ESSAI Renault Zoé : La voiture électrique tient-elle sa première GTI ?

Après sept belles années de succès exponentiel, la pionnière des citadines électriques entre déjà dans sa seconde génération et devient de plus en plus attirante, même pour ceux qui ont de l’essence dans les veines.

8 / 10
Publié le 25 septembre 2019
Temps de lecture : 6 min

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Soyons francs, il est peut-être un peu exagéré de présenter cette Zoé comme une « toute nouvelle génération » et d’ailleurs un seul regard permet de le comprendre. Il est vrai qu’actuellement, le constructeur français se montre un peu conservateur au moment de renouveler ses modèles. On le voit par exemple avec la nouvelle Clio, presque jumelle de celle qu’elle remplace. Sauf que sous la carrosserie, tout est nouveau ! Dans le cas de la Zoé, les changements esthétiques sont encore plus ténus (nouveau capot, nouveaux pare-chocs, nouveaux blocs optiques… et c’est à peu près tout). Même sa plateforme n’est qu’une évolution de la précédente. Certes, une évolution qui donne des résultats intéressants, mais une évolution quand même… Cela dit, on ne peut pas accuser Renault de se contenter du minimum syndical : il est clair qu’en dépit des bonnes ventes de la Zoé, les quelque 160.000 exemplaires livrés depuis 2012 ne suffisent pas à rentabiliser les investissements énormes consentis pour la concevoir. Il est donc logique que l’amortissement soit étendu au-delà d’une seule génération. D’autant que la plateforme n’a finalement pas vieilli et qu’elle a encore de beaux jours devant elle.

Eco-responsable

La nouvelle Zoé ne se contente pas de minimiser son empreinte écologique en étant électrique. Pour cette nouvelle génération, on a pensé plus loin, jusque dans l’habitacle. Un habitacle entièrement renouvelé pour le coup, avec une toute nouvelle planche de bord, un nouveau combiné d’instruments digital, un nouveau levier de vitesses électronique et, surtout, un nouvel écran central multimédia 9,3” disposé verticalement. Il donne accès aux fonctions connectées du système EasyLink parmi lesquelles la localisation et la disponibilité en temps réel des bornes de rechargement. Mais ce qu’on retiendra principalement de cet intérieur, en plus de la qualité en net progrès, c’est qu’il fait la part belle aux matériaux issus de l’économie circulaire. Tous les plastiques apparents sont des plastiques recyclés et Renault introduit un nouveau revêtement intérieur qui habille la planche de bord, la console centrale, les panneaux de porte et les sièges ; revêtement lui aussi constitué de matériaux recyclés. En l’occurrence, cette étoffe est faite de déchets de ceintures de sécurité, de déchets de tissus de sièges et de bouteilles en plastique. Ce matériau a encore deux atouts : il est 100% made in France, n’a dès lors pas traversé les océans par cargo diesel, et il est d’un gris chamarré terriblement élégant, plus même, à notre avis, qu’un intérieur tout similicuir.

Architecture revue

Revenons à cette plateforme dont les “petites” modifications produisent de grands résultats. Les changements portent principalement sur l’architecture électrique. Ils  permettent, d’une part, d’adopter de nouveaux équipements électroniques comme l’éclairage full LED ou l’aide active au maintien de voie. D’autre part, ils autorisent l’utilisation de batteries plus performantes. Voilà donc la nouveauté la plus intéressante de la Zoé : des batteries à l’agencement réorganisé et à la chimie interne améliorée. En clair, la petite citadine peut désormais embarquer un pack de batteries de 52 kWh pour une autonomie officielle selon les normes WLTP de 386 à 395 km selon la motorisation choisie. C’est en effet la dernière nouveauté à mentionner : la Zoé est proposée en deux versions de puissance, la 110 ch lancée il y a quelques mois et une nouvelle version de 135 ch.

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Recharge, peut faire mieux

Reste à dire que, s’agissant d’une voiture à vocation urbaine et périurbaine, non d’une grande voyageuse, Renault n’a pas été très loin en matière de recharge. La Zoé accepte les branchements jusqu’à 50 kW, ce qui autorise une recharge (relativement) rapide de 0 à 80% en un peu plus d’une heure. Sur une Wallbox domestique de 7,4 kW 32 ampères, une recharge complète est effectuée en 9 heures 25.

Je veux !

C’est sur des routes tortueuses et riches en relief, que Renault nous a fait découvrir la nouvelle Zoé 135ch. Et nous nous sommes tout simplement éclatés ! Comme toute voiture électrique, la Zoé revendique des accélérations instantanées, des reprises grisantes. Mais toutes les électriques n’ont pas un châssis signé Renault. Et même si celui de la Zoé est avant tout conçu pour le confort, il est loin de lâcher prise facilement lorsqu’on le malmène sur des routes de montagne. Tenue en virage, changements d’appuis soudain, la Zoé encaisse sans broncher et relance comme une diablesse en sortie de courbe. Avec un peu plus de raideur dans les suspensions, on aurait l’impression d’avoir une des premières GTI de l’ère électrique. Bref, nous avons pris énormément de plaisir ! Mais vous objecterez qu’on parle ici d’une voiture électrique, raisonnable par définition, et que vous dire comment elle se comporte en conduite sportive n’a aucun sens. Détrompez-vous ! Car le traitement de conducteur maniaque que nous lui avons fait subir met en lumière son autonomie, donnée principale pour toute voiture électrique. En effet, la moitié de notre parcours de 230 km a été mené comme si nous fuyions la police après un braquage de banque. Nous y allions vraiment très fort. Au moment de rendre le clés de la Zoé, une rapide addition entre la distance parcourue et ce que le tableau de bord annonçait d’autonomie restante donnait encore un chiffre supérieur à 300 !

On peut donc dire très clairement que, oui, l’autonomie réelle de la Zoé, en conditions normales, dépasse (très) largement les 300 km ! A tout le moins, en été. En hiver, Renault annonce une autonomie moyenne réelle de 240 km. C’est certes beaucoup moins, mais c’est encore plus qu’il n’en faut pour une voiture comme celle-ci, à vocation urbaine ou/et second véhicule d’une famille.

Conclusion

Avec ses nouvelles batteries “longue durée” et son nouvel intérieur éco-chic, la Renault Zoé est plus que jamais celle qui donne du sens à la voiture électrique.

La Renault Zoé E135 en quelques chiffres

Moteur : électrique synchrone 135ch / 245Nm

Tension : 400 Volt

Transmission : aux roues avant

Boîte : auto monoréducteur

Batteries : lithium-ion 52 kWh

Recharge maxi : 50 kW

Durée de charge : 0-100% Wallbox 32A : 9h25

Durée de charge rapide : 0-80% : 1h10

Conso mixte : 17,7 kW/100 km

Autonomie mixte : 386 km

L/l/h (mm) : 4.084/1.730/1.562

Poids à vide (kg) : 1.502

Volume du coffre (l) : 338 – 1.225

0 à 100 km/h (sec.) : 9,5

Vitesse maxi (km/h) : 140

Qualités
  • Autonomie irréprochable
  • Performances du moteur 135ch
  • Intérieur recyclé et chic
  • Qualité en progression
Défauts
  • Look inchangé
  • Temps de recharge un peu longs

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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