ESSAI Porsche Taycan : L’électrochoc !

La Porsche Taycan est l’événement de la rentrée. D’abord parce que c’est une nouvelle Porsche, ensuite parce qu’elle est électrique. Premier essai et fameuse décharge… d’adrénaline !

9 / 10
Publié le 4 septembre 2019
Temps de lecture : 7 min

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C’est en Allemagne, sur la piste d’essai de l’ADAC à Grevenbroich, près de Düsseldorf, que nous avons pu faire quelques kilomètres à bord de cette nouvelle Porsche électrique, la Taycan. D’emblée, l’allure est impressionnante et rien qu’à la regarder, elle dégage de l’énergie. La machine en impose par ses dimensions : 4,95 mètres de long, 1,98 de large mais seulement 1,38 de haut. Une voiture trapue, bien campée sur ses roues… Un croisement entre une Panamera et une 911 ! C’est une quatre portes, quatre places, plutôt spacieuse, et vu qu’il s’agit des premiers pas de Stuttgart dans le full électrique, le constructeur n’a rien laissé au hasard et a cherché l’excellence partout, jusque dans le coffre prévu pour accueillir deux sacs de golf avec les drivers.

Luxe high-tech

A bord, c’est ambiance high-tech et raffinement. Pour les passagers arrière d’abord, puisqu’il s’agit d’une berline de luxe. Un des défauts des voitures électriques est le plancher généralement plus haut que dans une voiture traditionnelle, du fait des batteries placées sous la voiture. Pour pallier à cet inconvénient, les ingénieurs ont décidé de laisser un espace vide entre plusieurs modules de batteries à l’endroit des pieds, de quoi garantir un meilleur confort par une position assise plus naturelle. A l’avant, c’est le tableau de bord qui émerveille le plus. Une pièce extraordinaire de 16,8 pouces, incurvée comme un écran de cinéma, très fine et sans rebord large, un cockpit virtuel que l’on peut organiser à sa guise entre compteurs, navigation et toutes autres données de la console d’info-divertissement. Les contours du tableau de bord sont équipés de touches tactiles actionnables d’un doigt, sans devoir lâcher le volant.

Et la console centrale flottante est elle aussi tactile, avec retour haptique, système qui permet de sentir quand on actionne une commande sans quitter la route du regard. Nous remarquons encore les écrans multimédia habituels de 10,9 pouces. Les, parce qu’il y en a deux, un pour le conducteur et un pour le passager, option qui lui permet de jouer le rôle de disc-jockey ou de co-pilote, en faisant par exemple une recherche de points d’intérêts pendant que le premier écran est consacré à la navigation. La vie à bord est soignée et « eco-friendly » avec trois types de sièges disponibles et toute une palette de matériaux, dont du cuir tanné de manière plus écologique, des inserts décoratifs en métal ou en bois et des tapis de sol produits à base de filets de pêche recyclés.

Une vraie sportive

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L’environnement étant assimilé il est temps de mettre la voiture sous tension. Première surprise : bien que ce soit une électrique, elle fait du bruit. Un ronflement sportif. Artificiel, beaucoup moins puissant que celui d’un moteur thermique, mais bel et bien présent. C’est l’AVAS (Acoustic Vehicle Alert System), dispositif obligatoire pour toutes les nouvelles voitures électriques depuis le 1er juillet, destiné à permettre aux piétons d’entendre la voiture pour améliorer la sécurité. On entame le test sur la piste d’essai aux côtés d’un pilote Porsche.

Ça démarre tout de suite ! Les deux moteurs, un sur chaque essieu, délivrent leur puissance instantanément : 625 chevaux et 850 Nm ! Malgré ses 2.295 kilos, la Taycan est vive et très réactive à la moindre pression sur l’accélérateur. Sur l’esplanade, les cônes délimitent des virages serrés que l’on contourne en souplesse grâce aux quatre roues directrices. Elles tournent dans le sens contraire à basse vitesse pour plus de maniabilité et ensemble à haute vitesse pour une trajectoire plus fluide. On poursuit avec les accélérations. Départ arrêté. Accélérateur à fond. C’est un boulet de canon. Tout ce qui n’est pas fixé vole vers l’arrière, à commencer par nos lunettes posées sur le crâne ! La Taycan passe de 0 à 100 en 2,8 secondes, mieux qu’une Tesla en mode Ludicrous qui autorise une augmentation de performance ponctuelle. A l’inverse, grâce à ses moteurs synchrones, la Porsche peut reproduire ses accélérations fulgurantes et évoluer à haute vitesse sans interruption. Ses quatre roues motrices lui assurent un maximum de motricité et la boite automatique à deux rapports (la première pour l’accélération, la seconde pour la vitesse de croisière) procure une belle homogénéité. Après les évolutions à faible allure et les accélérations, on passe à l’épreuve de la piste. Elle est courte et sinueuse. Montées, descentes, freinages en appui… Ca va vite, c’est agressif et la Taycan fait tout, supporte tout, précise et stable, jamais elle ne quitte sa ligne. Un comportement de sportive bien aidée par ses suspensions adaptatives et son contrôle antiroulis, qui maintient les essieux à l’horizontale pour une meilleure stabilité en accélération latérale. A basse vitesse, cette Porsche privilégie la traction intégrale. A mesure que la vitesse augmente, c’est le train arrière qui prend le relais. Et lorsque le pilote d’essai maison décide de nous montrer tout ce dont la grosse berline est capable, on entre dans une autre dimension. Il profite d’une partie mouillée, jette la voiture dans le virage et part en glissade des quatre roues, opère un drift contrôlé pour se présenter parfaitement droit face à la portion suivante. Bluffant !

Le meilleur de la technologie

Performance mais aussi confort. L’amortissement est variable et abaisse la voiture de 10 mm au-delà de 80 Km/h, un débattement qui permet aussi de mieux filtrer les inégalités du revêtement, voire même de se jouer des casse-vitesse puisque le conducteur a aussi la possibilité de surélever la caisse de 22 mm en cas de besoin. Et pour ce qui est de l’endurance, les différentes prises d’air ainsi que l’aileron arrière s’ouvrent, se ferment et se déploient en fonction de la conduite. Des « astuces » qui permettent à la Taycan de revendiquer 450 km d’autonomie, pour une capacité de batterie de 96 kWh. Et tant qu’à faire les choses en grand, l’Allemande accepte jusqu’à 800 volts de tension, unique sur le marché actuel, ce qui autorise une puissance de chargement en courant continu de 270 kW, et 350 kW quand les bornes de chargement le permettront. De quoi récupérer l’intégralité des 450 km d’autonomie en 22 minutes seulement ! Sur les bornes de grandes surfaces, à 50 kW comptez une heure, tandis que sur les bornes 11 kW, telles qu’on en trouve dans les bâtiments publics ou à domicile, il faudra attendre 6 à 8 heures pour une recharge complète.

Conclusion

Quand Porsche arrive avec une nouvelle voiture dotée d’une nouvelle technologie, elle n’a pas droit à l’erreur. Et pour une première c’est un coup de maître ! La Taycan impose un nouveau standard, qui vaut bien ses 160.000 à 195.000 euros TVAC !

La Taycan en quelques chiffres

Moteur : 2 moteurs électriques synchrones, 1 par essieu ; 625ch ; 850Nm.

Transmission : aux 4 roues.

Boîte : auto 2 rapports.

L/l/h (mm) : 4.950/1.980/1.380

Poids à vide (kg) : 2.295

Volume du coffre (l) : NC

Batteries (kWh) : 96

0 à 100 km/h (sec.) : 2,8

Prix : 160.000€ TVAC

Puissance : 625 ch

V-max : 250 km/h

Autonomie (WLTP) : 450 km

CO2 : 0 g/km

 

Qualités
  • Design très réussi
  • Habitacle spacieux et futuriste
  • Performances ahurissantes
  • Comportement véritablement sportif
Défauts
  • Prix conséquent
  • Pas l'émotion d'un flat 6...

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