ESSAI Renault Clio : Le pari

L’ancienne Clio en a fait craquer plus d’un. La nouvelle fait donc le pari de conserver ses formes, mais elle évolue sur le fond. Voyons comment…

8 / 10
Publié le 21 juillet 2019
Temps de lecture : 6 min

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On dit souvent qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Mais pourquoi changer de look quand on a un style qui fait tant craquer ? C’est ce qu’ont dû se dire les développeurs de la nouvelle Renault Clio, 5e du nom et héritière d’une lignée remontant à près de 30 ans. La génération sortante a en effet connu un énorme succès jusqu’à ses dernières heures, notamment grâce à son look, qui constituait le premier critère d’achat. Les designers ont donc à peine retaillé leurs crayons pour ce nouveau modèle, qui ressemble très fort à l’ancien. La nouvelle Clio conserve une architecture 5 portes (la version break ne sera pas reconduite), mais les poignées arrière sont désormais noyées dans la carrosserie.

Sous des airs inchangés, le gabarit a toutefois été un brin réduit : la voiture a raccourci de 1,4 centimètre et son toit est un poil plus bas. Sous la robe se cache une toute nouvelle plate-forme (CMF-B) plus rigide que l’ancienne, plus légère de 50 kilos, et qui permet aussi de caser des batteries sous le plancher en vue de l’électrification.

Ère numérique

Si les dehors sont pratiquement inchangés, l’habitacle fait peau neuve. Le tableau de bord est ainsi entièrement revisité et numérisé : exit les classiques cadrans derrière le volant, ils sont remplacés par un écran couleur de 7 ou 10 pouces, sur lequel la carte de la navigation peut s’afficher en grand (version 10 pouces uniquement). Un « cockpit virtuel » répondant à celui de l’éternelle concurrente VW Polo. Mais la Renault va plus loin que l’Allemande, en plantant au centre de sa planche de bord un écran tactile vertical de type tablette. Il est offert en série et mesure 9,3 pouces de diagonale. Ne cherchez pas, il n’y a pas plus grand dans le segment ! Cette dalle numérique commande la navigation, le système multimédia compatible Apple CarPlay et Android Auto, et plusieurs services connectés comme l’info trafic en direct, la recherche d’adresses Google, etc.

Plastiques plus chics

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Le mobilier est joliment dessiné et Renault a surtout réalisé un bel effort en ce qui concerne la qualité des matériaux. Désormais, la plupart des plastiques visibles sont moussés et donc d’un bel aspect. Et si on trouve toujours plusieurs plastiques durs, la plupart sont placés à l’abri des regards. Bref, la finition est plus cossue que celle de l’ancienne Clio, très critiquée sur ce point.

Les passagers avant prennent place dans de nouveaux sièges, implantés plus bas et dont la coque arrière est creusée pour augmenter l’espace aux jambes à l’arrière, ce qui compense le rétrécissement du gabarit de l’auto. L’habitabilité est correcte aux places arrière extérieures, mais le passager central, lui, est à l’étroit, comme c’est toujours le cas dans cette catégorie. En revanche, le coffre grandit, bien qu’il soit amputé de 25 litres sur les versions diesel, pour cause de réservoir AD Blue qui alimente le catalyseur réduisant les oxydes d’azote. Un double plancher permet d’obtenir une surface de chargement plane lorsqu’on rabat la banquette.

Nouveau « mille turbo »

Le volant affiné est plutôt bien dessiné, et le levier de vitesses implanté en hauteur tombe parfaitement en mains. Pour ce test, nous avons choisi la version TCe 100, armée du nouveau bloc 3 cylindres 1 litre. Ce moteur n’est pour l’heure associé qu’à une boîte manuelle à 5 rapports seulement, mais une transmission automatique (à variation continue, comme sur un scooter) sera aussi bientôt proposée.

Un tour de clé et le petit mille à « trois pattes » se réveille, en silence, sans trembler. À défaut d’être très nerveux, ce moteur se révèle souple, acceptant sans hoqueter les reprises à très bas régime. Mais c’est à partir de 2.000 tr/min qu’il donne le meilleur de lui-même. Ce bloc est pratiquement inaudible dans le bas du compte-tours et distille le crépitement typique d’un 3 cylindres à haut régime. Bien que la boîte ne compte que 5 rapports, l’étagement est correctement adapté et ne fait jamais mouliner le moteur, pas même sur les grands axes. Un bon point aussi pour la consommation, stabilisée à seulement 6l/100km durant notre essai, pourtant rondement mené. Par contre, la commande de boîte est imparfaite : son guidage est peu précis et les verrouillages sont caoutchouteux.

Le plein d’assistances

L’ancienne Clio offrait déjà un bon compromis confort/tenue de route, la nouvelle va encore un peu plus loin sur ce point. Elle se révèle toujours très douce, quel que soit le profil du revêtement, mais devient aussi plus précise en courbe, grâce à un train avant plus rigide, ainsi qu’à une direction plus directe et moins artificielle que par le passé. On apprécie aussi l’équilibre du châssis, à la fois dynamique et très stable.

Signe des temps, la Clio fait également le plein d’assistances à la conduite, avec de série un freinage automatique d’urgence détectant les piétons et cyclistes, un avertisseur d’angle mort, un assistant au maintien de voie et la reconnaissance des panneaux routiers. On trouve également en option (600€) un système de pilotage semi-autonome, avec régulateur de vitesse actif, qui garde ses distances avec le véhicule qui précède et suit automatiquement les bandes de circulation lorsque celles-ci sont bien visibles. La Clio peut bien sûr toujours effectuer les créneaux sans que l’on touche au volant, mais également recevoir des caméras avant et arrière, voire même une caméra panoramique offrant une « vue d’oiseau » à 360°. Bref, plus que jamais, la petite Renault a tout d’une grande…

Conclusion

Inchangée sur la forme, cette Clio s’est intelligemment renouvelée sur le fond. Elle rehausse sa finition et dynamise son comportement, de quoi la rendre encore plus alléchante. Reste à voir si le pari d’un statu quo esthétique sera gagnant. Seul l’avenir nous le dira…

La Clio TCe 100 en quelques chiffres

Moteur : 3 cylindres en ligne, essence, turbo, 999cc ; 100ch à 5.000tr/min ; 160Nm à 2.750 tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : manuelle 5 rapports (auto CVT bientôt disponible).

L/l/h (mm) : 4.050/1.798/1.440

Poids à vide (kg) : 1.165

Volume du coffre (l) : 391 – 1.069

Réservoir (l) : 42

0 à 100 km/h (sec) : 11,8

Prix : 17.500 € TVAC

Puissance : 100 ch

V-max : 187 km/h

Conso. mixte : 4,3 l/100 km

CO2 : 99 g/km

Qualités
  • Excellent compromis confort/tenue de route
  • TCe 100 agréable et sobre
  • Qualité de finition en progrès
Défauts
  • Commande de boîte imprécise
  • Pas de version diesel automatique
  • Plus de variante break au programme

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