui, le handicap est devenu force. Des 718 à la Panamera, en passant par le Macan, tout est en effet une réinterprétation brillante de ces formes idéales. C’est aussi le cas du Cayenne mais en voyant le coupé, on a l’impression que deux jours après son lancement, un designer a dit : “Mais attends… si je faisais plutôt comme ça, et un peu plus plongeant ici…”. Et ses collègues de se frapper le front en lâchant : “Sheisse, c’est ce qu’on devait faire depuis le début !”. Sous cette forme, le Cayenne est infiniment plus sexy, il dégage plus de sportivité que le Cayenne classique, et il parvient à séduire les plus sceptiques (nous) sur le sujet du SUV coupé. Le fait de passer, durant les essais, à côté de quelques BMW X6 et Mercedes GLE Coupé nous a d’ailleurs rappelé que ce n’était pas gagné ! Voici donc une première règle confirmée par l’exception Porsche…
Pratique
Autre raison pour laquelle le Cayenne Coupé pourrait être le seul Cayenne : il ne perd rien en termes de praticité, ou si peu. La partie avant de l’habitacle est rigoureusement identique. Aux places arrière, l’espace aux jambes est pratiquement le même, et le dégagement à la tête ne pose aucun problème, puisque la plongée du toit est compensée par une assise de banquette abaissée de 3 cm. Reste le coffre. Oui, le volume sous tablette perd une cinquantaine de litres. Mais 625 litres est un volume déjà très “familial”. En volume maxi évidemment, la différence est plus marquée : 1.540 litres contre près de 1.700 pour le Cayenne classique. En même temps, on imagine qu’assez peu de Cayenne sont utilisés comme vans de déménagement. Bref, sur le plan pratique, il n’est pas une case du Cayenne que le Cayenne Coupé ne coche.
Y a ceux qui savent…
Enfin, sur le plan technique aussi, le Cayenne Coupé est exactement comme son frangin. Le choix de moteurs – uniquement essence – est le même : V6 3.0 turbo 340ch, V6 2.9 bi-turbo 440ch (Cayenne S) et V8 4.0 bi-turbo 550ch (Cayenne Turbo), tous associés à la boîte Tiptronic S 8 rapports et à la transmission intégrale permanente.
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Nous avons essayé la version S et la version Turbo et là encore, le Cayenne Coupé ne fait rien de moins que le Cayenne. Parce qu’un rien plus lourd (de l’ordre de 20 kilos à version égale), le Coupé cède quelques dixièmes de secondes ci et là. Mais grâce à la voie arrière élargie, et parce que le centre de gravité est un peu plus proche du sol, le comportement est un rien plus engageant encore.
Le Cayenne Coupé Turbo est terriblement impressionnant par ses accélérations, par ses relances, et par le couple d’options quatre roues directrices + différentiel arrière à vectorisation de couple, grâce auquel le train arrière accentue perceptiblement la trajectoire en virages. Pourtant, nous avons de loin préféré le Cayenne S, dont la puissance inférieure est compensée par 150 kilos de moins, ce qui rend le train avant encore plus sûr de ses appuis. Notre S n’avait “que” les suspensions pilotées, pas de roues arrière directrices, pas de vectorisation de couple. Et dans cette configuration presque basique, son efficacité n’avait rien à envier à celle du Turbo. Dans les montagnes autrichiennes où avaient lieu les essais, en passant d’un virage à l’autre, en nous élançant dans les lignes droite pour mieux mettre les freins à l’épreuve avant le virage suivant, en jouissant d’une direction calibrée aux petits oignons, nous avons oublié que nous étions au volant d’un SUV. Pour nous, c’est le plus beau compliment qu’on puisse faire à un SUV aux prétentions sportives. Lisez l’essai du Jeep Grand Cherokee Trackhawk figurant aussi dans ce numéro, vous verrez que nous ne sommes pourtant pas portés sur l’indulgence…
Conclusion
Si nous trouvons qu’il y a un Cayenne de trop chez Porsche, c’est juste que cette nouvelle version Coupé coche toutes les bonnes cases de la version “classique”, et quelques-unes en bonus. A part les quelque 10.000 euros de supplément, difficile donc de trouver une bonne raison de ne pas choisir le coupé plutôt que le classique !
Le Cayenne Coupé S en quelques chiffres
Moteur : V6 bi-turbo, essence, 2.894cc ; 440ch de 5.700 à 6.600tr/min ; 550Nm de 1.800 à 5.500tr/min.
Transmission : aux 4 roues.
Boîte : auto 8 rapports.
L/l/h (mm) : 4.931/1.983/1.676
Poids à vide (kg) : 2.050
Volume du coffre (l) : 625 – 1.540
Réservoir (l) : 75
0 à 100 km/h (sec.) : 5
Prix : 103.300€ TVAC
V-max : 263 km/h
Conso. mixte : 9,4 l/100km
CO2 : 216 g/km
Autres motorisations
Cayenne Coupé : 340ch ; 9,4l/100km ; 243km/h ; 87.080€ TVAC.
Cayenne Coupé Turbo : 550ch ; 11,4l/100km ; 286km/h ; 150.900€ TVAC.
- Le Cayenne en plus sexy
- Côtés pratiques préservés/suffisants
- Comportement un peu plus engageant
- Le plus chouette n'est pas le plus cher
- Quelque 10.000€ de plus que Cayenne classique
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