On peut se poser la question car autant les deux premières générations du Rav4 avaient le fun dans l’âme, autant les générations 3 et 4 avaient… Comment dire ? Pris de la maturité ! Un élément de réponse nous a été donné en conférence de presse, avant les essais. Là, sur écran géant, le staff Toyota a affiché en grand une phrase très officiellement attribuée à Akio Toyoda, petit-fils du fondateur de la marque, qui a pris les rênes de l’empire familial en 2009 et a depuis considérablement secoué le cocotier endormi. La phrase : “No More Boring Cars !”. En français : finies les voitures chiantes ! Difficile d’admettre plus clairement le passé, ou d’annoncer plus clairement le futur.
Land Cruiser
Déjà, il faut reconnaître que le Rav4 tourne résolument le dos au look trop sage des deux dernières générations. Mais si Toyota en fait parfois trop, ce n’est pas le cas ici. Avec ses airs de Land Cruiser de certaines époques, le nouveau Rav4 assume son statut de SUV, et il a autant de caractère en vrai qu’en images, sans jamais être indigeste.
L’intérieur est le prolongement de l’extérieur. On y retrouve les lignes anguleuses de la carrosserie, et des éléments évoquant la robustesse du monde du 4×4. Ca le fait bien, mais l’atout majeur de l’habitacle est son espace. Pour un engin de 4,6 mètres de long, les places arrière sont vraiment généreuses. Pas tellement plus que dans un Honda CR-V, pour citer un concurrent essayé récemment, mais le Toy a un coffre bien plus grand : 580 litres, ce qui en fait une des références du segment.
Qui dit nouveau modèle dit évidemment nouveau contenu technologique, et le Rav4 refait le plein. Il gagne une longue liste d’aides à la conduite, notamment une aide active au maintien de voie efficace, bien que pas extraordinairement raffinée dans sa façon de vous garder bien en ligne. Mais le Rav4 a quand même le petit gadget qui va bien. Il coiffe en effet le nouveau Range Evoque au poteau en étant le premier du marché à proposer le rétro intérieur “intelligent”. D’apparence classique, avec son miroir et son bitoniau dessous pour basculer en position anti-éblouissement, ce bouton permet en réalité de transformer le miroir en écran, qui affiche l’image d’une caméra placée dans l’habitacle au sommet de la lunette arrière. Ce qui permet donc de voir comme dans un rétro, même lorsque la lunette est obstruée, par exemple lorsqu’on part en vacances avec un coffre chargé jusqu’au toit. Sympa !
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Adieu mazout
Peu à peu, Toyota éradique le diesel de sa gamme. En attendant le tour des Auris/Corolla et Avensis/Camry, c’est la Rav4 qui fait aujourd’hui l’impasse sur ce carburant. Au catalogue : un 2.0 essence classique de 173 chevaux (existe en 2 ou 4 roues motrices, avec boîte manuelle ou auto CVT), et surtout une motorisation hybride de 4e génération, déjà introduit sur la nouvelle Lexus ES. Il se compose d’un bloc essence 2,5 litres et d’un moteur électrique, voire d’un second, qui gère le train arrière dans le cas du Rav4 AWD. Le système développe 218 chevaux en 2 roues motrices, 222 en version 4×4.
Ce qui change ? Le couple du moteur thermique est disponible à des régimes plus bas qu’auparavant et, de leur côté, moteur(s) électrique(s) et batteries sont plus puissants. En théorie, tout cela signifie que l’électricité peut être plus généreusement utilisée, et que le moteur ne doit plus mouliner comme un dingue quand on le bouscule, au profit de la conso, mais surtout du confort acoustique. En pratique, ça se confirme.
Sur le moulinage d’abord, nous avons en effet trouvé la sonorité mécanique sensiblement moins irritante en conduite active que par le passé. Et curieusement, moins aussi que dans la Lexus ES, essayée deux semaines auparavant. Mais ça vient probablement de notre conduite, plus fluide, moins “On/Off” qu’avec la Lexus. En ralentissant un peu moins en début de virage, on doit relancer moins fort ensuite, et on évite ainsi l’effet moulin à café. N’étant donc plus agacés par les jérémiades du moteur, nous avons poursuivi la séance d’attaque en montagne pour constater que… le châssis du Rav4 est vraiment, vraiment à la hauteur des promesses de M. Toyoda. Alors non, la Rav4 n’a pas le dynamisme, le feeling, l’enthousiasme d’un Peugeot 3008 par exemple, mais il n’est clairement pas “boring” ! Nous avons vraiment pris du bon temps à conduire le Rav4 hybride comme probablement aucun client ne le conduira. Allons plus loin : on sent que le Rav4 traîne un peu trop de poids sur le train avant, et on se dit qu’avec autre chose que le gros 2.5 hybride sous le capot, ce serait encore mieux, encore plus incisif. Mais bref, vous avez compris le message : le nouveau Rav4 est bien né.
Vive l’hybride
Après avoir fait les sots et fait grimper la conso jusqu’à quelque 10l/100km, nous sommes passés à une conduite normale (nous avons bien dit “normale”, pas “éco-marathon”) et remis l’ordinateur de bord à zéro pour la dernière centaine de kilomètres, tracée entre autoroute, ville et réseau secondaire. Manifestement, l’hybridation est entrée dans une nouvelle phase. Jusqu’il y a peu, les systèmes étaient impressionnants tant qu’on restait loin des vitesses autoroutières. Là, après le Honda CR-V Hybrid et la Lexus ES, c’est la troisième fois en quelques semaines que nous clôturons l’essai d’un assez gros véhicule (en conditions “vie réelle” n’évitant pas le moindre piège) sur une moyenne largement inférieure à 6l/100km, 5,5 pour être précis. Et certains collègues qui ont poussé l’expérience un peu plus loin ont évoqué le chiffre de 4,9l/100km. Que des bonnes nouvelles, donc ? Hélas non, mais c’est pas la faute au Rav4…
Ô Rage, ô fiscalité…
Car si vous habitez Bruxelles ou la Wallonie, ces chiffres prodigieux sont balayés par ceux des taxes. Sous le régime fiscal archaïque des deux régions, certains véhicules “propres” sont toujours défavorisés. Malgré ses 100 à 104g CO2/km (selon les versions), le moteur 2.5 et les 218 chevaux du Rav4 lui valent une TMC de 2.478 euros, et une taxe annuelle de 626 euros. En Flandre, où on a réformé la fiscalité auto en 2014, c’est 136 et 494 euros. Oui oui, la Wallonie est sur le coup. Mais ça ne changera pas avant les élections de mai 2019, et faudra encore quelques mois (années ?) avant de s’accorder sur un texte et de le mettre en application. Râlant !
Conclusion
Pour ses 25 ans, le Rav4 revient plus en forme que jamais. Expressif et fun comme dans ses premières années mais avec un sens de l’économie très “2019” en prime. Akio nous avait prévenus !
Le Rav4 2.5 Hybrid en quelques chiffres
Moteur : 4 cyl. hybride essence, 2.457cc ; 218ch à 6.000tr/min ; 221Nm de 3.600 à 5.200tr/min.
Transmission : aux roues avant
Boîte : auto e-CVT
L/l/h (mm) : 4.600/1.855/1.685
Poids à vide (kg) : 1.590
Volume du coffre (l) : 580 – 1.690
Réservoir (l) : 55
0 à 100 km/h (sec.) : 8,4
Prix : 36.020 € TVAC
Puissance : 218 ch
V-max : 180 km/h
Conso. mixte : 4,5 l/100km
CO2 : 102 g/km
Les autres motorisations
2.0 2WD : 175 ch; 6,0 l/100km; 190 km/h; 30.650€ TVAC
2.0 AWD : 175 ch; 6,2 l/100km; 190 km/h; 41.820€ TVAC
2.5 Hybrid AWD-i : 222 ch; 4,4 l/100km; 180 km/h; 42.550€ TVAC
- Look "dans ta face"
- Espace et coffre
- Conso de diesel (pour le modèle hybride)
- Apte à la conduite engagée
- Pénalisé par une fiscalité antédiluvienne (BXL&Wallonie)
- Sonorité encore un peu lancinante en accélération
- Look du système multimédia
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